À surveiller : Gildan, Couche-Tard et Uni-Sélect
Catherine Charron et Stéphane Rolland|Publié le 23 novembre 2020Que faire avec les titres de Gildan, Couche-Tard et Uni-sélect? Voici quelques recommandations d’analystes.
Que faire avec les titres de Gildan, Couche-Tard et Uni-sélect? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Gildan (GIL, 25,87 $US) : la restructuration de Gildan récompensée
Bien que l’avenir demeure très incertain pour le manufacturier et vendeur de vêtements Gildan, n’en demeure pas moins que ses initiatives de restructuration lui permettent de se hisser dans la liste des titres préférés de Valeurs mobilières TD.
Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, estime que la venue d’un vaccin contre la COVID-19 devrait être favorable à l’industrie du t-shirt imprimé. Lorsque les ventes remonteront, les effets des mesures de réduction de coûts prises par l’entreprise devraient être mieux visibles, ce qui permettra d’accroître la confiance des investisseurs, selon lui.
Les résultats de sa stratégie «Back to Basics», implantée en 2019 et qui vise à réduire la taille de son inventaire, seraient d’ailleurs déjà palpables, selon l’analyste. Gildan mise toujours sur une augmentation de ses marges bénéficiaires brutes de 30%, et des frais de ventes, généraux et administratifs (SG&A) dont le taux ne dépasse pas 12% des revenus.
«Nous continuons de penser que la direction se concentre sur la réduction de sa structure de coûts pour élargir l’écart coût-avantage par rapport à ses concurrents, ce qui devrait théoriquement entraîner des gains de parts de marché supplémentaires, comme l’a indiqué la direction lors de l’appel du T3 / 20», soutient Brian Morrison dans une note.
L’analyste a attendu deux semaines avant d’accorder cette marque de confiance. Il a préféré s’assurer que les dommages qu’auraient pu causer les ouragans Eta et Iota à ses installations ne soient pas trop importants.
Valeurs mobilières TD revoit donc à la hausse sa cible de 28 $US à 33 $US les 12 prochains mois.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 43,24$) : à la veille des résultats
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 43,24$) : à la veille des résultats
La consommation d’essence serait toujours en recul par rapport à l’an dernier, mais la situation devrait tout de même s’être améliorée, anticipe Patricia Baker, de Banque Scotia, juste avant la publication des résultats, dévoilés mardi.
L’analyste prévoit que les revenus tirés de la vente de carburant seront en baisse de 25% par rapport à l’an dernier à 7,4 milliards de dollars américains (G $US). Cette baisse est attribuable à une diminution des volumes et des prix.
Elle anticipe toutefois que la vente d’items sera en hausse. Si l’achalandage risque de diminuer, les clients feraient des achats plus importants lors de leur visite, selon elle. Elle anticipe une hausse de revenus tirés de cette activité de 4,9% à 3,7 G $US.
Patricia Baker anticipe des ventes comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance interne, vigoureuses. Elle prévoit qu’elles augmenteront de 11% au Canada, de 4,5% aux États-Unis et de 2% en Europe.
Les synergies et les mesures de réduction des coûts devraient avoir permis à l’entreprise de diminuer ses frais de vente, frais généraux et dépenses administratives de 4,3%.
Au cours de la présentation des résultats, elle prévoit que la direction fera des commentaires sur l’impact de la COVID-19, l’acquisition de Circle K Hong Kong et sur son plan de «doubler à nouveau » la taille de l’entreprise d’ici cinq ans.
Patricia Baker est optimiste quant au plan de doubler la taille de la société. Elle note que Couche-Tard a su s’adapter à la pandémie tout en maintenant le cap sur sa stratégie.
Elle réitère sa recommandation «surperformance » et sa cible de 53$.
Uni-Sélect (UNS, 8,88$) : des risques, malgré les progrès
Uni-Sélect (UNS, 8,88$) : des risques, malgré les progrès
Malgré les «bons coups» d’Uni-Sélect, Steve Arthur, de RBC Marchés des capitaux, n’est pas prêt à sortir des lignes de côtés en raison des défis qui se dressent devant l’entreprise de Boucherville.
L’analyste reconnaît que le distributeur de pièces et de peinture automobiles a réussi «plusieurs avancées » qui lui ont permis de stabiliser ses opérations, d’être plus efficace et d’améliorer son bilan. Il juge que l’évaluation de 6,5 fois le ratio valeur comptable/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) prévu en 2021 représente bien l’équilibre risque/rendement lié à l’action.
Il note qu’il demeure de l’incertitude opérationnelle, que les marges sont sous pression, particulièrement aux États-Unis, qu’il manque de catalyseurs à court terme et que l’endettement de la société demeure élevé.
L’endettement ce situe à 4,3 fois le ratio dette nette/ bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), souligne-t-il. Il pense que ce ratio augmentera à 4,7 fois d’ici la fin de l’année pour redescendre à 2,6 fois en 2022. «Nous pensons qu’Uni-Sélect respectera ses conditions de crédits, mais c’est une situation à suivre de près en raison du contexte macro-économique et du risque qu’il représente pour les bénéfices. »
RBC Marchés des capitaux émet une recommandation «performance de secteur» et une cible de 10$.