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À surveiller: Gildan, Kinaxis et OpSens

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Gildan, Kinaxis et Opsens?

Que faire avec les titres de Gildan, Kinaxis et Opsens? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Vêtements de sport Gildan (GIL, 22,70$): attrayant de nouveau dans la reprise

Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, devance le dévoilement des résultats financiers le 30 juillet pour faire le point sur le fabricant de t-shirts, de chandails et de chaussettes de Montréal.

De toute évidence, l’analyste se projette en avant pour recommander à nouveau l’achat du titre puisqu’il prévoit une perte de 0,33$US par action au deuxième trimestre à cause d’une chute de 68% des revenus provoquée par l’effet de la pandémie sur les ventes de chandails à imprimer et les commandes des détaillants. Un an plus tôt, Gildan avait dégagé un bénéfice de 0,56$US.

L’analyste redevient plus positif après avoir pris le pouls de l’industrie de gros des t-shirts et des chandails qui semble prendre du mieux.

Les grossistes recommencent prudemment à reconstituer leurs stocks, dit-il, ce qui devrait favoriser Gildan avant même de voir l’industrie du commerce de détail se rétablir. 

De plus, Gildan perce aussi le segment émergent des grossistes qui revendent aux détaillants en ligne. Ce créneau représente seulement environ 10 à 20% des ventes américaines des grossistes pour l’instant, mais «nous suivons cette tendance de près parce que ce marché deviendra une source de croissance pour Gildan», explique Vishal Shreedhar.

Gildan a aussi ajouté les masques faciaux non médicaux et les tenues d’hôpital à ses produits. Ces vêtements de protection ont vite trouvé preneur chez les distributeurs et les clients existants du commerce de détail, estime Vishal Shreedhar. 

«Il est impossible d’en mesurer la taille et la rentabilité pour l’instant, mais les investisseurs n’en tiennent pas compte», croit-il.

Malgré des perspectives plus encourageantes, Vishal Shreedhar reconnaît que Gildan fait face à d’importants défis de rentabilité à court terme.

«Il est possible que notre recommandation d’achat soit trop hâtive, mais les parts de marché dominantes de Gildan dans le segment des chandails à imprimer, sa production à faible coût et un bon rendement du capital en temps normal sont de bonnes fondations pour que le titre s’apprécie (dans un horizon de 12 à 18 mois)», conclut-il.

Au cours actuel, Gildan se négocie à bon prix au moment où que ses bénéfices sont encore affaiblis, ce qui offre «un bon point d’entrée».

L’action s’échange à un multiple de 11 fois les bénéfices «normalisés» par rapport à la moyenne de 17,4 fois depuis cinq ans.

Il relève son cours cible de 23 à 27$, soit un multiple qui passe de 11 à 13 fois les bénéfices prévus à la mi-2022.

Kinaxis (KXS, 189,63$): à quoi s’attendre du chouchou de la chaîne approvisionnement

Kinaxis (KXS, 189,63$): à quoi s’attendre du chouchou de la chaîne approvisionnement

Le fournisseur de logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement et de planification des ventes dévoilera ses résultats trimestriels le 6 août. Paul Steep de Banque Scotia en profite pour réitérer sa recommandation d’achat et son cours cible de 194$.

L’analyste a haussé ses prévisions de revenus de 48,8 à 51,2M$ US et de bénéfices de 0,25 à 0,32$ US par action pour tenir compte de l’augmentation des services professionnels.

La société d’Ottawa mieux connue pour son logiciel RapidResponse rafle de nouveaux clients et bénéficie du fait que la pandémie accentue les besoins de gestion des stocks des entreprises, fait-il valoir.

Le déconfinement mondial devrait aussi lui être favorable.

Malgré ces vents de dos, la conjoncture à plus court terme pourrait néanmoins refroidir l’élan dépensier de certains secteurs et entreprises, reconnaît l’analyste.

Lors de la téléconférence, Paul Steep espère en apprendre plus sur l’impact de la COVID-19 sur ses affaires, l’effet sur ses revenus de la vente de logiciels en tant que services (SaaS) et les plans pour intégrer les produits de sa plus récente acquisition Rubikloud.

La torontoise acquise pour 60 M$ US se décrit comme le leader mondial des logiciels d’intelligence artificielle pour l’optimisation des ventes et la gestion des stocks.

Kinaxis élargit ainsi son offre aux fabricants de produits de grande consommation et perce le commerce de détail. L’entreprise pourra aussi puiser dans le savoir-faire en intelligence artificielle pour renforcer les fonctionnalités de RapidResponse, résume Paul Steep.

À ses yeux, Kinaxis est unique dans le paysage canadien du logiciel compte tenu de la croissance annuelle de plus de 20% des ventes de logiciels par abonnement et ses marges d’exploitation de plus de 20%. La société a aussi identifié un marché de 2000 clients potentiels encore inexploité dans six spécialités.

Le titre reflète amplement ce profil dans un secteur prisé puisqu’il s’échange à un fort multiple de 51 fois le bénéfice d’exploitation de 67M$ US et de 84,4 fois le bénéfice attendus en 2021.

Emporté par l’engouement pour la technologie et la popularité du créneau de la chaîne d’approvisionnement, le titre a grimpé de 89,5% depuis le début de l’année.

Le cours cible de Paul Steep offre donc un potentiel de seulement de 2,3%.

Opsens (OPS, 0,69$): la COVID-19 ralentit la percée commerciale de son fil guide optique

Opsens (OPS, 0,69$): la COVID-19 ralentit la percée commerciale de son fil guide optique

Douglas Miehm, de RBC Marchés des capitaux, croit toujours que la PME de Québec doublera à 7% sa part du marché mondial de 600 M$ des produits mesurant la sténose coronarienne d’ici 2022, mais la pandémie freine l’élan commercial de son fil guide optique, à court terme.

La COVID-19 réduit le nombre de procédures en physiologie coronarienne, d’où la chute de 20% des revenus au troisième trimestre par rapport au deuxième.

La transition à la troisième génération du fil guide optique OptoWire (qui a reçu en janvier le feu vert du gendarme américain de la santé) affaiblit aussi les ventes au Japon, le premier pays à commercialiser l’outil de mesure de pression artérielle d’Opsens, explique l’analyste.

Pour s’ajuster, l’entreprise a réduit ses dépenses si bien que la marge brute de 55% est restée stable.

Sans une subvention salariale de 800 000$, Opsens aurait essuyé une perte, au troisième trimestre.

La société, dont les capteurs optiques servaient à l’origine à mesurer la pression pour les industries pétrolière et minière, a entrepris son virage médical en 2015.

Étant donné le stade peu avancé de l’expansion commerciale de l’OptoWire, Douglas Miehm appose la cote «spéculative» à sa recommandation d’achat.

Il abaisse aussi son cours-cible de 1,50 à 1,25$ parce que la croissance en 2021 sera plus modérée qu’il ne l’avait prévu. Ses prévisions de revenus diminuent de 26% à 38,4M$.

En revanche, il projette toujours un chiffre d’affaires de 53,9M$, pour 2022. Le bénéfice devrait alors atteindre 0,08$ par action.

L’analyste s’attend à ce que les flux de trésorerie couvrent les dépenses au cours de la prochaine année.