General Motors a fait «un pas de plus dans la bonne direction», selon Daniel Ives de Wedbush. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de GM, Salesforce et Dialogue? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
General Motors (GM, 39,06 $US): un pas de plus dans l’intégration verticale de sa production de véhicule électrique
En annonçant jeudi matin son investissement dans la québécoise Recyclage Lithion, le constructeur américain General Motors a fait «un pas de plus dans la bonne direction», selon Daniel Ives de Wedbush.
Il estime que cette décision s’imbrique dans la volonté de l’entreprise d’augmenter son levier d’exploitation, d’intégrer verticalement certaines étapes de sa production, et de la rendre plus résiliente aux changements macroéconomiques.
En effet, les prix des métaux et des matières premières nécessaires pour produire les batteries de ses véhicules électriques atteignent des sommets, rappelle l’analyste. À lui seul, le coût du lithium a bondi d’environ 225% en un an.
En contribuant à la ronde de financement de 125 millions de dollars (M$) de la société basée à Anjou via sa branche de capital de risque GM Ventures, elle tente d’intégrer cette technologie de recyclage de batteries au lithium ion à sa production, pense l’analyste.
L’entente indique que le constructeur automobile pourra récupérer les matériaux qu’aura traités l’entreprise québécoise, et que leurs départements de R&D respectifs collaboreront pour parfaire leurs techniques de recyclage.
Daniel Ives rappelle que la société de Détroit au Michigan tente d’accroître sa place dans le marché de la voiture électrique, alors qu’elle souhaite avoir vendu plus d’un million de véhicules d’ici 2025.
Cette nouvelle, estime Daniel Ives, est une étape de plus dans la course à laquelle participent les différents constructeurs automobiles afin d’intégrer verticalement à leur processus les étapes de production de véhicules électriques, et, ultimement, d’en réduire les coûts.
L’analyste de Wedbush réitère sa recommandation de «surperformance de secteur», de même que son cours cible à 42 $US.
Salesforce (CRM, 150,15 $US: elle maintient le cap sur son horizon 2026
Salesforce (CRM, 150,15 $US: elle maintient le cap sur son horizon 2026
À l’issue de la conférence Dreamforce, Brad Sills de Bank of America conclut que Salesforce est un titre prometteur, avec la solide croissance de ses revenus, de sa marge d’exploitation et de l’intérêt de ses clients pour des ententes multiservices.
Lors de l’événement qui se tenait à San Francisco, sa cheffe de la direction financière, Amy Weaver, a d’ailleurs réitéré son intention de générer 50 milliards de dollars américains (G$ US) au cours de l’exercice 2026, et ce, malgré un taux de change qui plombe ses résultats de 2 G$ US.
Cette annonce meilleure que celle à laquelle l’analyste s’attendait repose sur le fait que 80% de ses clients utilisent plusieurs services d’infonuagique, ce qui bonifie ses recettes annuelles récurrentes. Ainsi, lorsqu’un deuxième «cloud» est ajouté à la facture, ça multiplie par trois les revenus que Salesforces tire de l’entente avec son client.
D’ici à l’exercice 2026, sa marge d’exploitation devrait grimper de 150 points de base annuellement, afin d’atteindre 25%. Cette croissance correspond à ce que Brad Sills avait anticipé pour les exercices 2024 et 2025. Il a tout de même légèrement révisé à la baisse ses attentes à 21,6% et 23,1% pour ces deux périodes, ce qui représente une hausse annuelle de 120 et 150 points de base respectivement.
Il croit d’ailleurs davantage en ses prévisions, sachant que l’entreprise se concentre sur la vente de produits dans son segment commercial, et l’effet de levier que lui donnent les ententes qui comprennent plusieurs services d’infonuagique.
De surcroît, puisque l’entreprise a annoncé que sa marge financière disponible devrait suivre la même tendance, Brad Sills augmente ses cibles d’ici à 2026, les faisant passer à 21,7% et à 23,3% pour les exercices 2024 et 2025.
L’analyste s’est aussi dit «encouragé» par le lancement de la plateforme d’intelligence artificielle de Salesforce, Genie, et souligne que les échos entendus lors de la conférence lui indiquent que les défis macroéconomiques n’affectent pas ses ventes. Certains cycles de renouvellement sont toutefois allongés, comme l’avait anticipé Salesforces au deuxième trimestre, mais ce phénomène ne se concentre qu’en Europe.
C’est pourquoi Bank of America maintient sa recommandation d’achat et son cours cible à 210 $US. Brad Sills a même laissé entendre qu’il s’attend à ce qu’il soit revu à la hausse.
Dialogue Technologies de la Santé (CARE, 2,47$): un analyste préfère attendre
Dialogue Technologies de la Santé (CARE, 2,47$): un analyste préfère attendre
Bien que la spécialiste de la télémédecine Dialogue Technologie de la Santé semble en mesure de dégager des marges bénéficiaires intéressantes malgré l’inflation, Douglas Miehm de RBC Marchés des capitaux préfère «se tenir sur le banc de touche», du moins pour un temps.
Dans l’aperçu de ses prochains résultats trimestriels, la société a fait état d’une augmentation de ses recettes récurrentes annuelles de 5,2 millions de dollars en date du 20 septembre 2022. Certes, d’ici la fin de cette période, la société devrait parvenir à en générer davantage, concède l’analyste, mais elles se trouvent encore bien loin de l’ajout de 10,3 M$ auquel s’attendait RBC Marchés des capitaux pour ce trimestre.
Selon les informations qu’il a obtenues de la part de Dialogue, l’entreprise canadienne attribue ce retard à une moins bonne performance que prévu de Tictrac, un logiciel de services de bien-être qu’elle a acquis en avril 2022.
De plus, le cycle de vente s’est allongé, tout comme la période d’intégration de ses nouveaux clients. Or, l’analyste rappelle que Dialogue avait déjà mis en garde les investisseurs lors du dévoilement de ses résultats du deuxième trimestre de 2022 que de tels phénomènes pouvaient survenir. Cela devrait tout de même freiner la bonification de ses recettes annuelles récurrentes.
Ces deux facteurs, de même que l’annonce d’un contrat de 4,6 M$ qui ne sera pas renouvelé par un client de la plateforme Optima, forcent Douglas Miehm à réviser à la baisse ses attentes. Il prévoit que les revenus annuels de Dialogue pour l’exercice 2023 devraient donc atteindre 115,1 M$, une cible plus basse que celle du consensus (130,8 M$).
L’analyste rapporte toutefois que la société canadienne mise sur une marge pour le troisième trimestre de 2022 qui devrait se situer entre 49% et 50%. C’est mieux que ce sur quoi le consensus et RBC Marchés des capitaux tablaient (47%). Ses pertes avant intérêts, impôts et amortissement ajustées sont aussi moins grandes que leurs attentes: Dialogue cible une fourchette de 4,5 M$ à 4,7 M$.
La piètre performance de Tictrac par rapport aux prévisions de l’analyste et la hausse des taux d’intérêt ont néanmoins contraint RBC Marchés des capitaux à couper sa valorisation de l’entreprise. Son cours cible passe donc de 6 $ à 5 $.
Le titre de Dialogue demeure attrayant à son cours actuel, soutient Douglas Miehm, mais il préfère attendre de voir sa performance au cours des prochains trimestres avant de trop se mouiller.