BMO Marchés des capitaux retire Microsoft de sa liste de ses titres favoris. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Goldman Sachs, Iamgold et Microsoft? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Goldman Sachs (GS : 522,38 $US): l’optimisme règne
La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a fait sourire les investisseurs cette semaine avec des résultats bien au-delà du consensus des analystes pour son troisième trimestre. En conséquence, ces derniers ont tout de suite revu à la hausse leurs prévisions pour le dernier trimestre de l’exercice financier 2024, notamment Ebrahim H. Poonawala, de Bank of America.
Rappelons que mardi, Goldman Sachs a dévoilé un chiffre d’affaires de 12,7 milliards de dollars américains (G$US) pour son dernier trimestre, en hausse de 7% par rapport à la même période l’année dernière, avec un bénéfice net en hausse de 48% à 2,78G$US.
Mais c’est surtout le bénéfice par action de 8,40$US (9,33$US en excluant les éléments non récurrents) qui a attiré l’attention, alors que Bank of America s’attendait à 7,13$US.
«Cette surperformance s’explique par une hausse de 20% des revenus bancaires d’investissement et une légère augmentation des revenus de courtage (+2%), surpassant les attentes du marché», écrit Ebrahim H. Poonawala, dans une note publiée mercredi.
Ainsi, Bank of America augmente de 8,7% ses prévisions pour le bénéfice par action du quatrième trimestre de 2024, à 8,08$US, et de 3,2% pour l’exercice financier de 2025, à 41,68$US.
« L’optimisme entourant ces prévisions repose sur deux facteurs clés: la résilience des revenus de négociation et la reprise des activités de fusions-acquisitions et d’introductions en Bourse. Ces éléments devraient entraîner de nouvelles révisions à la hausse du bénéfice par action, ce qui contribuerait à une expansion des multiples du ratio cours-bénéfice, renforçant l’attrait de l’action pour les investisseurs », dit Ebrahim H. Poonawala.
Bank of America fait donc passer sa cible du cours de l’action sur une période d’un an de 563$US à 575$US. L’institution financière s’appuie sur un multiple de 15 et de 14 fois le ratio cours-bénéfices pour les exercices financiers 2025 et 2026, ainsi que d’un multiple de 1,6 et 1,45 fois le ratio cours-valeur comptable tangible pour les deux mêmes années.
Iamgold (IMG: 6,78$) : moins d’or, mais beaucoup d’espoir
Iamgold (IMG: 6,78$) : moins d’or, mais beaucoup d’espoir
Bien que les résultats de sa mine d’or Côté, en Ontario, soient pour le moment inférieurs aux attentes, Iamgold continue d’avoir la cote auprès des analystes.
Mike Parkin, de la Financière Banque Nationale, a d’ailleurs haussé sa recommandation du titre de la minière à «surperformance» plus tôt cette semaine, à la suite de la publication des résultats opérationnels de la mine Côté pour le troisième trimestre.
Pour ce trimestre, la production d’or s’est élevée à 41 000 onces, environ 15% de moins que les prévisions qui se situaient à 48 000 onces à la Financière Banque Nationale. Le consensus des analystes était de 45 500 onces.
Toutefois, écrit Mike Parkin, « le marché semble davantage se concentrer sur les projections, meilleures que prévu, justifiant la récente révision à la hausse de la cote d’Iamgold », justifie-t-il.
Ce résultat en deçà des attentes pour le troisième trimestre s’explique par un volume de minerai traité plus faible (1,63 million de tonnes contre 1,92 million prévu) et une teneur en or inférieure à ce qui était prévu (1,41 gramme par tonne, contre 1,44 gramme par tonne).
L’analyste souligne qu’Iamgold a effectué en septembre un arrêt de huit jours de sa production pour optimiser la disponibilité de son usine de traitement. Après cet arrêt, l’usine a atteint un record avec une capacité de traitement quotidienne de 40 900 tonnes de minerai, et depuis le 2 octobre, la moyenne s’établit à 30 000 tonnes par jour, soit 83% de la capacité.
« Malgré les résultats opérationnels plus faibles au troisième trimestre, Iamgold devrait se comporter en ligne ou mieux que ses pairs grâce aux performances post-arrêt de la mine de Côté. Les activités d’extraction pour ce trimestre ont totalisé 10,4 millions de tonnes, dont 3,2 millions de tonnes de minerai, légèrement inférieures aux prévisions », précise l’analyste.
En dépit des défis liés à l’augmentation de la productivité de la mine Côté, « la gestion des optimisations et la solide performance générale des actifs d’Iamgold justifient une note de surperformance et un objectif de prix de 11,00 $ ».
Cet objectif de prix s’appuie sur un multiple de 5 fois le ratio valeur de l’entreprise par rapport au BAIIA pour les 12 prochains mois.
Microsoft (MSFT : 416,12 $US) : la société n’est plus un « titre favori »
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BMO Marchés des capitaux retire Microsoft de sa liste de ses titres favoris. En raison de perspectives limitées pour les prochains trimestres, l’analyste Keith Bachman estime qu’il n’y aura pas de pressions à la hausse pour les estimations de chiffre d’affaires et que les dépenses élevées en capital, ainsi que la dépréciation, freineront les marges bénéficiaires.
« Malgré des fondamentaux solides à long terme, l’absence de potentiel de croissance à court terme ne justifie pas la place de Microsoft parmi les titres favoris », juge Keith Bachman.
Pour construire son analyse, BMO a consulté un expert de l’infonuagique qui note quelques points à retenir par rapport à ce segment important pour Microsoft. Keith Bachman rapporte d’abord que l’estimation de la Banque à propos de la croissance des revenus d’Azure, d’environ 29% en glissement annuel à taux de change constant pour le trimestre de septembre, est raisonnable. La direction de Microsoft table sur un scénario de 28-29%.
« Ensuite, nous pensons que les dépenses liées aux charges de travail de l’infonuagique de base pourraient être plus faibles que prévu, bien que l’activité d’optimisation ait repris un rythme plus normal. L’expert a expliqué que certaines optimisations sont en cours, mais se font au niveau des contrats plutôt qu’au niveau des charges de travail ou des calculs », écrit Keith Bachman.
Cela suggère que la concurrence entre les grands acteurs de l’infonuagique reste élevée pour les charges de travail traditionnelles, comme les transitions vers le cloud qui ne nécessitent pas d’unités de traitement graphique.
La Banque de Montréal estime que les charges de travail de base représentent environ 90% des dépenses totales en infonuagique, tandis que les charges de travail liées à l’intelligence artificielle représentent le reste.
« Ainsi, nous avons quelques inquiétudes concernant la trajectoire de croissance des revenus Azure non liés à l’IA (consommation de base et migration), qui ont ralenti d’environ 2 points de pourcentage au trimestre de juin.
Finalement, écrit la Banque de Montréal, les outils d’intelligence artificielle, tels que GitHub et Copilot, connaissent un certain succès, notamment pour les développeurs.
Cependant, les retours sur l’outil M365 Copilot sont mitigés, ce qui limite le potentiel de croissance immédiat pour Microsoft dans ce domaine. La Banque conserve sa prévision de cours cible de l’action à 500$US.