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À surveiller: Goodfood, Bombardier et Big Rock Brewery

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Goodfood, Bombardier et Big Rock Brewery

Mieux connu pour ses boîtes de repas à cuisiner, Goodfood prévoit tirer 20% de ses revenus de l'épicerie en ligne en 2022. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Goodfood, Bombardier et Big Rock Brewery. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Marché Goodfood (FOOD, 8,97$): près d’un pivot dans l’épicerie en ligne

Frédéric Tremblay de Desjardins Marché des capitaux n’a que de bons mots pour le spécialiste des boîtes-repas prêts-à-cuisiner.

Dans une première note, l’analyste attribue les meilleurs résultats que prévu du troisième trimestre à «l’exécution solide» de la société malgré la comparaison difficile avec le trimestre pandémique d’il y a un an, ainsi que le temps chaud et la vaccination des derniers mois qui ont favorisé les sorties.

Les revenus record de 107 millions de dollars ont augmenté de 24% et ont surpassé ses prévisions par 14%. Le nombre d’abonnés a crû de 16,5%.

La marge brute a augmenté de 28 à 35%, un record, grâce à l’optimisation du service de livraison jusqu’au domicile, à plus d’efficacité opérationnelle, aux économies d’échelle et à l’automatisation.

La marge d’exploitation de 1,6%, positive depuis cinq trimestres, est encore modeste parce que Goodfood consacre encore importants investissements à l’automatisation du traitement des commandes, l’embauche et la mise en marché afin de «positionner l’entreprise à long terme».

Dans une deuxième note, Frédéric Tremblay réserve le plus d’enthousiasme pour l’épicerie en ligne qui approche à son avis d’un point d’inflexion avec la livraison le même jour, l’offre de 1000 articles, l’ajout prévu de produits de marque nationale et élargissement prochain de sa plateforme aux non-abonnés.

La société estime qu’avec bientôt 1500 à 2500 articles d’épicerie offerts, elle sera en mesure de répondre à la majorité des besoins d’épicerie des abonnés. L’ajout de produits périssables est une priorité.

L’épicerie en ligne devrait procurer 20% des revenus au courant de 2022, le double de sa part actuelle. En ce moment, le panier d’achats des abonnés au service de livraison le même jour Wow se divise en parts égales entre les boîtes de repas à cuisiner et les articles d’épicerie.

«Cocher tous les articles sur cette liste devrait produire un effet positif sur l’évaluation du titre», espère l’analyste qui juge Goodfood nettement sous-évalué par rapport à ses semblables.

La seule ombre au portrait à court terme, Frédéric Tremblay s’attend à un quatrième trimestre moins fort étant donné la période estivale et le déconfinement. Il mise toutefois sur un rebond à partir de la rentrée en septembre.

Goodfood s’échange à un multiple de 1,1 fois les revenus prévus en 2022, par rapport à 2,5 fois pour le géant allemand des boîtes de repas à cuisiner Hello Fresh (HFG) et de 1,9 à 4,5 fois pour les fournisseurs d’épicerie en ligne Delivery Hero (DHER), Ocado (OCDO) et JustEat Takeway (TKWY).

Il signale aussi que des transactions dans l’industrie se réalisent à des multiples plus élevés. HelloFresh a acquis Factor 75 pour presque trois fois les revenus tandis que le géant suisse Nestlé a acheté Freshly pour plus de trois fois les revenus.

Au cours actuel, le rapport risque-rendement de Goodfood lui apparaît donc «attrayant». Il réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 13$ qui offre un gain potentiel de 45%.

 

Bombardier (BBD.B, 1,39$): le cycle des jets d’affaires donne confiance

Bombardier (BBD.B, 1,39$): le cycle des jets d’affaires donne confiance

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, dit avoir deux raisons d’être plus optimiste envers les perspectives de Bombardier.

Le fabricant de jet d’affaires réduit sa dette et ses coûts de financement plus vite que prévu en même temps que la reprise du cycle des avions d’affaires s’améliore.

Les investisseurs semblent avoir lu son rapport puisque l’action de Bombardier a gagné plus de 5%, le 7 juillet.

L’échéance et le refinancement des dettes au premier semestre, incluant le remboursement d’un prêt onéreux de 750 M$US, lui permettront d’économiser 200 M$ US en frais d’intérêt par rapport au niveau de 2020, estime l’analyste.

Bombardier est donc en bonne voie pour amputer 250 M$US de ces frais d’ici 2025 tel que promis. Le fabricant pourrait même dépasser cette marque s’il concluait un nouveau financement pour le fonds de roulement qui libérerait des fonds pour rembourser d’autres dettes d’ici deux ans.

Le cycle de vente des jets d’affaires a presque retrouvé le niveau qu’il avait avant la pandémie aux États-Unis, dit-il. La conjoncture devrait s’améliorer davantage avec l’ouverture de la frontière canado-américaine et l’assouplissement des mesures imposées aux voyageurs internationaux.

«Les jets d’affaires procurent aux voyageurs d’affaires et fortunés une solution de transport plus sécuritaire que les vols commerciaux», ajoute l’analyste de BMO.

Étant donné le déclin des jets d’affaires usagés disponibles, Fadi Chamoun s’attend à ce que la demande augmente pour les appareils neufs et hausse ainsi la production et les prix de vente des fabricants, au cours des prochains trimestres.

L’analyste augmente ses prévisions de revenus de 6,4 à 6,5 milliards de dollars américains pour 2022. Les estimations pour le bénéfice avant intérêts et impôts passent de 412 à 419 millions de dollars américains.

Au final toutefois, la perte prévue reste à 0,08 $US par action pour 2022. C’est tout de même mieux que le déficit de 0,23$US par action prévu pour 2021.

Fadi Chamounde BMO Marchés des capitaux renouvelle sa recommandation d’achat. Il relève son cours cible de 1,35 à 1,80$, ce qui offre un gain potentiel d’encore 35%.

L’action de Bombardier a triplé depuis un an.

L’analyste augmente le multiple d’évaluation qu’il accorde au titre de 8 à 8,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2023 parce que le profil de risque financier diminue et que la conjoncture prend du mieux.

 

Big Rock Brewery (BR, 6,24$): la relance du brasseur artisanal gagne un admirateur

Big Rock Brewery (BR, 6,24$): la relance du brasseur artisanal gagne un admirateur

Nick Corcoran, d’Acumen Capital, fait le pari que le brasseur indépendant amorce une relance qui réévaluera son titre à la hausse grâce aux nouvelles ambitions de l’équipe de direction renouvelée.

Depuis deux ans, la réduction imposée en Alberta sur la marge par hectolitre des brasseurs locaux puis la pandémie ont retardé la réalisation du nouveau plan d’affaires.

Après une période d’investissements, le brasseur est prêt à exploiter la capacité accrue de ses installations de Calgary et à relever ses revenus, explique l’analyste qui commence le suivi de la PME.

«Depuis l’arrivée en 2017 du PDG Wayne Arseneault, un ex-dirigeant de Moosehead Canada et de Molson Coors Canada, l’entreprise familiale se transforme en une véritable société ouverte vouée à créer de la valeur pour ses actionnaires et à procurer une croissance durable», explique Nick Corcoran.

En 2018, Don Sewell, un ex-banquier d’affaires à la Financière Banque Nationale a joint l’entreprise à titre de chef de la direction financière, en même temps qu’un nouveau vice-président aux ventes.

Plus tôt cette année, Wayne Arseneault a aussi recruté un ex-collègue de Moosehead Canada et de Molson Coors Canada pour diriger les opérations.

Le plan d’action à long terme, dévoilé en février 2021, prévoit que le volume de production double à 400 000 hectolitres. Cette hausse inclut les produits de tiers tels que les vodkas Cottage Spring, les cidres Liberty Village, les spritz de vin blanc et les cocktails Cabana Coast d’Iconic Brewing Company.

L’analyste prévoit un bond marqué de 45% des revenus à 62 millions de dollars entre 2019 et 2023, grâce à une meilleure utilisation de la capacité de la brasserie de Calgary. La marge d’exploitation devrait passer d’une fourchette de 10 à 12% à une autre de 13 à 15%.

Le bénéfice devrait doubler à 0,38$ par action de 2022 à 2023, après deux années de déficits, prévoit-il.

Après l’achèvement des dépenses en capital de 8,8 M$ en 2021, les flux de trésorerie excédentaires devraient aussi passer de 3,5 à 6,1 M$ entre 2022 et 2023, prévoit-il. Ces fonds serviront à rembourser des dettes, à réinvestir dans l’entreprise et à réaliser de petites acquisitions ciblées.

L’analyste d’Acumen espère qu’à mesure que Big Rock Brewery prendra de l’envergure, son évaluation de 7,7 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022 se rapprochera et pourrait même dépasser celle de 11,2 fois de ses semblables.

Nick Corcoran établit son cours cible initial à 10$, soit un potentiel d’appréciation de 65%.