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A surveiller: Goodfood, BRP et Descartes

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Goodfood, BRP et Descartes?

Que faire avec les titres de Goodfood, BRP et Descartes? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Goodfood (FOOD, 2,68$): 10 M$ de smoothies vendus

Lancée en mars, la douzaine de recettes de smoothies prêts-à-mélanger représentent des ventes brutes annualisées de 10 millions de dollars et marquent une première percée réussie dans les solutions pour le petit déjeuner, croit Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux.

«C’est un départ encourageant pour le premier lancement majeur d’un produit complémentaire aux plats prêts-à-cuisiner. D’autres produits pourraient être lancés puisque Goodfood a annoncé la construction d’une usine de 100M$ dédiée aux petits déjeuners», prévoit l’analyste.

Marchés Goodfood a aussi annoncé que le nombre d’abonnés actifs est passé à 189000 à la fin du troisième trimestre, soit 7% de plus que M. Tremblay avait prévu et 149% de plus qu’un an plus tôt.

L’ajout de 30000 abonnés est aussi 19% de plus qu’au trimestre antérieur. «La société soutient donc la croissance séquentielle de l’ajout net de clients», indique l’analyste.

La société attribue la progression à la vigueur de la demande dans l’ouest du Canada, à la continuité de la croissance dans l’est du pays ainsi qu’aux nouveaux plans de repas Nutri15 et Plats Rapido.

Avec 46,3 M$ de liquidités au bilan, la société a les ressources pour poursuivre son plan de croissance qui vise à doubler à 600 M$ sa capacité de production, dit-il.

Le lancement de nouveaux plats plus rapides à préparer ou plus abordables (Yumm.ca), de smoothies et bientôt de plats prêts-à-manger devraient accroître le nombre de clients actifs, la fréquence des commandes, la facture moyenne et aider la société à mieux répartir ses coûts fixes, estime M. Tremblay.

Au cours actuel, l’action s’échange à un multiple de 0,4 fois les revenus prévus en 2020, une évaluation qui ne reflète pas sa position de chef de file au Canada, ses perspectives de croissance ni les multiples de transaction dans l’industrie de 1,5 à 5 fois les ventes, fait valoir l’analyste.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 4,50$ qui équivaut à 0,9 fois les ventes qu’il prévoit en 2020.

BRP (DOO, 43,69$): les tarifs mexicains écartés, les perspectives reprendront les devants

BRP (DOO, 43,69$): les tarifs mexicains écartés, les perspectives reprendront les devants

Maintenant que les États-Unis et le Mexique en sont venus à une entente qui écarte les tarifs américains de 5% sur 350 milliards de dollars américains d’importations mexicaines, les investisseurs peuvent oublier cette menace et revenir aux perspectives de BRP.

C’est du moins ce qu’espère Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, qui n’avait pas inclus de tarifs dans ses prévisions.

L’action du fabricant de véhicules récréatifs a souffert en Bourse, car les tarifs auraient potentiellement touché quelque 1,2 à 1,5 milliards de dollars de ses revenus, dit-il.

La conjoncture économique mondiale est aussi un facteur d’inquiétude aux yeux des investisseurs puisque ses motoneiges, motomarines, véhicules hors route et bateaux, sont des achats hautement discrétionnaires.

L’action a plongé du sommet de 71,11$ atteint en septembre à un plancher de 32,36$, en décembre 2018, avant de regagner 35%, au cours actuel.

L’analyste profite de l’occasion pour réitérer pourquoi il recommande le titre de BRP.

Son évaluation est attrayante, soit de 6,9 fois le bénéfice d’exploitation par rapport à un multiple de 9,1 fois pour sa rivale Polaris Industries (PII, $US).

Au cours actuel, les flux de trésorerie procurent un solide rendement de 5,3%.

M. Poirier aime ses perspectives de croissance, le solide bilan et la capacité d’innovation qui lui fait rafler des parts de marché. 

L’analyste estime aussi que le rachat de 300M$ ou 7% des actions fraichement annoncé ajoutera 2 à 3$ à la valeur du titre. La scoiété vise à profiter de l’écart entre son cours et sa valeur fondamentale. tout en maintenant un bon bilan, explique M. Poirier.

Dans l’enchère par adjudication, BRP paiera de 44 à 52$ pour les actions soumises, soit une plus-value maximum de 19%.

Ses principaux actionnaires, Bain Capital, et la famille Beaudoin-Bombardier (Beaudier) ont l’intention de déposer des actions à droit de vote multiple à l’enchère de façon à maintenir leur actionnariat proportionnel, soit 51% des actions, indique la société. 

Son cours cible inchangé de 65$ laisse entrevoir un gain potentiel d’encore 49%.

Descartes Systems (DSG, 51,51$): l’acquéreur en série est prêt pour d’autres achats

Descartes Systems (DSG, 51,51$): l’acquéreur en série est prêt pour d’autres achats

Le consolidateur de l’industrie de la chaîne logistique est prêt pour d’autres acquisitions, après avoir amassé 237 millions de dollars dans une émission d’actions à 46,39$ chacune.

Son bilan passe ainsi d’une dette nette de 213 millions de dollars américains à une encaisse de 26M$US, note Paul Treiber de RBC Marchés des capitaux.

L’analyste rappelle que Descartes a conclu 34 achats totalisant un milliard de dollars américains depuis 2009. Ces achats n’ont pas empêché la société ontarienne de faire croître ses flux de trésorerie libres à un rythme annuel de 19% depuis 10 ans.

Le «pipeline» de candidates d’acquisition est «robuste», indique la société de Waterloo. M. Treiber s’attend donc à d’autres achats au cours des 12 à 18 prochains mois.

Normalement, l’ajout d’actions soustrait à la valeur des bénéfices futurs qui sont étalés sur un plus grand nombre d’actionnaires, mais le remboursement de la dette ajoutera 20% au bénéfice de 2021, par rapport à la hausse de 9% du nombre d’actions, explique l’analyste de RBC.

De toute façon, l’action de Descartes évolue en fonction du bénéfice d’exploitation parce que l’amortissement des actifs intangibles des acquisitions déprécie les bénéfices comptables.

Le spécialiste des logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement a transformé 85% de son bénéfice d’exploitation en flux de trésorerie libres, au cours des cinq dernières années, renchérit M. Treiber.

M. Treiber mise sur une hausse annuelle composée de 22% du bénéfice d’exploitation entre 2019 et 2021.

L’analyste s’attend aussi à ce que la croissance interne s’accélère de 2% en 2019 à 5,7% en 2021 grâce au commerce électronique qui augmente la demande pour les logiciels d’optimisation des entrepôts, de livraison à domicile, de fret et de documentation douanière, entre autres.

Son cours-cible de 59,65$ représente tout de même un fort multiple de 26 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020. Ses semblables s’échangent encore plus chèrement, à un ratio moyen de 38 fois.