Que faire avec les titres de Goodfood, GDI et Toromont?
Que faire avec les titres de Goodfood, GDI et Toromont ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Goodfood (FOOD, 13,63$): l’évaluation reflète déjà l’impact du reconfinement
Bien que les nouvelles mesures de reconfinement soutiendront la demande pour les plats de Marché Goodfood, leur impact est déjà intégré dans l’évaluation de l’action, croit Michael Glen de Raymond James.
L’analyste ne recommande plus l’achat du titre qui a explosé de 313% depuis un an. Le titre s’échange à un multiple de 2,5 fois les ventes prévues en 2021 et de 2,1 fois celles qu’il prévoit en 2022, un niveau qui surpasse légèrement ceux du chef de file mondial HelloFresh Group (HFG).
Goodfood a comblé son écart historique d’évaluation avec le groupe allemand malgré le fait que les marges d’exploitation de 10,6% de HelloFresh seront quatre fois plus élevées que celles de Goodfood (2,6%), en 2021.
«Nous n’avons rien à redire au sujet de la stratégie opérationnelle et du potentiel de croissance que les dirigeants visent», mais il devient difficile de justifier l’évaluation plus élevée de Goodfood par rapport au leader allemand, explique Michael Glen.
L’analyste prévient que les résultats du premier trimestre et l’assemblée annuelle du 13 janvier ont peu de chances de servir de catalyseurs pour le titre en Bourse.
«Le premier trimestre est le plus fort de l’année pour la société, mais il nous semble que les attentes de rentabilité sont élevées», en partie parce que l’aperçu robuste fourni par HelloFresh en décembre a provoqué une révision à la hausse des prévisions, croit-il.
Les deux entreprises sont trop différentes pour tirer des conclusions, selon lui, étant donné l’envergure et la diversification géographique dont bénéficie HelloFresh.
Michael Glen signale que Goodfood dépense pour augmenter sa capacité de production et offrir son nouveau service de livraison illimitées le jour même, Goodfood Wow.
Enfin, HelloFresh dit gagner des parts de marché au Canada, ce que Goodfood réfute. «Le marché canadien pourrait devenir plus concurrentiel», dit-il.
Malgré tout, il hausse son cours cible de 12,50 à 14$ (2,25 fois les ventes de 2022) même s’il abaisse ses prévisions de revenus et de bénéfices pour 2021 et 2022.
Cette nouvelle évaluation tient compte de celle de l’industrie et du prix payé dans des transactions privées récentes.
En bout de ligne, le potentiel d’appréciation diminue, conclut Michael Glen.
GDI Services aux immeubles (GDI, 45,90$): un tremplin aux États-Unis pour les services techniques
GDI Services aux immeubles (GDI, 45,90$): un tremplin aux États-Unis pour les services techniques
L’achat stratégique d’un fournisseur réputé de services techniques pour les immeubles commerciaux par GDI plaît aux investisseurs et à Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale.
L’action du spécialiste de l’entretien d’immeubles a réagi favorablement à l’acquisition de BPAC Group de l’État de New York. Le gain de 5,5% du 6 janvier rapproche le cours de son sommet du 22 novembre de 46,25$.
Pour sa part l’analyste estime que l’achat de 40 à 55 millions s’est réalisé à un prix conforme aux transactions antérieures de GDI, soit un multiple de 0,3 à 0,5 fois les revenus de 110 M$US.
Surtout, BPAC servira de tremplin pour l’achat d’autres fournisseurs de services de design, d’installation d’entretien et de réparation de systèmes de chauffage, de climatisation et de ventilation, et ainsi reproduire la stratégie canadienne.
D’ailleurs, deux hauts dirigeants de BPAC assumeront des rôles de leadership à la filiale Ainsworth de GDI, qui réalise l’achat.
Zachary Evershed s’attend à peu de synergies, mais l’ajout des services d’automatisation de la filiale ESC Automation de GDI à l’offre de BPAC pourrait générer des ventes additionnelles.
«Les marges de BPAC sont inférieures à celles d’Ainsworth, mais elles devraient s’améliorer au fil de son intégration», ajoute-t-il.
Après cet achat, la dette de GDI équivaut à 1,8 fois son bénéfice d’exploitation, un niveau qu’il lui permet d’envisager d’autres acquisitions qui ajouteraient 25 à 35 M$ au bénéfice d’exploitation annuel.
«GDI devrait rester active sur le plan des acquisitions en 2021 afin de profiter des occasions que procurera le retour progressif des employés au bureau, notamment en ce qui a trait à la purification de l’air des immeubles», dit-il.
Zachary Evershed augmente ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation de 102,5 M$ à 109,2 M$ et de 1,50$ à 1,57$ par action pour le bénéfice net en 2021. Ces estimations passent de 114,6 M$ à 122,1M$ et de 1,88$ à 1,97$ par action, en 2011.
Un multiple d’évaluation plus élevé (de 9,5 à 10,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022) hausse son cours cible de 46 à 52$.
Toromont (TIH, 85,37$): l’équipementier risque de prendre une pause après une année faste
Toromont (TIH, 85,37$): l’équipementier risque de prendre une pause après une année faste
Toromont, le plus grand concessionnaire Caterpillar au monde et le propriétaire de l’équipementier Hewitt au Québec, a grandement bénéficié de la rotation cyclique en Bourse avec un gain de 26% en 2020 qui dépasse celui de 2% du S&P/TSX et de 15% du secteur industriel.
Il lui sera donc plus difficile de surpasser le marché et son secteur au cours des prochains mois et trimestres, entrevoit David Dodge, de BMO Marchés des capitaux.
Le titre s’échange désormais à un multiple de 23 fois le bénéfice prévu à la mi-2022, un niveau qui dépasse le sommet d’évaluation de 2017 et la moyenne depuis trois ans de 19,5 fois.
Le potentiel apparaît donc plus limité à court terme, bien que la demande d’équipements pour la construction d’infrastructures et la production aurifère soit robuste, juge David Dodge.
«L’évaluation nous apparaît étirée alors que nos prévisions de bénéfices pour 2021 (3,76$) et pour 2022 (4,26$) captent déjà le potentiel de croissance», explique l’analyste.
L’action du groupe industriel pourrait aussi pâtir de la préférence des investisseurs à court terme pour les titres encore plus cycliques et les aubaines.
David Dodge donne en exemple Finning (FTT, 29,24$), le concessionnaire Caterpillar qu’il préfère parce que le titre s’échange à un rabais historique par rapport à celui de Toromont.
«Au cours actuel, le rendement des flux de trésorerie de Toromont équivaut à 3,5%. Il s’agit d’un niveau approprié pour un titre industriel de cette qualité, mais qui laisse peu de place à l’amélioration», ajoute l’analyste.
À long terme, la société de haute qualité reste un bon choix pour les investisseurs les plus patients en raison de ses marges de tête, de son bilan sain, du rendement élevé du capital et des dirigeants chevronnés.
Le marché semble avoir donné raison à David Dodge le 6 janvier puisque Toromont a perdu 3,2% alors que Finning a grimpé de 6,5%.