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À surveiller: Groupe Alithya, BCE et Alimentation Couche-Tard

Denis Lalonde|Mis à jour hier à 11h48

À surveiller: Groupe Alithya, BCE et Alimentation Couche-Tard

Le titre, malgré une correction ces derniers mois, continue de respecter sa tendance à plus long terme. (Photo: Dennizn / Adobe Stock)

Que faire avec les titres de Groupe Alithya, BCE et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Groupe Alithya (ALYA, 1,65$): acquisition de XRM Vision pour 35 millions de dollars

Avant l’ouverture des marchés boursiers lundi, le Groupe Alithya a annoncé l’acquisition de XRM Vision, une entreprise qui compte 85 employés au Canada et au Maroc, pour un montant de 35 millions de dollars (M$).

XRM Vision se spécialise dans la conception d’outils de gestion informatique comme les systèmes de gestion de la relation client (CRM) et de gestion de portefeuilles de projets utilisant les technologies de Microsoft.

Le prix d’achat inclut une contrepartie en espèces de 8,625M$ payable à la clôture, une portion en actions valant 5,75M$ et des paiements différés totalisant 8,625M$ payable sur trois ans aux anniversaires de la clôture.

Le prix d’achat comprend également une clause prévoyant le paiement d’un montant additionnel maximal de 12 millions de dollars lié à l’atteinte de certains objectifs de performance. 

L’analyste John Shao, de la Financière Banque Nationale, estime que la valeur de la transaction se fonde sur un ratio de sept fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de XRM Vision au cours des 12 derniers mois, ce qui est supérieur à celui d’Alithya.

«Les investisseurs qui suivent le titre doivent se rappeler que les fusions et acquisitions ont toujours fait partie de la stratégie de croissance de l’entreprise. Même si la transaction vient avec un petit effet de dilution, elle marque le retour d’Alithya sur le terrain de la croissance par acquisitions, ce que les actionnaires attendaient depuis trois ans», affirme-t-il.

L’acquisition annoncée en est une de grande qualité, selon lui, étant donné qu’elle bonifie les services d’Alithya dans un secteur à forte croissance (celui des systèmes de gestion de la relation client), en plus de renforcer sa relation avec Microsoft.

«En plus de contribuer positivement aux marges bénéficiaires de la société, l’acquisition permet aussi à Alithya d’améliorer sa stratégie de ‘délocalisation intelligente’», dit-il.

L’analyste estime que le titre d’Alithya est prêt pour un rebond lorsque l’environnement macroéconomique s’améliorera. Pour le moment, il conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 2$. Il fonde son cours cible sur un ratio de 7,3 fois le BAIIA prévu durant l’exercice 2025 de la société.

À SUIVRE -> BCE (BCE, 37,90$): l’option d’une réduction du dividende devrait être évaluée

BCE (BCE, 37,90$): l’option d’une réduction du dividende devrait être évaluée

Début novembre, BCE annonce l’acquisition de Ziply Fiber, le principal fournisseur d’accès Internet par fibre optique de la région du nord-ouest Pacifique des États-Unis pour un montant de 5 milliards de dollars (G$), ou de 7G$ en incluant la prise en charge de la dette.

L’analyste Maher Yaghi, de la Banque Scotia, souligne toutefois que la société canadienne avait d’abord l’œil sur Frontier Communications Parent, entreprise de Dallas dont l’achat a finalement été annoncé par Verizon Communications pour un montant estimé de 20 milliards de dollars américains (G$US).

«Cela en dit long sur les ambitions de BCE aux États-Unis. Ziply devrait voir son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) grimper de 15% à 20% au cours des prochains trimestres, mais gonflera celui de BCE de seulement 50 points de base», estime-t-il.

Il se demande donc combien d’argent BCE pourrait encore investir pour bonifier sa présence en sol américain.

«Il est possible qu’une autre acquisition américaine de taille significative ait un effet sur le paiement de dividende de BCE, à moins qu’elle soit appuyée par une vente d’actifs à une évaluation attrayante», croit-il.

La direction de BCE a récemment annoncé qu’elle allait geler ses versements de dividende au moins pour la prochaine année, afin de réduire son ratio d’endettement. «Nous ne nous attendons pas à une diminution du dividende en 2025, à moins que la société n’annonce une autre acquisition majeure aux États-Unis ou que le CRTC ne réduise les tarifs de gros sur les services de fibre jusqu’au domicile», écrit l’analyste.

Ce dernier précise que selon ses calculs, BCE utilisera 125% de ses flux de trésorerie de 2025 et 103% de ceux de 2026 pour effectuer ses versements de dividende, ce qui signifie qu’elle devra s’endetter pour conserver le dividende à son niveau actuel. Ce n’est qu’en 2027 que l’entreprise atteindrait le point d’équilibre.

«Cela signifie que nous n’anticipons pas une réduction de l’endettement en 2025 ou en 2026, à moins que BCE ne procède à une vente d’actifs. Nous prévoyons que la société implantera des mesures de réduction des coûts en 2025 qui seront équivalentes à celles annoncées plus tôt cette année», dit-il. En février dernier, la société avait annoncé la suppression de 4800 postes et la vente de 45 de ses 103 stations de radio à travers le Canada.

Maher Yaghi estime que BCE devrait évaluer l’option de réduire son dividende. Il concède que cela mettrait le titre sous pression à court terme, mais qu’à plus long terme, cela donnerait à l’entreprise plus de flexibilité financière, entre autres pour réaliser d’autres acquisitions aux États-Unis.

Il conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de BCE et son cours cible sur un an de 42$.

À SUIVRE -> Alimentation Couche-Tard (ATD, 81,91 $): réflexions sur l’offre d’achat de Seven & i Holdings par des membres de sa direction

Alimentation Couche-Tard (ATD, 81,91 $): réflexions sur l’offre d’achat de Seven & i Holdings par des membres de sa direction

Les analystes de BMO Marchés des capitaux ont eu récemment des échanges avec les avocats Ryuichi Nozaki et Bonnie Dixon du cabinet japonais Atsumi & Sakai, afin de discuter des éléments réglementaires derrière une possible fusion entre Seven & i Holdings et Alimentation Couche-Tard.

En septembre, le gouvernement japonais a classé Seven & i comme «entreprise essentielle», ajoutant une couche de difficultés pour une éventuelle prise de possession étrangère par Couche-Tard.

L’analyste Tamy Chen soutient que le mécanisme utilisé par le ministère des Finances du Japon pour classer une entreprise dans cette catégorie est un simple questionnaire mis à jour de manière périodique par les entreprises elles-mêmes.

«Le seul autre élément nouveau qui nous a été rapporté est la création par Seven & i d’une filiale de services d’énergie renouvelable en août dernier. La filiale a le mandat d’acheter de l’énergie renouvelable et de fournir l’électricité aux établissements de l’entreprise à travers le Japon», écrit-elle.

Citant les avocats d’Atsumi & Sakai, elle ajoute qu’il n’est pas certain que la nouvelle filiale se qualifie comme entreprise essentielle.

«Il est possible que la création de la filiale ait entraîné le reclassement de Seven & i comme entreprise essentielle aux yeux du gouvernement japonais. Si tel est le cas, Couche-Tard pourrait contourner cette contrainte réglementaire en assurant aux autorités nippones qu’elle ne modifierait pas le mode de gestion de la filiale en question advenant une transaction», estime-t-elle.

L’analyste concède toutefois qu’une autre option est aussi probable, étant donné le moment de la reclassification (un mois environ après l’annonce de l’intérêt de Couche-Tard pour Seven & i). «Le gouvernement japonais serait hésitant à laisser une entreprise aussi importante que Seven & i être acquise par une société étrangère.

Seven & i Holdings a aussi reçu une offre d’achat par certains membres de sa haute direction. «Nous sommes curieux de savoir si cette offre peut avoir lieu. Si le conglomérat Itochu est au nombre des membres du consortium derrière cette offre, cela pourrait soulever des questions anticoncurrentielles», soulève l’analyste de BMO.

Itochu est en effet la seconde entreprise de dépanneurs au Japon en nombre d’établissements. «Les avocats d’Atsumi & Sakai laissent entendre que les autorités pourraient intervenir, car une telle transaction pourrait affecter la concurrence dans l’industrie des magasins d’accommodation au Japon, même si les montants fournis par Itochu ne lui donnent pas une participation majoritaire dans Seven & i Holdings», écrit Tamy Chen.

Cette dernière réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Couche-Tard et son cours cible sur un an de 87$.