À surveiller : Groupe d’alimentation MTY, Boralex et Banque TD
Denis Lalonde|Publié le 15 octobre 2024La semaine dernière, la Banque TD a annoncé la résolution de l’enquête sur la lutte contre le blanchiment d’argent dont elle faisait l’objet aux États-Unis. (Photo: Denis Lalonde)
Que faire avec les titres de Groupe d’alimentation MTY, Boralex et Banque TD? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Veuillez noter que l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Groupe d’alimentation MTY (MTY, 45,75$) : les intempéries en Floride auront un impact négatif sur les résultats du quatrième trimestre
Le franchiseur de bannières de restauration Groupe d’alimentation MTY a fait état d’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 72 millions de dollars (M$) durant son troisième trimestre terminé le 31 août.
Il s’agit d’une performance supérieure au consensus des analystes, établi à 69M$, et à celle de 70M$ de l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
Le chiffre d’affaires du réseau de l’entreprise a atteint 1,47 milliard de dollars (G$), alors que l’analyste tablait sur une performance de 1,44G$. «Les ventes ont grimpé de 2,2% sur un an aux États-Unis et de 2,4% à l’international, mais ont reculé de 3,5% au Canada», souligne l’analyste.
Les revenus directs de la société ont atteint 293M$, ce qui est inférieur au consensus des analystes de 295M$ et à la prévision de Vishal Shreedhar de 297M$.
Les ventes d’établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) se sont repliées de 2,3%. Le recul a été de 1,1% aux États-Unis, de 3,9% au Canada et de 7% à l’international.
Durant le trimestre, l’entreprise a ouvert 67 restaurants, mais en a fermé 108 autres. «Nous anticipions autant de fermetures que d’ouvertures», note l’analyste.
«La direction de MTY a déclaré que sa restructuration était presque terminée et qu’elle était sûre de pouvoir continuer à générer de la croissance organique. Nous modélisons une croissance des restaurants comparables durant l’exercice 2025. L’entreprise commencera à avoir des comparatifs plus faciles à atteindre dans les trimestres à venir, elle qui a vu ses ventes comparables reculer du quatrième trimestre de l’exercice 2023 au troisième trimestre de 2024», ajoute-t-il.
Cela dit, Vishal Shreedhar concède que les intempéries en Floride auront un effet négatif sur les résultats financiers de MTY pour le trimestre en cours. Il estime que les établissements présents à travers l’État génèrent 4% du chiffre d’affaires du réseau de l’entreprise.
Il trouve intéressante la décision de MTY de placer sa bannière Wetzel’s Pretzels sous la même équipe de direction que Cold Stone Creamery, l’une des marques de la société qui performe le mieux.
L’analyste constate que MTY a amélioré son bilan et réduit son endettement au troisième trimestre et prévoit que la situation se poursuivra au quatrième trimestre. Il soutient que cette amélioration laisse entendre que la société pourrait recommencer à scruter des options de fusions et acquisitions.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de MTY, mais relève son cours cible sur un an, lui qui passe de 54$ à 57$.
Boralex (BLX, 35,10$) : acquisition en Écosse et partenariat avec Nestlé France
Boralex (BLX, 35,10$) : acquisition en Écosse et partenariat avec Nestlé France
Le producteur d’énergie renouvelable Boralex a annoncé le 10 octobre l’acquisition du projet de parc éolien Sallachy, actuellement en phase de développement, auprès de l’entreprise allemande WKN, une filiale du groupe PNE.
Selon l’entreprise, une fois construit, le parc éolien comprendra neuf éoliennes sa capacité de production installée totale atteindra 50 mégawatts (MW). Le parc est situé dans le domaine de Sallachy dans le comté du Sutherland, dans la région des Highlands, en Écosse.
Les détails financiers de la transaction n’ont pas été révélés, mais l’analyste Brent Stadler, de Valeurs mobilières Desjardins, rappelle que le projet devrait entrer en service en 2028 pour une période de 30 ans.
«Le Royaume-Uni est un excellent endroit où investir dans les énergies renouvelables, grâce à de nouvelles politiques favorables à l’accélération de leur développement. Nous sommes d’avis que l’acquisition, bien que de petite taille, est parfaitement alignée avec la stratégie de croissance de Boralex dans la région», croit-il.
L’analyste rappelle que le Royaume-Uni souhaite doubler la quantité d’énergie éolienne produite au pays d’ici 2030, pour atteindre 30 gigawatts. Selon lui, il est possible que Boralex soumette sa candidature lors de prochains appels d’offres, qui devraient avoir lieu de 2025 à 2027.
Quelques jours plus tôt, Boralex signait aussi un contrat d’approvisionnement en électricité d’origine renouvelable (combinant de l’énergie éolienne et solaire) d’une durée de 15 ans avec Nestlé France.
«Ce contrat sera constitué à 85% d’éolien et à 15% de solaire. Il va permettre le financement et la construction de trois nouveaux sites de production d’énergies renouvelables entre 2024 et 2026, soit deux parcs éoliens et une centrale photovoltaïque», selon Nestlé. Boralex effectuera les travaux et exploitera les sites après leur entrée en service.
Une fois les sites construits, Boralex fournira à Nestlé France 20% de ses besoins en électricité renouvelable.
«Il s’agit d’un premier contrat d’approvisionnement avec Nestlé, mais n’oublions pas que Boralex a signé des ententes avec cinq autres entreprises (Orange, IBM, L’Oréal, Auchan et Metro France). C’est un rappel que la demande en énergie renouvelable des entreprises et des clients industriels reste forte et va bien au-delà des centres de données», soutient l’analyste.
Sa recommandation sur le titre de Boralex est de «titre favori» et son cours cible sur un an reste à 46$.
Banque TD (TD, 77,89$) : l’enquête est résolue, mais ses effets se feront sentir longtemps
Banque TD (TD, 77,89$) : l’enquête est résolue, mais ses effets se feront sentir longtemps
La semaine dernière, la Banque TD a annoncé la résolution de l’enquête sur la lutte contre le blanchiment d’argent dont elle faisait l’objet aux États-Unis.
Plus précisément, la Banque TD et certaines de ses filiales aux États-Unis ont consenti à des ordonnances auprès de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), du Federal Reserve Board et du Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN). Elles ont également conclu une entente sur le plaidoyer avec la Money Laundering and Asset Recovery Section, Criminal Division du département de la Justice et le bureau du procureur fédéral du district du New Jersey.
Les ententes prévoient que la TD versera des amendes totalisant 3,09 milliards de dollars américains (G$US), qui seront couvertes en grande partie par des provisions antérieures de 3,05G$US.
Mais ce qui inquiète davantage Paul Holden, de Marchés des capitaux CIBC, est que l’actif total des deux filiales bancaires de la TD aux États-Unis (TD Bank et TD Bank USA) ne pourra pas dépasser 433G$US, un montant plus bas que ce à quoi il s’attendait.
«Il n’y a par contre aucune restriction de croissance en ce qui concerne Valeurs mobilières TD, ni aux activités de la société au Canada ou ailleurs dans le monde», précise-t-il.
Conséquence de ce plafond plus bas, l’analyste fait passer la valorisation du titre à 10,3 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois, elle qui était auparavant de 10,6 fois. «Le titre se négocie à un ratio de 9,9 fois en ce moment, ce qui constitue un escompte de 12% par rapport à son groupe de référence. Nous considérons que cet escompte est trop punitif étant donné que l’entente réduira la croissance du bénéfice par action de la Banque TD de seulement 2%», écrit-il.
Paul Holden estime que le plafond de 433G$US réduira la croissance du portefeuille de prêts 1% en 2025 et de 2% en 2026.
Il ajoute que malgré les amendes, la Banque TD terminera le quatrième trimestre de l’exercice 2024 avec un ratio de capitaux de première catégorie de 13%. Il anticipe une perte de 1,5G$US liée à la vente d’obligations gouvernementales américaines, ce qui aura un effet négatif de 30 points de base sur ce même ratio.
Selon lui, Banque TD sera en mesure de recommencer à racheter de ses propres actions à la fin de l’exercice 2025 ou au début de 2026.
Il conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de la deuxième plus grande banque canadienne, mais réduit quelque peu son cours cible sur un an, qui passe de 100$ à 96$.