L’épicier Loblaw (Provigo et Maxi au Québec), qui possède aussi la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec), dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de l’exercice 2021 le 24 février. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Groupe MTY, Nutrien et Loblaw? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe MTY (MTY, 53,41$): un analyste de la TD abaisse son cours cible sur un an
Après le dévoilement des résultats financiers du quatrième trimestre de 2021 de l’exploitant de chaînes de restauration rapide Groupe MTY, l’analyste Derek J. Lessard, de Valeurs mobilières TD, réduit ses prévisions de revenus pour 2022 et 2023.
L’analyste explique sa décision par la durée des restrictions sanitaires au premier trimestre de 2022, de même qu’à des données comparables plus difficiles par rapport à 2021 et à des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de pénurie de main-d’œuvre qui compriment les marges bénéficiaires de MTY.
Pour 2022, Derek Lessard anticipe dorénavant un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 170,5 M$ (ancienne prévision de 174,6 M$) et de 175,7 M$ pour 2023 (ancienne prévision de 179,8 M$).
L’analyste réduit également sa prévision de bénéfice par action pour 2022, qui passe de 3,45 $ à 3,36 $ et de 3,65 $ à 3,44 $ pour 2023.
Les prévisions de Derek Lessard reflètent «un environnement de fusions-acquisitions qui stagne et une absence de croissance des bénéfices en l’absence de transactions».
L’analyste souligne que le trafic dans les restaurants de la chaîne a effectué un rebond durant le quatrième trimestre de 2021, grâce à un retour des travailleurs dans les foires alimentaires et des clients dans les centres commerciaux. «Nous sommes particulièrement encouragés par le rebond des ventes dans les centres commerciaux canadiens, même si ces dernières restent 42% inférieures à leur niveau prépandémique», écrit-il, ajoutant que certains restaurants avec salle à manger ont même dépassé leurs ventes de 2019.
«Toutefois, nos prévisions entrevoient une sévère pénurie de main-d’œuvre, des goulots d’étranglement du côté de la chaîne d’approvisionnement et une hausse des prix des aliments qui persisteront en 2022 et en 2023», dit-il.
Avec 61 M$ en liquidités, Groupe MTY est en bonne posture pour redevenir active du côté des fusions et acquisitions. De plus, la société dévoilera un premier rapport environnemental, social et de gouvernance (ESG) en 2022 pour mettre en lumière ses initiatives et objectifs.
«Le titre de MTY a pratiquement récupéré tout le terrain perdu depuis le début de la pandémie. Toutefois, avec la modeste hausse de BAIIA à venir au cours des deux prochaines années, le principal catalyseur qui lui permettrait de poursuivre sa hausse devra venir d’une reprise des activités de fusions et acquisitions», écrit l’analyste.
Ce dernier conserve sa recommandation de «conserver» le titre et abaisse son cours cible sur un an, lui qui passe de 70 $ à 62 $.
Nutrien (NTR, 77,17 $US, 96,54 $): l’industrie des engrais et fertilisants croît bien, mais des nuages planent
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Les fondamentaux de l’industrie des engrais et fertilisants devraient profiter à la société canadienne Nutrien, selon l’analyste Andrew D. Wong, de RBC Marchés des capitaux.
«Il y a beaucoup d’incertitude quant à l’abordabilité et à la potentielle baisse de la demande pour les engrais et fertilisants alors que les prix atteignent des records. Il existe toutefois une distinction entre l’abordabilité (comparer les prix des semences et des fertilisants) et la rentabilité (les revenus des agriculteurs par âcre de terre). Aux prix actuels, nous anticipons une rentabilité proche de sommets historiques en 2022, ce qui devrait supporter une forte demande pour les fertilisants», estime l’analyste.
Le principal risque pour l’industrie, selon Andrew Wong, est la capacité de soutenir la fabrication d’azote, en raison des tensions entre la Russie et l’Ukraine qui pourraient perturber les livraisons de gaz naturel (utilisé comme matière première et comme carburant dans la fabrication de fertilisants), tout comme les températures froides en Europe cet hiver et les faibles réserves sur le Vieux Continent.
En ce qui concerne la potasse, c’est la situation en Biélorussie qui préoccupe l’analyste. La Biélorussie produit de 10% à 15% de la potasse mondiale et son importation passait par Lituanie avant l’imposition de sanctions économiques contre le gouvernement biélorusse.
L’analyste estime tout de même que Nutrien pourra générer des flux de trésorerie libres de 7,3 milliards de dollars américains (G$US) en 2022 et de 5,3 G$US en 2023 avant acquisitions.
L’équipe de direction a aussi annoncé un programme de rachat allant jusqu’à 10% de ses actions cette année, ce qui coûterait 4,4 G$US au prix actuel.
L’analyste Andrew Wong conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre et relève son cours cible sur un an, lui qui passe de 85 $US à 90 $US.
Ses prévisions de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) en 2022 et 2023 passent respectivement de 12,1 G$US à 12,2 G$US et de 6,6 G$US à 8 G$US.
Loblaw (L, 98,17 $): un trimestre qui compte une semaine de moins que celui de l’an dernier
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L’épicier Loblaw (Provigo et Maxi au Québec), qui possède aussi la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec), dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de l’exercice 2021 le 24 février.
L’analyste Patricia A. Baker, de la Banque Scotia, s’attend à un bénéfice par action de 1,40 $, alors que le consensus des analystes est de 1,36 $ (prévisions de 1,27 $ à 1,44 $), et à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 1,37 G$, tout juste au-dessus du consensus des analystes de 1,36 G$.
La prévision de BAIIA serait une augmentation de 4,2% sur un an, mais de 8,3% si on enlève une semaine au quatrième trimestre de l’exercice 2020, qui en comptait 13, comparativement à 12 cette année.
Patricia Baker prévoit un bénéfice d’exploitation de 3 985 G$ durant le trimestre, en baisse de 2,5% sur un an, mais à des marges brutes de 31,8%, en hausse de 124 points de base sur un an. «Nous prévoyons une amélioration des marges tant pour Loblaw que pour Shoppers, alors que la société a mis en place des initiatives et programmes pour ajuster ses prix et améliorer l’efficacité de ses établissements».
Les revenus devraient selon l’analyste atteindre 12,53 G$, alors que le consensus des analystes est à 12,62 G$. Patricia Baker anticipe que les revenus provenant des ventes au détail de produits d’épicerie reculeront de 8,1% sur un an, avec des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) en repli de 1,2%.
Par contre, les ventes de médicaments d’ordonnance devraient grimper de 5% grâce à une augmentation du nombre de patients par pharmacie, alors que les ventes au détail de la bannière Shoppers devraient grimper de 4,8% sur un an en raison d’une saison du rhume et de la grippe plus sévère qu’en 2020 et d’une hausse de la demande pour les produits de beauté.
Patricia Baker conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre et son cours cible sur un an de 104 $.