(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Groupe MTY, Saputo et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: les auteurs peuvent avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe MTY (MTY, 61,29$) : le déconfinement au Québec, en Ontario et en Californie fera du bien.
Le spécialiste des bannières de restauration rapide Groupe d’alimentation MTY a fait une mise à jour de ses activités avec l’analyste Nick Corcoran, de chez Acumen Capital, la semaine dernière, avant la fin de son deuxième trimestre de l’exercice 2021, qui s’est terminé le 31 mai.
«Le trimestre a été impacté par des restrictions en Ontario, au Québec et en Californie, même si les bannières américaines Papa Murphy’s et Cold Stone sont demeurées fortes», écrit l’analyste, ajoutant que la vigueur du dollar canadien par rapport au billet vert aura un impact négatif sur les revenus américains de la société.
«Le Québec et l’Ontario ont levé l’ordre de rester à la maison dans certaines régions et la Californie devrait procéder à une réouverture le 15 juin, ce qui aura un impact positif sur MTY étant donné le nombre restaurants à service complet dans ces régions», dit l’analyste.
Ce dernier estime toutefois que les établissements de MTY dans les régions qui ont déjà procédé à la réouverture de leur économie n’ont pas vu leur achalandage grimper considérablement, pour diverses raisons, dont la météo, la concurrence ou la baisse du tourisme.
«La direction de MTY soutient que son principal défi se trouve du côté de sa chaîne d’approvisionnement nord-américaine, qui est sous une extrême pression. À ce jour, l’entreprise a été capable de refiler les hausses de coûts aux consommateurs», écrit M. Corcoran.
L’entreprise dit également souffrir de certains problèmes de pénurie de main-d’œuvre au Canada et dans certaines régions des États-Unis, alors qu’elle espère redémarrer sa stratégie de croissance par acquisitions au deuxième semestre de l’exercice 2021.
Pour le deuxième trimestre, l’analyste s’attend à ce que MTY génère des revenus de 116,7 millions de dollars, un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements de 31,5 millions de dollars et un bénéfice par action de 0,43$.
«Afin la fin de la pandémie qui pointe à l’horizon, nous continuons de croire que les marchés devraient passer outre les faiblesses à court terme provoquées par les restrictions dans certaines régions et leur impact à moyen terme sur les résultats de l’entreprise», dit-il.
Groupe MTY dévoilera ses résultats financiers du second trimestre le 9 juillet avant l’ouverture des marchés.
Nick Corcoran réitère sa recommandation d’achat sur le titre et relève son cours cible sur un an à 70$, lui qui était de 63$.
Saputo (SAP: 39,31$) : un plan de croissance organique solide
Saputo (SAP: 39,31$) : un plan de croissance organique solide
Le géant des produits laitiers Saputo a fait état d’un bénéfice par action (BPA) de 0,26$ pour son quatrième trimestre terminé le 31 mars. En excluant l’amortissement des immobilisations incorporelles liées aux acquisitions d’entreprises.
Ce résultat est largement sous les attentes de Patricia Baker, analyste à la Banque Scotia. Cette dernière anticipait une performance de 0,37$, alors que le consensus des analystes s’élevait à 0,39$.
«Les revenus provenant des activités américaines et européennes de l’entreprise ont chuté significativement durant la période, principalement en raison de la COVID-19», écrit l’analyste.
Mme Baker ajoute que la pandémie continue d’affecter la demande pour les produits de Saputo, particulièrement en restauration, même si l’entreprise dit constater une reprise dans certaines régions.
Si les résultats financiers du quatrième trimestre ont été inférieurs aux prévisions, l’analyste a surtout porté son attention sur le plan stratégique mondial sur quatre ans dévoilé en marge des résultats.
«La plan prévoit un taux de croissance annuel composé élevé à un chiffre (de près de 10%, NDLR) du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements sur la période, lui qui devrait atteindre 2,125 milliards de dollars d’ici l’exercice 2025.
Saputo dit vouloir miser sur le renforcement de ses «principales activités commerciales, accélérer l’innovation des produits, augmenter la valeur du portefeuille d’ingrédients, optimiser et améliorer les activités d’exploitation et créer des catalyseurs pour alimenter les investissements».
Patricia Baker soutient que ce plan signifie que Saputo passera en vitesse supérieure dans certains secteurs, dont l’innovation et la création d’aliments à base de plantes.
«Même si Saputo a développé plusieurs plans stratégiques au cours des dernières décennies, c’est la première fois que l’entreprise en partage les détails avec les investisseurs. La direction de l’entreprise reconnaît ainsi non seulement que ses actionnaires en veulent davantage, mais qu’ils en méritent davantage», écrit-elle.
Patricia Baker conserve sa recommandation d’achat sur le titre et relève son cours cible sur un an à 45 dollars, lui qui était de 44 dollars.
BRP (94,25$): une panique injustifiée
BRP (94,25$): une panique injustifiée
Le fabricant de véhicules récréatifs BRP a dévoilé des résultats supérieurs aux prévisions des analystes pour le premier trimestre de son exercice 2022 terminé le 30 avril.
«Les résultats financiers de BRP depuis le début de la pandémie ont été rien de moins qu’impressionnants», selon l’analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, ajoutant que la tendance s’est poursuivie au premier trimestre, alors que BRP a relevé ses prévisions de bénéfice pour l’ensemble de l’exercice.
Pour l’exercice 2022, BRP s’attend à un bénéfice par action de 7,75$ à 8,50$, ce qui se compare à 5,39$ pour l’exercice 2021. Auparavant, elle tablait sur une performance de 7,50$ à 8,25$.
M. Poirier mise quant à lui sur un bénéfice par action de 7,30$, alors que le consensus des analystes est à 7,66$.
«Nous croyons que la récente mauvaise performance du titre est injustifiée, considérant que l’exercice 2022 reste loin d’un sommet de rentabilité», écrit-il.
M. Poirier explique que la direction de BRP voit plusieurs occasions de croissance après 2022, même si les ventes au détail devaient se tempérer.
«L’entreprise peut augmenter ses parts de marché dans les véhicules récréatifs et moteurs, faire croître son Groupe marin, améliorer son efficacité et absorber une hausse des coûts fixes en augmentant ses volumes de ventes», dit-il, sans oublier que la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise sera moins impactée par la COVID-19 cette année.
L’analyste répète qu’à sa valeur actuelle, le titre de BRP présente un bon point d’entrée. Benoît Poirier réitère sa recommandation d’achat et son cours cible sur un an de 131 dollars.