Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Guru, Couche-Tard et Corporation Parkland

Catherine Charron et Matthieu Hains|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Guru, Couche-Tard et Corporation Parkland

(Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Guru, Alimentation Couche-Tard et Corporation Parkland? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

GURU (GURU, 2,90 $): des innovations et une baisse des coûts d’exploitation

La compagnie montréalaise de boisson énergisante Guru a rapporté des revenus de 7,7 millions de dollars (M$) à son deuxième trimestre de 2023, conforme aux attentes des analystes. La croissance des revenus au Canada est venue compenser les difficultés rencontrées dans le marché américain qui ont limité sa croissance globale.

Les pertes avant impôts, intérêts et amortissement de – 2,5 M$ ont toutefois surpris Martin Landry, analyste chez Stifel, qui s’attendait à – 4,5 M$. Cette perte moins importante que prévu est dûe à une baisse des dépenses d’exploitation qui a réduit l’utilisation de trésorerie au cours des 12 derniers mois.

Les coûts d’exploitation et l’utilisation de trésorerie pour la première moitié de l’exercice 2023 furent de 4,6 M$, une amélioration considérable comparée au 14 M$ dépensés lors de l’exercice précédent. Des mesures de réductions des coûts, une meilleure discipline aux niveaux des dépenses et un marketing plus ciblé sont derrière cette amélioration selon l’analyste. L’entreprise devrait maintenir ses investissements dans la marque et le marketing, d’après l’analyste. Toutefois, la croissance des revenus réduira davantage les pertes de BAIIA, estime-t-il.

Martin Landry s’attend à une croissance des revenus de l’ordre de 10% pour la seconde moitié de l’exercice 2023.

«Depuis son accord de distribution avec PepsiCo, la croissance des revenus de Guru a été inégale, affectée par les différences de prix et l’évolution des stocks en magasins, ce qui rend les performances de ventes en magasin un peu plus floues», rapporte l’analyste.

Guru avait, au 30 avril 2023, des flux de trésorerie de 41 M$, ce qui devrait couvrir ses frais d’exploitation des 24 à 30 prochains mois. Pour Martin Landry, ceci «donne de la marge de manoeuvre à la direction pour travailler sur sa stratégie à long terme et tenter de reproduire dans le reste du Canada sa forte part de marché au Québec».

L’entreprise de Montréal a introduit deux nouveaux produits avec succès dans la dernière année, atteignant des parts de marchés entre 3 et 3,5%. Pour l’analyste, ce succès est un bon indicateur de la capacité d’innovation de Guru et devrait contribuer à l’élargissement de ses parts de marché.

L’action de GURU frôle son plus bas niveau de la dernière année, à environ 1,4 x les ventes estimées. Cela indique à Martin Landry qu’il s’agit d’un bon moment pour acheter. L’analyste de Stifel change donc sa recommandation à «achat» et augmente son cours cible de 0,60 $ à 3,75 $

Alimentation Couche-Tard (ATD, 65,04$): le prix de l’essence devrait plomber son bénéfice par action

Alimentation Couche-Tard (ATD, 65,04$): le prix de l’essence devrait plomber son bénéfice par action

Sachant que les marges bénéficiaires tirées de la vente d’essence aux États-Unis sont en baisse, Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale s’attend à ce qu’Alimentation Couche-Tard dévoile le 27 juin prochain un bénéfice par action plus faible que l’an dernier.

Légèrement plus optimiste que le consensus, l’analyste mise sur un bénéfice par action de 0,49 dollar américain ($US) au quatrième trimestre de son exercice 2023. Au cours de l’exercice précédent, il avait plutôt atteint 0,55$US, ce qui représente une baisse de 10% en un an.

Les marges tirées de la vente d’essence au pays devraient avoir atteint 12,1 cents le litre (¢/L). Un an plutôt, elles étaient plutôt de l’ordre des 13,4 (¢/L). En Europe, elles devraient être passées de 7,5 cents américains le litre (¢US/L) à 8,4 (¢US/L).

Aux États-Unis, toutefois, l’analyste croit qu’elles auront baissé de 23% au cours de cette même période, atteignant 35,5 cents américains le gallon. C’est du moins ce que lui laisse croire les chiffres publiés par l’Oil Price Information Service américain.

L’augmentation du volume de ventes au Canada comme aux États-Unis et de moins importants frais de vente, généraux et administratifs lui ont toutefois permis de gommer en partie l’effet de cette baisse sur ses résultats.

En effet, Vishal Shreedhar estime que ses ventes au Canada de marchandises pour un même magasin comparable devraient avoir grimpé de 2%, alors qu’elles n’avaient augmenté que de 1% au quatrième trimestre de 2022. Aux États-Unis, elles devraient plutôt avoir bondi de 4%.

Malgré les moins importes marges de profit obtenues chez nos voisins du Sud, Couche-Tard devrait avoir su tirer profit de sa croissance, de sa meilleure gestion logistique et de la nouvelle image de marque de Circle K.

L’analyste flaire maintenant une acquisition des actifs américains de la gestionnaire de stations-service britannique EG Group, ce qui pourrait bonifier son bénéfice par action de 5% à 7%.

Cette société souhaite réduire son endettement, et faire passer son effet de levier de 6x à 4,5x. Bien qu’elle se soit déjà départie de stations-service au Royaume-Uni, en Irlande et aux États-Unis, sa dette est encore importante. C’est pourquoi l’analyste s’attend à ce qu’il se départisse d’actifs supplémentaires, que Couche-Tard pourrait raffler.

Vishal Shreedhar maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et son cours cible à 71$, soit 17 fois son bénéfice par action des douze prochains mois. Précisons qu’en moyenne, au cours des cinq dernières années, ce multiple était plutôt de l’ordre de 17,3x.

Corporation Parkland (PKI, 33,70$): l’appétit d’un analyste pour les Aliments M&M augmente

 

Corporation Parkland (PKI, 33,70$): l’appétit d’un analyste pour les Aliments M&M augmente

Après avoir fait une incursion au siège social et à l’usine de Les Aliments M&M, que Corporation Parkland a acquis en janvier 2022, Kevin Chiang de Marché des capitaux CIBC comprend mieux comment la bannière d’aliments surgelés s’insère dans la stratégie du plus grand fournisseur de carburant au pays.

Elle lui permet notamment de diversifier l’offre au détail dans ses stations-service. Certes, Aliments M&M propose quelques aliments frais, et des ustensiles de cuisine, mais la grande majorité de son offre est gardée dans des congélateurs. Ces produits représentent 90% de ses ventes.

De plus, l’entreprise ajoute de nouveaux produits quatre fois par année à son menu – qui compte déjà près de 450 items – afin de répondre aux besoins de ses clients.

M&M permet donc à Corporation Parkland de mettre le pied dans le marché des aliments préparés grâce à ces repas surgelés prêts à consommer. Ça la différenciera de la concurrence en offrant une marque dont les Canadiens raffolent déjà, croit Kevin Chiang.

La société rapporte que 70% des consommateurs sont déçus de la piètre qualité de l’offre alimentaire actuellement disponible dans les dépanneurs. Ainsi, 80% des personnes qu’elle a sondé aimeraient goûter de l’offre plus alléchante des produits de M&M.

Pour l’instant, les comptoirs Bites On The Run by M&M, où des produits de la marque sont réchauffés et prêts à consommer, ne sont présents que dans cinq de ses succursales. Sans préciser de date butoir, l’analyste indique qu’on devrait en retrouver dans 125 de ses adresses.

Ça devrait permettre à Corporation Parkland de bonifier la croissance de ses ventes d’un même magasin comparable et la taille du panier d’achats moyen de ses clients. Kevin Chiang rappelle qu’entre 2019 et 2022, déjà, le taux de croissance annuel composé de ses marges de profits tirées de ses ventes d’aliments et autres produits de dépanneurs a atteint 25%.

M&M tire 33% de marges de profit de chacune des commandes passées par ses clients.

Corporation Parkland table toujours sur un bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement de 55 millions de dollars d’ici 2025 pour la bannière d’aliments surgelés, rapporte l’analyste.

Ce dernier maintient son cours cible à 44$, et sa recommandation à «surperformance de secteur».