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À surveiller: Guru, Empire et Quincaillerie Richelieu

Catherine Charron|18 juin 2024

À surveiller:  Guru, Empire et Quincaillerie Richelieu

Les résultats d'Empire devraient être affectés par l'inflation des denrées alimentaires, d'après Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Guru, Empire et Quincaillerie Richelieu? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Guru (GURU, 2,24$): elle rate la cible

Les difficultés que Guru a eues à se tailler une place sur les étalages ailleurs qu’au Québec ces derniers mois se sont poursuivies au deuxième trimestre de son exercice 2024, rapporte Martin Landry de Stifel.

En effet, malgré la vigueur du marché américain, Guru a dévoilé des résultats en deçà de ses attentes, ce qui surprend l’analyste qui avait cru comprendre lors du dernier appel avec les actionnaires que l’élan du début du trimestre se poursuivrait.

Guru a généré des revenus de 8 millions de dollars (M$), ce qui représente une croisse de 4% par rapport à la même période l’an dernier. L’analyste misait pourtant sur une hausse de 12%.

Sa performance a été plombée par une baisse de son chiffre d’affaires au Canada de 20%. La principale raison de ce recul serait une baisse des commandes de PepsiCo, ce que Martin Landry s’explique mal. Il anticipait plutôt une baisse de 4%.

Ses pertes avant intérêts, impôts et amortissement ajustées ont atteint 2,7M$, ce qui est similaire à ce sur quoi il misait. Ses marges brutes ont quant à elles dépassé les attentes de l’analyste, atteignant 55,8% et non 52,1%.

Martin Landry salue le fait que l’entreprise soit parvenue à garder ses parts de marchés à 4,6% malgré l’arrivée sur de nouveaux produits, ce qui témoigne de la fidélité de sa clientèle.

Toutefois, les difficultés qu’elle a rencontrées au cours de la dernière année ont l’effet d’une douche froide sur l’analyste, qui réduit ses attentes à l’égard du titre.

Avec la baisse d’inventaire de PepsiCo qui pourrait entraîner des conséquences sur le troisième trimestre de l’entreprise, il réduit en 2024 son chiffre d’affaires cible de 34,1M$ à 32,7M$. En 2025, il croit que le chiffre d’affaires de Guru devrait atteindre 36,4M$, et non 37,8M$.

L’analyste estime que ses pertes par action avant intérêts, impôts et amortissement en 2024 devraient avoisiner les 10M$, et non 9,2M$. En 2025, il table sur 6,9M$ et non 6,1M$.

Martin Landry diminue aussi son multiple d’évaluation, tablant dorénavant sur 1,5x ses ventes prévues en 2025 et non 2,1x. Son cours cible passe donc de 3,50$ à 2,75$. Il maintient sa recommandation à achat.

Empire (EMP.A, 31,71$): des attentes corrigées à quelques jours du dévoilement de ses résultats.

Empire (EMP.A, 31,71$): des attentes corrigées à quelques jours du dévoilement de ses résultats.

À deux jours du dévoilement des résultats du conglomérat de l’alimentation Empire, Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins est d’avis qu’ils seront encore teintés par les pressions macroéconomiques qui affectent la société.

Les ventes d’un même magasin comparable devraient grappiller 0,5%, alors qu’au trimestre précédent, elles ont crû de 1,9%. L’indice des prix à la consommation a atteint au cours du quatrième trimestre 1,8%, alors qu’il était de 4,2% au troisième.

Si Empire s’en tirera aussi mal par rapport à Loblaw ou Metro au cours de cette période, d’après lui, elles qui ont plutôt connu des ventes d’un même magasin comparable de 4,1% et de 2,7% respectivement, c’est parce que la société derrière IGA offre peu de rabais. De plus, son propre trimestre comprend le mois d’avril, soit une période où l’inflation des denrées alimentaires n’a augmenté que de 1%.

Chris Li s’attend à ce que ses marges brutes augmentent de 42 points de base par rapport à la même période l’an dernier grâce notamment à des gains d’efficacité de sa chaîne d’approvisionnement.

Ses frais de vente généraux et administratifs, quant à eux, devraient grimper de 3% par rapport au quatrième trimestre de 2024 à cause d’une augmentation de ses coûts et une augmentation de ses investissements dans certains de ses services produits comme Voilà. Des initiatives pour réduire ses frais devraient toutefois avoir limité cette augmentation.

Après un exercice 2024 où les bénéfices se sont faits plus rares, ayant glissé de 2%, 2025 devrait marquer le début d’une reprise de ses gains à partir de la deuxième moitié de l’exercice.

L’analyste comme le consensus sont d’avis que le taux de croissance devrait osciller entre 8% et 9%, notamment grâce à des ventes d’un même magasin comparable en hausse de 2,5%. Les marges brutes devraient hausser de 20 points de base, alors que ses coûts ne devraient bondir que de 10 points de base.

Le taux de croissance net de ses bénéfices devrait donc frôler les 4%.

D’ici à ce que la situation se corrige, le cours cible d’Empire devrait peu fluctuer, d’après l’analyste. Il mise sur un cours cible de 38$ et maintient sa recommandation à achat.

Son titre est d’ailleurs au rabais par rapport à ses pairs, valant 10,5x ses bénéfices alors que celui de Loblaw en vaut par exemple 17,5x à cause des défis qu’elle rencontrera à court terme. L’analyste suggère toutefois aux investisseurs de s’armer de patience.

Si la société emprunte bel et bien le bon chemin pour atteindre sa cible et livrer un bénéfice en hausse de 8%, la donne pourrait toutefois changer, prévient Chris Li.

Quincaillerie Richelieu (RCH, 39,46$): prudence de mise

Quincaillerie Richelieu (RCH, 39,46$): prudence de mise

Après avoir discuté avec le PDG et le vice-président et chef de la direction financière de Quincaillerie Richelieu le 13 juin 2024, Zachary Evershed de la Financière Banque Nationale ajuste ses prévisions.

Il s’attend désormais à ce que le 11 juillet prochain, la société dévoile des ventes des 481,9 millions de dollars (M$), un bénéfice par action ajusté de 51,7 M$, et une marge bénéficiaire de 10,7%. Le consensus des analystes table plutôt respectivement sur 477M$, 56,5M$ et sur 11,9%.

Il est aussi plus prudent que la moyenne en ce qui concerne le bénéfice par action que la société devrait présenter, misant sur 0,42$ plutôt que 0,48$.

Bien que les habitudes de consommations fluctuent selon les moments de l’année, et que le deuxième est reconnu pour être plus fort que le premier, certains facteurs qui ont alors affecté son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement pourraient se perpétrer dans le suivant, d’après les deux dirigeants que l’analyste a rencontrés.

De récents investissements notamment dans ses installations de Calgary lui ont par exemple coûté 2,5M$ environ, l’amortissement de nouveaux contrats de location lui ont coûté près de 1M$, et sa marchandise a connu une déprécation de 3M$.

Les pressions devraient toutefois s’estomper au cours de la deuxième moitié de l’exercice, souligne l’analyste.

La direction de Quincaillerie Richelieu s’attend donc à ce que la marge de son BAIIA atteigne 12% au cours de l’exercice 2024, et 13% au cours de l’exercice 2025, rapporte Zachary Evershed qui qualifie ces marges promises de «saines».

Malgré l’appel à la prudence que lui inspirent les propos recueillis, l’analyste maintient son cours cible à 45,50$, ce qui représente un multiple de 20,5x de son bénéfice par action attendu en 2025. Idem pour sa recommandation à «performance de secteur», pour l’instant.

 

 

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