Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Héroux-Devtek, Industries Lassonde et Couche-Tard

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Héroux-Devtek, Industries Lassonde et Couche-Tard

Alimentation Couche-Tard dévoilera ses résultats financiers du second trimestre de son exercice 2023 le 22 novembre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Héroux-Devtek, Industries Lassonde et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle expriméepar les analystes. 

 

Héroux-Devtek (HRX, 13,24$): l’entreprise diversifie ses sources de revenus

Le fabricant de trains d’atterrissage et de pièces pour l’industrie aérospatiale Héroux-Devtek a dévoilé le 11 novembre un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 16,2 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre de son exercice 2023.

Cela a dépassé la prévision de l’analyste Tim James, de la Banque TD, de même que le consensus des analystes, qui anticipaient respectivement 14,7 M$ et 14,6 M$.

Le bénéfice par action a aussi fait mieux que prévu à 0,10 $, alors que le consensus était à 0,08 $ et que l’analyste de la TD était à 0,09 $.

Tim James renouvelle ainsi sa recommandation d’achat sur le titre de l’entreprise et son cours cible sur un an de 21 $.

L’analyste souligne qu’Héroux-Devtek a annoncé le jour de la publication des résultats la conclusion d’un contrat avec Embraer visant la conception, le développement et la fabrication du système d’actionnement de porte-cargo du pont principal pour le programme de conversion des avions-cargos E190F et E195F. Les détails financiers de ce contrat n’ont pas été dévoilés.

«Ce contrat démontre la capacité de l’entreprise à diversifier ses sources de revenus et souligne avec évidence la valeur de l’acquisition de CESA en 2019. La chaîne d’approvisionnement et la pénurie de main-d’œuvre continueront par ailleurs d’exercer une pression sur les marges bénéficiaires à court terme», note l’analyste.

À son avis, Héroux-Devtek constitue une belle occasion pour les investisseurs qui souhaiteraient profiter de la reprise dans l’industrie de l’aviation commerciale, tout en bénéficiant des activités de la société dans le secteur de la défense.

«Nous estimons que l’entreprise possède des liquidités de 475 M$, alors qu’aucune dette n’arrivera à maturité avant 2027. Tout cela pourrait permettre à Héroux-Devtek de procéder à des acquisitions et à des rachats d’actions», dit Tim James.

Ce dernier s’attend à des taux de croissance annuels composés du BAIIA ajusté et du bénéfice par action de 10% et de 17% respectivement entre les exercices 2022 et 2025.

Il croit même que Héroux-Devtek pourrait doubler son bénéfice par action d’ici l’exercice 2026 si le secteur de l’aviation commerciale poursuit sur sa lancée et que le secteur de la défense monte en puissance. 

 

Industries Lassonde (LAS.A, 115,00 $): les revenus et la rentabilité vont dans des directions opposées

Industries Lassonde (LAS.A, 115,00 $): les revenus et la rentabilité vont dans des directions opposées

L’entreprise qui est notamment derrière les jus de fruits Oasis, Del Monte et Rougement a vu ses revenus progresser de 18,6% à 556,4 millions de dollars (M$) au troisième de son exercice 2022.

Cela a facilement battu la prévision de 530,9 M$ de l’analyste Frédéric Tremblay, de Valeurs mobilières Desjardins. «En excluant les effets des variations des taux de conversion des devises, Lassonde a livré une croissance organique de 16,3%, grâce en grande partie à des hausses de prix et à une augmentation des livraisons des produits de marque privée au Canada. Tout cela a été partiellement effacé par une diminution des volumes de livraison aux États-Unis, tant pour ses produits que pour ceux de marque privée», soutient l’analyste.

Les marges bénéficiaires ont, par contre, reculé à 22,5%, elles qui étaient de 26,9% il y a un an. Frédéric Tremblay précise que les pressions inflationnistes ont particulièrement affecté les concentrés de pommes et d’oranges.

La direction de Lassonde a également expliqué que ses activités américaines faisaient face à des défis «liés à la main-d’œuvre et à l’équipement en plus de ceux liés à l’approvisionnement de certaines matières premières et produits finis affectant l’ensemble de ses unités d’affaires. Bien que la demande globale diminue, ces défis ont une incidence sur la capacité de Lassonde à répondre pleinement à la demande des clients dans certaines régions», lit-on dans le rapport de gestion des résultats financiers trimestriels.

L’analyste de Desjardins ajoute que Lassonde met en place des initiatives pour hausser ses prix afin de contrer ces pressions inflationnistes, dont les pleins effets devraient se faire sentir d’ici le premier trimestre de l’exercice 2023. «Cela aura quelques bénéfices, mais ce ne sera pas suffisant pour que l’entreprise puisse revenir à ses marges bénéficiaires habituelles, sans oublier que l’on approche du point où les consommateurs et les détaillants vont réagir plus négativement à ces initiatives de hausses de coûts», croit l’analyste.

Frédéric Tremblay parle aussi du projet Eagle, qui vise à revitaliser les activités américaines moins performantes de Lassonde. «Cela devrait se traduire par des investissements importants au cours des prochaines années pour régler des problèmes de performance de sa chaîne d’approvisionnement et de ses installations de production», dit-il. Étant donné la nature à long terme de tels projets, l’analyste a ajusté ses prévisions de bénéfices à la baisse pour 2022 et 2023.

L’analyste réitère sa recommandation de conserver le titre de Lassonde, mais abaisse son cours cible sur un an de 15 $ pour le porter à 125 $.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 62,90$): les marges sur l’essence sous surveillance

Alimentation Couche-Tard (ATD, 62,90$): les marges sur l’essence sous surveillance

Alimentation Couche-Tard dévoilera ses résultats financiers du second trimestre de son exercice 2023 le 22 novembre et l’analyste Martin Landry, de Stifel GMP, est plus optimiste que le consensus des analystes.

Ce dernier anticipe un bénéfice par action de 0,88 $ US, en hausse de 36% sur un an, alors que la moyenne des analystes est à 0,79 $. «Nos prévisions supérieures au consensus reflètent notre optimisme à l’égard des marges sur l’essence. Les marges de l’entreprise sont supérieures à celles de ses concurrentes et nous croyons que cela va se poursuivre grâce à une optimisation continue de la chaîne d’approvisionnement à travers son réseau», écrit-il.

Il rappelle toutefois que les volumes de vente d’essence aux États-Unis avaient reculé de 4% sur un an aux États-Unis durant le premier trimestre, le plus important déclin du genre en cinq ans en excluant les périodes de confinement liées à la pandémie. Il s’attend à un recul des volumes de 1% au second trimestre, avec un potentiel à la hausse en raison des promotions durant le long congé de la fête du Travail.

L’analyste de Stifel prévoit que les marges sur l’essence atteindront 0,45 $ US le gallon aux États-Unis, 0,13 $ le litre au Canada et 0,1012 $ US le litre en Europe.

Du côté des marchandises, Martin Landry ajoute que les entreprises du secteur ont dévoilé une bonne progression des ventes d’établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) durant la période et qu’il croit que Couche-Tard pourrait faire mieux que ses prévisions en sol américain, qui misent sur une hausse de 3%, tout comme en Europe, alors que la performance au Canada devrait être de +1%.

«Nous voyons Couche-Tard comme étant bien positionnées pour naviguer à travers un ralentissement économique étant donné que le secteur des magasins d’accommodation est résistant aux récessions», affirme-t-il.

Selon Martin Landry, la société devrait dévoiler un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) ajusté de 1,54 milliard de dollars américains (G$ US) et des revenus de 15,12 G$ US.

L’analyste ajoute que Couche-Tard, avec son bilan financier sain, aurait la flexibilité nécessaire pour être active du côté des fusions et acquisitions.

Il réitère sa recommandation d’achat sur le titre et relève son cours cible sur un an de 5 $ pour le porter à 70 $.