(Getty Images)
Que faire avec les titres de Héroux-Devtek, Shopify et Snap? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Héroux-Devtek, (HRX : 16,35$) Vents de dos et attentes en hausse
Héroux-Devtek a surpris bien des analystes mercredi avec l’annonce de robustes résultats pour son troisième trimestre de l’exercice 2024, qui s’est terminé le 31 décembre. D’abord avec un chiffre d’affaires de 163,5 millions, 16% supérieur à celui de l’année dernière pour la même période, mais surtout supérieurs aux 149 millions du consensus des analystes qui suivent ses activités.
Ceux de Marchés financiers Banque Nationale s’attendaient à 148 millions. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, de 24,5 millions, a aussi largement surpassé les attentes de la Banque, qui étaient de 19,6 millions. Cette dernière prévoyait aussi un bénéfice net par action de 0,17 $, mais Héroux-Devtek l’a aussi surpris de ce côté avec 0,27 $.
«À la suite des résultats du troisième trimestre d’Héroux-Devtek, nous maintenons notre évaluation de l’action à “surperformance”, disent les analystes de la Banque Nationale. Les revenus et les marges de l’entreprise ont été lourdement impactés par les enjeux liés à la chaîne d’approvisionnement de toute l’industrie aérospatiale depuis deux ans. Mais le dernier trimestre démontre que bien que ces problèmes ne soient pas tous réglés, ceux-ci sont moins inquiétants. Avec une demande forte à venir dans les prochaines années tant dans l’aviation civile que la défense, nous voyons pour l’entreprise des perspectives de croissance des revenus et de ses marges.»
Concrètement, cette demande se traduira par une augmentation de 50% des appareils livrés par Airbus et Boeing d’ici 2026, en comparaison avec les chiffres de 2023. Du côté de la défense, Héroux-Devtek devrait bénéficier de l’accélération de la cadence du programme F-18/F ainsi que des hélicoptères Sikorsky CH-53K.
Cameron Doerksen, de la Banque Nationale, n’hésite d’ailleurs pas à relever de 19 $ à 23 $ sa cible sur un an pour le cours de l’action. Ce dernier avance que pour le moment, cette dernière se transige à 7,6 fois les bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, alors que le multiple de celles de ses concurrents dans l’industrie est à 12,6. En raison de cette disparité et des vents de dos qui soufflent sur Héroux-Devtek, la Banque Nationale appuie désormais son analyse sur un multiple de 9. Elle fait également monter son estimation de revenus pour l’année 2024 de 591 millions à 614 millions. En 2025, cette cible est également revue à la hausse de 640 millions à 661 millions.
Dominique Talbot
Shopify, (SHOP, 118,33): en bonne position pour dépasser les attentes
Shopify, (SHOP, 118,33): en bonne position pour dépasser les attentes
Shopify va présenter ses résultats du quatrième trimestre de 2023 avant l’ouverture des marchés le 13 février prochain.
L’analyste Todd Coupland, de Marchés des capitaux CIBC, s’attend à ce que l’entreprise dépasse ses prévisions de 2,127 milliards de dollars (22,6% en glissement annuel) et le bénéfice par actions ajusté à 0,29 dollar et demeure son action de premier choix pour 2024.
La priorité donnée à une croissance durable est étayée par de nombreux leviers, notamment l’expansion du marché adressable, l’adoption croissante de la plateforme et les gains de parts de marché, grâce auxquels Shopify est bien positionnée pour dépasser le marché en 2024.
Shopify séduit les marchands de ses concurrents avec des ratios de 43 pour 1 dans le marché intermédiaire, 26 pour 1 chez les grands marchands et 38 pour 1 avec les entreprises.
La qualité de sa base de marchands est un autre facteur déterminant, puisque les marchands de Shopify voient leur volume d’affaires augmenter à un taux deux fois supérieur à celui du marché global du commerce électronique.
L’augmentation de sa marge brute, son expansion internationale et la vente croisée de ses solutions marchandes devraient également contribuer à l’expansion de son marché adressable et à sa croissance.
La direction a fixé ses priorités sur les bénéfices, la croissance durable, des marges brutes stables et à la discipline en matière de dépense d’exploitation.
Le marché total disponible pour Shopify est de plus de 50 millions de PME à l’échelle mondiale, au quatrième trimestre de 2011, Shopify comptait plus de 2 millions de commerçants. Au 23 décembre 2023, plus de 25 millions de commerçants étaient en relation avec l’entreprise.
La croissance de Shopify danns les segments PME et le commerce d’entreprise, en ligne et hors ligne, devrait dépasser celle du marché. La croissance du commerce électronique devrait être d’environ 10% entre 2022 et 2024 selon eMarketer. Lenombre total de transactions sur la plateforme de Shopify a augmenté de 22% au troisième trimestre, avec une croissance de 25% du chiffre d’affaires au troisième trimestre.
Les taux d’attachement record sont dus à Shopify Payments, Capital, l’adoption de système de point de vente en magasine l’ajout de nouveaux clients particulièrement en Europe.
Todd Coupland maintient sa prévision de «surperformance» et relève son cours cible à 135 $, contre 110 $ auparavant, basé sur un facteur de 12 fois ses prévisions de ventes pour 2025.
Matthieu Hains
Snap, (SNAP, 11,46$US): une reprise difficile
Snap, (SNAP, 11,46$US): une reprise difficile
Les résultats du quatrième trimestre de 2023 et les perspectives du premier trimestre de Snap reflètent une reprise difficile alors que l’entreprise cherche à accroître l’engagement de ses utilisateurs.
Le chiffre d’affaires du quatrième trimestre de 1, 361 milliards de dollars américains, en baisse de 5% annuellement, a été inférieur aux attentes des analystes et des investisseurs.
Le Bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a été meilleur à 159 millions de dollars américains (M$US) et a largement dépassé les prévisions de l’analyste Doug Anmuth, de JP. Morgan qui prévoyait 112 M$US et les prévisions de la direction qui avait mis le haut de la fourchette à 105 M$.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise a été affecté par la guerre au Moyen-Orient, et la plateforme publicitaire a vu moins de traction avec les annonceurs que prévu.
Il y a tout de même une lueur d’espoir, pense Doug Anmuth, car 2024 démarre mieux, et les récentes réductions d’effectifs devraient permettre de réaliser des économies de coûts à partir du deuxième trimestre.
«Nous sommes encouragés par certains des progrès de Snap, notamment la croissance de 20% des annonceurs de petite et moyenne taille, mais nous avons besoin d’une croissance plus forte de l’engagement et de la plateforme publicitaire. En attendant, l’extrême volatilité de l’action va en éloigner plus d’un, et l’entreprise devra continuer à montrer qu’elle est capable d’améliorer son exécution.» Note Doug Anmuth.
Snap n’a pas su bénéficier, de la même manière que ses compétiteurs, de la poursuite de l’augmentation des dépenses publicitaires en Chine au quatrième trimestre.
Snap est beaucoup moins exposé aux annonceurs chinois que Meta qui en tire 10% de ses recettes publicitaires, remarque l’analyste, l’entreprise disposant de produits plus limités en termes de secteurs et de types d’annonceurs.
L’analyste maintient sa recommandation de «sous-pondérée», mais il relève son cours cible pour 2024 de 9 à 11 $US sur la base de 2,5 fois le chiffre d’affaires estimé pour 2025 d’environ 5,9 G$US, ce qui équivaut également à environ 20 fois son BAIIA estimé 2025 de 736 M$.
Matthieu Hains