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À surveiller: iA Groupe financier, Neighbourly Pharmacy et CAE

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: iA Groupe financier, Neighbourly Pharmacy et CAE

CAE pourrait rétablir le versement de son dividende si son désendettement se poursuit. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres d’iA Groupe financier, Neighbourly Pharmacy et CAE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

iA Groupe financier (IAG, 84,43$): la société achète, mais n’impressionne pas

L’annonce plus tôt cette semaine de l’acquisition de l’assureur américain Vericity par iA Groupe financier n’a visiblement pas impressionné les analystes qui suivent les activités de l’entreprise de Québec. Sans créer de déception, cette transaction d’une valeur de 170 millions de dollars américains ne suscite pas non plus l’enthousiasme de Many Grauman, analyste à la Banque Scotia.

«Alors que le président et chef de la direction d’iA (Denis Ricard) a un peu télégraphié une transaction potentielle sur le marché américain lors du dernier Sommet financier de la Banque Scotia au début septembre, celle-ci est petite par rapport au capital disponible, qui atteignait 1,8 milliard de dollars canadien à la fin du deuxième trimestre», explique l’analyste, qui souligne au passage que tout porte à croire que Vericity n’est pas rentable pour le moment.

«Au final, nous aimons ce segment de niche du marché américain de l’assurance vie dans lequel iA s’installe. Mais ce n’est pas la grande transaction sur laquelle nous spéculions. Par contre, la bonne nouvelle est qu’iA a encore beaucoup de capital à déployer pour une autre transaction.»

La transaction devrait, selon la Scotia, abaisser de trois points de pourcentage le ratio de solvabilité d’iA Groupe financier. L’acquisition sera complétée dans la première moitié de 2024. La Scotia s’attend à ce qu’elle se traduise par une hausse des bénéfices par action d’ici 2026.

Établie en Illinois, Vericity comprend deux entités, assurances et marketing numérique, et compte plus de 400 employés. Elle est inscrite à l’indice NASDAQ.

De son côté, iA Grouper financier présentera les résultats de son troisième trimestre de 2023 le 7 novembre prochain.

Many Grauman conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 104$.

Dominique Talbot

 

 

Les Pharmacies Neighbourly (NBLY, 18,90$): proposition de privatisation à 20,50$ par action

Les Pharmacies Neighbourly (NBLY, 18,90$): proposition de privatisation à 20,50$ par action

Le réseau de pharmacie Neighbourly a signé une lettre d’intention avec son actionnaire principal, Persistence Capital Partners, en vue de devenir une société à capital fermé.

Persistence Capital Partners possède déjà environ 22,4 millions d’actions de l’entreprise, soit approximativement 50,2% des parts de la société.

L’offre aux actionnaires minoritaires est de 20,50$ en espèces par actions, il s’agit d’une plus-value de près de 69% comparé au prix de clôture à la Bourse de Toronto le 2 octobre, qui était de 12,12 $ et d’une prime d’environ 47% sur la valeur mobile des 20 derniers jours. La valeur de la transaction est d’environ 450 millions de dollars.

Chris Li, analyste à Valeurs Mobilières Desjardins, pense que l’injection de capitaux propres par Persistence Capital Partners sera nécessaire puisque que la transaction augmentera le niveau d’endettement de l’entreprise entre 4,5 et 8 fois le ratio des dettes sur le bénéfice avant intérêts, impôts, et amortissements (BAIIA).

Chris Li estime qu’à 20,50$ par action, la transaction représente un multiple d’environ 13 fois la valeur de l’entreprise divisée par le BAIIA des 12 derniers mois.

En comparaison, le prix offert par Loblaw pour l’acquisition de Pharmaprix en 2014 avait été d’environ 11,4 fois la valeur de la société divisée le BAIIA. La vente de Jean Coutu à Metro en 2018 avait une valeur d’environ 14,3 fois le même ratio.

Chris Li pense que, compte tenu des conditions actuelles du marché, des taux d’intérêt élevés et du levier d’endettement élevé de l’entreprise, la transaction proposée recevra l’approbation des actionnaires minoritaires.

L’offre représente une prime significative par rapport au récent cours de l’action et elle est supérieure au prix d’introduction en Bourse de 17 $.

L’analyste de Valeurs Mobilières Desjardins estime également que la probabilité d’une offre concurrente n’est pas très élevée, d’autant plus que Persistence Capital Partners a indiqué qu’elle n’avait aucun intérêt à vendre à un tiers et qu’elle ne soutiendrait aucune autre transaction.

Le prix de l’offre est largement conforme au cours cible de Chris Li qui est de 20$ et basé sur une valeur d’environ 11 fois la prévision du BAIIA sur deux ans.

La transaction proposée est sujette à l’obtention d’un financement par Persistence Capital Partners, la direction assure que les négociations sont avancées.

Si elle est approuvée, la transaction devrait être finalisée au quatrième trimestre 2023 ou au premier trimestre 2024.

Matthieu Hains

 

 

CAE (CAE, 31,15$) : vers un retour du dividende?

CAE (CAE, 31,15$) : vers un retour du dividende?

Quelques dirigeants du fabricant de simulateurs de vols CAE, dont le PDG Marc Parent, ont récemment participé à une rencontre avec des investisseurs organisée par les analystes de BMO Marché des capitaux.

Fadi Chamoun dit être ressorti de l’événement avec une «opinion positive renforcée» sur ses prévisions et sa recommandation de «surperformance», accompagnée d’un cours cible sur un an de 37,00$.

«La demande de formation dans le secteur des avions d’affaires est celle qui contribue le plus aux bénéfices de la division Aviation civile, avec plus de la moitié du bénéfice d’exploitation, même si le nombre d’heures de vols a plafonné ces derniers mois. Les nombreuses embauches de nouveaux pilotes, la hausse des livraisons des fabricants d’appareils et l’exposition de CAE au segment des appareils à large cabine stimulent la demande en formation», dit l’analyste.

Il ajoute que CAE a réalisé des gains de parts de marché dans le secteur de la formation pour l’aviation commerciale.

«Globalement, nous croyons que le cadre mis en place générera une bonne croissance des revenus et une expansion des marges bénéficiaires, qui devraient atteindre 25% en moyenne, comparativement à 22% en ce moment. La demande est de plus en plus forte du côté des services de formation à fortes marges et pour les solutions numériques», raconte-t-il.

À plus court terme, toutefois, Fadi Chamoun s’attend à ce que les investissements de CAE pour augmenter sa capacité et des variations saisonnières (la demande pour les services de formation est plus faible durant la forte saison estivale) viennent freiner l’amélioration des marges bénéficiaires de l’entreprise.

L’analyste s’attend par ailleurs à ce que la marge bénéficiaire de la division Défense et sécurité atteigne un niveau légèrement supérieur à 10% d’ici l’exercice 2025. «Il y aura toujours des risques, en raison des moments où les budgets et les contrats seront alloués, particulièrement aux États-Unis avec les négociations entourant le relèvement du plafond de la dette. La direction de CAE reste toutefois confiante d’atteindre sa cible d’ici 2025 grâce à une bonne exécution et à une diminution des problèmes de chaîne d’approvisionnement», énumère l’analyste.

Selon lui, le ratio de la dette nette/BAIIA ajusté (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté) de CAE, qui était de 3,22 fois à la fin du premier trimestre de l’exercice 2024 terminé le 30 juin, pourrait être inférieur à 3 fois à la fin de l’exercice, ce qui serait un catalyseur en vue de rétablir le versement d’un dividende.

Denis Lalonde