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À surveiller: IAMGOLD, Goodfood et Microsoft

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: IAMGOLD, Goodfood et Microsoft

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de IAMGOLD, Goodfood et Microsoft? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

IAMGOLD (IAG, 2,88$) : semaine morose pour la minière

La société minière canadienne IAMGOLD n’a pas seulement perdu son PDG, Gordon Stothart, cette semaine: son titre a perdu de la valeur aux yeux de l’analyste de Marchés des capitaux CIBC, Mohamed Sidibe, passant de 3 $ à 2,75 $.

Ce dernier a pris cette décision après la pluie de mauvaises nouvelles qui s’est abattue sur l’entreprise minière. En effet, la direction a aussi dévoilé des prédictions moins bonnes que celles anticipées pour le prochain exercice, de même qu’une mise à jour peu réjouissante sur la durée de vie de la mine Rosebel, au Suriname.

Ses réserves minérales sont retranchées de 20%, ce qui laisse croire qu’elle devrait extraire entre 160 et 180 mille onces d’équivalent d’or en 2022. Cette baisse de la production devrait se poursuivre en 2023 et 2024 prévoit l’analyste.

IAMGOLD a laissé entendre qu’elle était en train d’évaluer plusieurs scénarios quant à son implication dans ce projet minier, car d’importantes dépenses en investissement de capitaux sont attendues au cours des deux prochaines années. Mohamed Sidibe mise soit sur une vente des actifs ou du moins une baisse des capitaux investis et de la production.

En 2022, Marchés des capitaux CIBC table sur une baisse de la production de 11% à 601 mille onces d’équivalent d’or, de même qu’une baisse de la pression sur ses liquidités de 8%, mais une hausse des coûts de maintien tout inclus de 11%, à 1651 dollars américains ($US) par onces d’équivalent d’or.

Intégrée dans son modèle, la valeur de son actif net a chuté de 5%, passant de 3,96 $US par action à 3,66 $US par action.

L’entreprise a dévoilé qu’à la fin de 2021, elle comptait 1,051 million $US en liquidités, en placements à court terme, et en crédit disponible. Les liquidités par action prévues pour 2022 ont crû, passant de 0,92 $ à 0,98 $.

L’entreprise qui détient une mine d’or en Abitibi-Témiscamingue demeure en «sous-performance de secteurs» selon Marchés des capitaux CIBC.

 

Goodfood (FOOD, 3,53$): l’appétit se calme

Goodfood (FOOD, 3,53$): l’appétit se calme

En attendant le dévoilement des résultats du spécialiste des boîtes de repas prêts à cuisiner Goodfood, le 18 janvier, l’analyste de RBC Marchés des capitaux, Paul Treiber, émet des prédictions un peu gâtées, et révise à la baisse son cours cible.

Toutefois, l’effet de la période de l’année — les consommateurs se procurant davantage de boîtes repas au retour des vacances d’été — devrait avoir dopé de 9% les revenus de Goodfood par rapport au trimestre précédent, à 87 millions de dollars (M$), tandis que le consensus des analystes tablait sur 86 M$. C’est 5% de moins qu’au même moment, lors du dernier exercice.

Pour la même raison, le nombre de consommateurs actifs devrait bondir de 10% par rapport au troisième trimestre, à 274,2 milles amateurs de plats prêts à cuisiner. Le nombre d’abonnés actifs, moins précis puisqu’il inclut même ceux qui sautent une commande, devrait toutefois baisser de 5% par rapport à la même période l’an dernier, prévoit l’analyste.

Ces boîtes ont en effet perdu du lustre aux yeux des Canadiens au profit des plats en restaurant au cours du trimestre. Paul Treiber rappelle que les ventes des restaurateurs ont presque atteint leur niveau prépandémique en septembre et en octobre 2021.

Grâce à une telle performance, ses pertes avant intérêts, impôts et amortissement devraient se situer aux alentours de 8,3 M$, alors qu’elles étaient de 17,7 M$ au quatrième trimestre de l’exercice 2021. Paul Trieber est légèrement plus optimiste que le consensus des analystes, et prévoit un bénéfice par action de -0,17 $.

La valeur gagnée depuis le début de la crise sanitaire semble donc s’être estompée, note l’analyste de RBC Marchés des capitaux. Son titre s’échange à un multiple de 0,6 x son ratio valeur d’entreprise/ventes, alors qu’il s’échangeait plutôt selon un multiple de 1,5 x ce même ratio en septembre dernier.

Selon l’analyste, ça reflète le désintérêt des investisseurs à l’égard des boîtes de repas prêts à cuisiner en général à court terme. Les importants investissements requis pour alimenter le service d’épicerie en ligne de Goodfood semblent aussi réduire leur appétit.

C’est pourquoi l’analyste fait passer son cours cible de 6 $ à 4,5 $, soit 0,7 x son ratio valeur d’entreprise/vente pour l’année 2023. C’est légèrement au-dessus de ses pairs, car l’entreprise domine le marché des boîtes-repas au pays.

 

Microsoft (MSFT, 314,98$): les coudées franches pour de la croissance

Microsoft (MSFT, 314,98$): les coudées franches pour de la croissance

Grâce à son progiciel de gestion d’entreprise Dynamics, le géant Microsoft a des opportunités de croissance et de gain de parts de marché selon l’analyste de BMO Marchés des capitaux, Keith Bachman.

En effet, l’entreprise devrait profiter de l’adoption croissante des solutions infonuagiques par les usagers, ce qui devrait avoir un «effet catalyseur» sur sa consolidation.

Sa plateforme de gestion des données, Dataverse, devrait lui permettre de rejoindre davantage de nouveaux consommateurs. Cette plateforme qui s’intègre à Dynamics permet aux données d’y circuler plus facilement, entre les départements de ventes, du marketing, des services, des finances, des opérations, du commerce et de ressources humaines.

C’est sans compter l’effet du progiciel Microsoft Power Platform qui devrait polir son offre aux yeux des clients, car elle permet de créer des rapports et des applications personnalisés, autant dans Dynamics que dans Teams.

Étant donné que Dynamics ne détient que très peu des parts de marchés dans tous les sous-marchés couverts par son progiciel, cela laisse croire à l’analyste que Microsoft a devant elle de nombreuses opportunités de croissance interne et externe.

Keith Bachman s’attend à ce que Dynamics croisse de près de 24% au cours de l’exercice 2023, ce qui devrait se refléter non seulement dans les résultats de Microsoft, mais aussi de sa division de productivité et processus commerciaux (productivity and business processes) par rapport à l’exercice précédent.

BMO Marchés des capitaux est à ce point convaincu de ce potentiel de croissance qu’elle estime que cette division devrait générer des revenus de 64 milliards de dollars américains (G$ US) en 2022, et de 73,5 G$ US, alors que le consensus des analystes prévoit plutôt 63,4 G$ US et 71,7 G$ US.

L’analyste revoit aussi à la hausse son cours cible, le faisant passer de 355 $ à 360 $. Il maintient sa recommandation de «performance de secteur», puisqu’il croit que le titre de Microsoft s’en tire bien dans le secteur très volatile de la technologie.