L’évaluation actuelle du titre d'Air Canada reflète des perspectives trop pessimistes, estime l'analyste Cameron Doerksen. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres d’Industries Lassonde, Air Canada et Québecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Industries Lassonde (LAS.A, 168,21 $): l’analyste de Desjardins garde sa recommandation de conserver le titre, mais il hausse néanmoins son cours cible
L’entreprise agroalimentaire de Rougemont en Estrie divulguait jeudi dernier ses résultats du 2e trimestre, et ceux-ci, meilleurs que prévu, ont certes plu aux investisseurs alors que le cours de l’action progressait de près de 6 % durant la séance de négociations de vendredi.
Des efforts pour stimuler la croissance du volume dans le secteur des breuvages aux États-Unis qui commencent à porter fruit, ainsi que l’annonce de l’expansion de sa capacité de production à son usine d’Hendersonville en Caroline du Nord, permettent d’envisager une hausse des perspectives de croissance organique pour l’année 2024, explique Frederic Tremblay, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.
C’est sans compter l’acquisition annoncée en juin de Summer Garden Food Manufacturing, une société américaine de l’Ohio qui oeuvre dans le segment des aliments de spécialité.
Cela dit, la société aura à affronter un environnement difficile au cours des prochains mois, compte tenu entre autres des coûts élevés de certaines matières premières, ainsi que d’une réticence accrue des consommateurs devant les hausses de prix, estime l’analyste.
Des achats d’ingrédients effectués au bon moment durant le 2e trimestre ont favorisé la profitabilité de la société, mais cela risque de ne pas se répéter, craint l’analyste. Déjà les prix de certains ingrédients essentiels tels le concentré de jus d’orange ont repris leur trajectoire à la hausse, et l’environnement actuel pointe vers des coûts plus élevés pour le reste de 2024. Il sera probablement difficile de repasser ces hausses aux consommateurs, estime l’analyste.
Par ailleurs, une situation financière saine confère tout de même à la direction de l’entreprise la flexibilité d’ajouter de nouveaux investissements dans la conduite de ses affaires, selon lui.
Devant l’environnement incertain, Frederic Tremblay préfère maintenir sa recommandation de «conserver» le titre, mais il hausse néanmoins son cours cible sur un an, qui passe de 175$ à 190$.
Air Canada (AC, 15,62 $): l’évaluation actuelle du titre reflète des perspectives trop pessimistes, estime l’analyste de la Financière Banque Nationale
Air Canada (AC, 15,62 $): l’évaluation actuelle du titre reflète des perspectives trop pessimistes, estime l’analyste de la Financière Banque Nationale
Le principal transporteur aérien canadien avait déjà annoncé le 22 juillet des résultats préliminaires pour son 2e trimestre, et les chiffres divulgués mercredi dernier les ont confirmés.
Malgré une faiblesse prononcée du rendement sur ses vols internationaux et le fait qu’elle entend diminuer la croissance de sa capacité durant la 2e moitié de l’année, Cameron Doerksen, analyste chez Financière Banque Nationale, réitère sa recommandation de «surperformance» tout en maintenant son cours cible sur un an à 24$.
Bien qu’il reconnaisse que la faiblesse des rendements affectera les résultats des prochains trimestres comparativement à l’année précédente, et que le cours de l’action devrait être sous pression d’ici à ce qu’une nouvelle entente avec ses pilotes se concrétise, l’analyste estime que le cours actuel du titre reflète des perspectives de gains beaucoup trop pessimistes.
En utilisant sa prévision des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’année 2024 qui se situe au bas de la fourchette des prévisions de la direction, l’action du transporteur se négocie à un ratio Valeur de l’entreprise (EV) sur BAIIA de seulement 2,9 fois, ce qui est bien en bas de sa moyenne historique de 4,3 fois.
L’analyste rappelle qu’au 2e trimestre les revenus par siège-mile disponible (RASM) du transporteur canadien générés au Canada ont augmenté de 2,9 % comparativement à l’année précédente, mais qu’ils étaient à la baisse dans tous ses autres marchés, dont 8,7 % pour ses routes au-dessus de l’Atlantique, de 7,7 % pour le Pacifique et de 5,7 % pour les autres, soit principalement l’Amérique latine et les Caraïbes.
Québecor (QBR.B, 33,00 $): l’analyste de Desjardins se réjouit du renouvellement à la hausse du programme de rachat d’actions
Québecor (QBR.B, 33,00 $): l’analyste de Desjardins se réjouit du renouvellement à la hausse du programme de rachat d’actions
Depuis un mois, le cours de l’action de la société active dans les médias, les télécommunications, et l’édition est passé de 28 $ à 33 $. Pourtant, Jerome Dubreuil, analyste chez Desjardins, estime que les résultats consolidés du 2e trimestre divulgués jeudi dernier n’étaient que légèrement positifs.
En effet, les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont surpassé les attentes et les nouvelles additions à ses services sans-fil ont été fortes. Mais les revenus provenant du segment des télécommunications ont été inférieurs aux prévisions.
L’analyste se réjouit surtout du fait que la direction annonce que non seulement elle renouvelle son programme de rachat, mais qu’elle l’augmente de 2 à 5 millions d’actions. Un ratio du paiement du dividende plus bas, ainsi que l’effet de levier dans le secteur les télécommunications canadiennes, permettent cette flexibilité dans l’allocation du capital, estime-t-il.
Les revenus consolidés ont atteint 1,39 milliard de dollars (G$), ce qui s’avérait légèrement inférieur à la prévision du consensus des analystes qui se situait à 1,41G$. Le BAIIA ajusté s’est établi à 625 millions de dollars (M$) alors que le consensus tablait sur 608M$. Ce chiffre comprend toutefois un item non récurrent de 10M$, ce qui fait que le BAIIA somme toute n’a été que de 1 % supérieur aux attentes, estime l’analyste.
Le bénéfice par action de 0,89$ pour le trimestre a surpassé les attentes du consensus qui prévoyait 0,83$, mais des flux de trésorerie libre de 221M$ étaient nettement en deçà des attentes de 256M$ des analystes à la suite de dépenses en capital plus élevées que prévu.
L’analyste de Desjardins recommande l’achat du titre en vue d’un cours cible pour les 12 prochains mois de 41 $.