À 604,8 millions de dollars, ses ventes sont légèrement supérieures à ce sur quoi Frédéric Tremblay de Valeurs mobilières Desjardins s’attendait. (Photo: Getty Images)
Que faire avec les titres des Industries Lassonde, de Boeing et de Manuvie? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Les Industries Lassonde (LAS.A, 155,30$): un meilleur débit de ventes à venir
Les consommateurs devraient faire le plein de jus de fruits au cours de la moitié de l’exercice 2024 selon la direction des Industries Lassonde, des prévisions que Frédéric Tremblay de Valeurs mobilières Desjardins salue en augmentant son cours cible pour le titre de la société de Rougemont.
À 604,8 millions de dollars, ses ventes sont légèrement supérieures à ce sur quoi l’analyste s’attendait. La société, qui a diffusé ses résultats trimestriels le 21 mars 2024, a surtout connu une hausse de ses revenus à cause de la hausse du prix de ses cartons de boisson adoptée pour gommer l’augmentation de ses coûts de production, souligne l’analyste.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté qu’elle a enregistré au quatrième trimestre de son exercice 2023 est toutefois similaire à ses attentes.
Sa rentabilité et son flux de trésorerie sont même tel que l’entreprise est parvenue à faire passer son effet de levier à 0,9x son BAIIA ajusté.
L’entreprise soupèse différentes avenues pour accélérer sa croissance, rapporte l’analyste. Qu’importe celle qu’elle choisit, elle devrait être à même la financer en pigeant dans ses réserves, croit-il.
L’incertitude qui persiste quant à la stratégie qu’elle adoptera pour doper sa performance contraint toutefois Frédéric Tremblay à maintenir sa recommandation à «conserver».
Il prévoit que la société devrait encore avoir de la difficulté à vendre de grandes quantités de boisson d’ici la deuxième moitié de l’exercice. Les hausses de prix du trimestre dernier devraient encore nuire à ses ventes au premier trimestre avant que les consommateurs ne l’aient finalement «digéré» à partir de juillet prochain, ce qu’anticipent les Industries Lassonde.
Dès lors, la société devrait avoir repris ses efforts pour doper la demande aux États-Unis, et injecter davantage de produits sur le marché grâce à ses installations de la Caroline du Nord. Ses ventes devraient augmenter d’environ 5% cette année, si on exclut du calcul le taux de change.
L’analyste a donc lui aussi ajusté ses prévisions, lui qui tablait auparavant sur une hausse de ses ventes de 2%. Il s’attend donc à ce que l’entreprise génère des revenus de 2,4 milliards de dollars en 2024, mais à ce que son bénéfice par action glisse de 15,73$ à 15,10$, et à ce que son BAIIA atteigne 222M$, et non 223M$.
S’appuyant dorénavant sur ses attentes pour 2025 et en augmentant légèrement son multiple d’évaluation de la valeur de l’entreprise de 5,5x à 5,75x, l’analyste place donc son cours cible à 175$, et non plus 150$.
Boeing (BA, 188,85$US): son patron sur le siège éjectable
Boeing (BA, 188,85$US): son patron sur le siège éjectable
Seth M. Seifman de JP Morgan n’est pas surpris que Boeing ait annoncé le départ de son PDG, Dave Calhoun, à la fin de 2024.
Collectionnant les mauvaises nouvelles et les ratés depuis quelques années, l’avionneur américain tente de reprendre de l’altitude en faisant du ménage dans son équipe de direction, en se séparant notamment de son dirigeant des 10 dernières années. Celui de Boeing Commercial Airplanes et de son conseil d’administration sont aussi passés au couperet.
La société espère maintenant regagner la confiance non seulement de sa clientèle, mais aussi des instances de surveillance et de ses employés. Reste maintenant à voir qui prendra la place du commandant de bord, un feuilleton qui intéressera particulièrement les investisseurs, d’après l’analyste.
Le PDG de Spirit AeroSystems – une société que Boeing compte acquérir -, Pat Shanahan, figure dans la liste des prétendants. Sur papier, il serait un candidat intéressant, reconnait Seth M. Seifman, qui souligne toutefois que les intentions de ce dernier n’ont toujours pas été divulguées.
De plus, le conseil d’administration de la société n’a toujours pas précisé si elle tenterait ou pas de recruter un vétéran de l’industrie, ou si au contraire elle ne chercherait pas la perle rare dans un tout autre secteur d’activité.
Le conseil d’administration de Boeing aussi aura droit à un nouveau dirigeant : Steve Mollenkopf, ancien directeur général de Qualcomm. La nomination de ce spécialiste du génie électrique de formation pourrait bien aider à apaiser les critiques qui reprochent à l’avionneur de prioriser les résultats financiers au développement de nouvelles machines, estime l’analyste.
Ses prochains mois seront chargés : en plus de sélectionner le prochain dirigeant de Boeing, il devra signer d’ici la fin de l’année une nouvelle entente avec ses employés de Seattle. De plus, «il devra accompagner la société dans le développement de nouveaux appareils, et peut-être revoir la composition de son portfolio», écrit Seth M. Seifman.
Bien que ce «nouveau départ» puisse rimer avec de meilleures relations avec les agences gouvernementales comme la FAA ou le Congrès américain, l’analyste affirme qu’il rend les cibles financières annoncées par Boeing la semaine dernière désuètes. Difficile donc de savoir vers quoi la société devrait tendre au cours des prochains mois, ce qui n’est pas plus mal, selon lui.
Puisque son carnet de commandes comporte plus de 6000 appareils, la société pourrait générer un volume respectable de flux de trésorerie d’ici la fin de l’année. «En fin de compte, c’est d’une meilleure performance opérationnelle dont le titre a le plus besoin», estime Seth M. Seifman.
Manuvie (MFC, 32,66$): un pas de plus vers une meilleure capitalisation
Manuvie (MFC, 32,66$): un pas de plus vers une meilleure capitalisation
En réassurant un bloc de produits d’assurance vie universelle à faible rendement des capitaux propres, Manuvie dégagera 800 millions de dollars (M$) en capitaux qui lui permettront de faire davantage de rachat d’actions d’après Darko Mihelic de RBC marchés des capitaux.
La société a annoncé le 25 mars 2024 son intention de réassurer 5,8 milliards de dollars en réserves, rappelle-t-il. Cette transaction devrait avoir lieu au deuxième trimestre de 2024, et n’est pas sujette à des conditions préalables.
Cette entente entre l’assureur et RGA Compagnie de réassurance-vie du Canada plait à l’analyste, bien qu’elle réduise de 50 M$ ses revenus de base. Elle devrait surtout lui permettre d’augmenter le rendement de ses capitaux propres, tout comme son bénéfice par action. C’est surtout un pas de plus vers une meilleure capitalisation boursière, d’après lui.
RBC Marchés des capitaux a ajusté ses prévisions afin de mieux représenter ce changement. L’analyste estime par exemple que son bénéfice par action en 2024 devrait grimper de 0,01$, et de 0,06$ en 2025.
Le taux de rendement de ses capitaux propres sur lequel il table a bondi à 16% pour l’exercice 2024, et 15,9% en 2025, haussant respectivement de 0,12% et de 0,48%. Ses attentes à l’égard de son revenu de base ont glissé de 37M$ en 2024, et de 50 M$ en 2025.
L’assureur devrait racheter pour 90 M$ en action d’ici le quatrième trimestre de 2024, alors que son programme de rachat d’actions stipulait auparavant qu’elle pouvait récupérer pour 50 M$. Le Bureau du surintendant des institutions financières lui a donné son aval, souligne l’analyste.
Darko Mihelic est d’avis que Manuvie pourrait réassurer d’autres contrats de soins de longue durée qui génèrent de faibles rendements de ses capitaux propres, devant l’«appétit» apparent des réassureurs.
Il maintient sa recommandation à «surperformance de secteur» et son cours cible à 38$.
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