À surveiller: Industries Lassonde, Constellation Software et Telus
Denis Lalonde|Publié le 12 novembre 2024Telus a ajouté 130 000 abonnés à ses services de téléphonie mobile durant le troisième trimestre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres d’Industries Lassonde, Constellation Software et Telus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Industries Lassonde (LAS.A, 190,99$): un plan bien exécuté
Le fabricant de jus de fruits, de boissons et d’aliments Industries Lassonde a dévoilé de solides résultats financiers au troisième trimestre, mais relativement conformes aux prévisions de l’analyste Frederic Tremblay, de Valeurs mobilières Desjardins.
«Les résultats ont été appuyés par les efforts pour faire rebondir les volumes aux États-Unis. Les prévisions de croissance restent positives, mais les pressions à la hausse sur les coûts devraient persister et constituent un vent contraire à court terme», précise-t-il.
Il ajoute qu’après l’acquisition de Summer Garden, le bilan de l’entreprise reste en assez bonne posture pour appuyer le plan d’investissement de 200 millions de dollars américains (M$US) sur deux ans au New Jersey, annoncé le 1er octobre.
L’analyste juge toutefois que la valeur du titre reflète le potentiel de croissance de l’entreprise et préfère réitérer sa recommandation de «conserver» le titre d’Industries Lassonde. Il relève toutefois son cours cible sur un an, qui passe de 190$ à 205$.
Il rappelle que les activités canadiennes et américaines ont contribué à la croissance de 14,5% sur un an des revenus, qui ont atteint 668,3M$. «Nous anticipions des revenus de 668,4M$, alors que le consensus était moins élevé, à 658,5M$», raconte-t-il. En excluant les effets de conversion de devises et des acquisitions (en plus de Summer Garden, Lassonde a aussi acheté Diamond Estates Wines & Spirits), la croissance des revenus de 8,2% reflète des ajustements de prix au Canada et l’augmentation des ventes de produits de marques privées aux États-Unis», explique-t-il.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 69,3M$ a dépassé les attentes de Frederic Tremblay, fixées à 64M$.
Le bénéfice par action ajusté de 4,53$ est conforme aux prévisions de l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins, mais supérieur au consensus de 4,14$.
Les résultats du troisième trimestre ont fourni, selon l’analyste, un premier aperçu de la contribution de Summer Garden (pour une durée de sept semaines), qui permet à Lassonde d’étendre ses activités dans les aliments de spécialité, notamment des sauces et condiments, des trempettes et des vinaigrettes.
«Avec le temps, nous nous attendons à ce que l’entreprise dévoile plus de détails sur les revenus de l’acquisition et des occasions de synergies», dit-il.
Il note toutefois que la division des breuvages devra composer avec les prix élevés du jus d’orange, du concentré de jus d’orange et du concentré de jus de pomme tout au long de 2025. Dans ce contexte, la société devra refiler la facture à ses clients et rester concentrée sur ses innovations.
Constellation Software (CSU, 4 357$) : l’analyste de RBC relève son cours cible sur un an
Constellation Software (CSU, 4 357$) : l’analyste de RBC relève son cours cible sur un an
L’entreprise de logiciels Constellation Software a fait état d’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) en hausse de 21% sur un an à 706 millions de dollars (M$) au troisième trimestre, ce qui est supérieur à la prévision de 676 M$ de Paul Treiber, analyste à RBC Marchés des capitaux, et au consensus des analystes de 700M$.
Ce dernier précise que la marge bénéficiaire de l’entreprise de 27,8% a aussi été supérieure à sa prévision (26%) et à celle du consensus (27,1%).
«L’augmentation de la marge bénéficiaire est surtout attribuable à la contribution de sa filiale Lumine. Le BAIIA ajusté de la division a été de 19 M$ supérieur à nos attentes, ce qui explique 60% de la performance meilleure que prévu de Constellation durant le trimestre», dit-il.
Lumine est une entreprise spécialisée dans les logiciels destinés aux fournisseurs de services de communications et médiatiques.
«Les revenus ont toutefois été inférieurs aux prévisions à 2,54 milliards de dollars (G$), alors que nous anticipions 2,6 G$ (consensus à 2,59 G$)», précise-t-il.
En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice par action ajusté s’est chiffré à 19,08$, ce qui est supérieur aux attentes de l’analyste de RBC à 17,84$, tout en étant inférieur à celles du consensus à 20,22$.
Paul Treiber soutient que l’entreprise a déployé moins de capitaux que prévu durant le trimestre. «La société a investi 245 M$ dans des acquisitions, ce qui reflète l’absence de transaction de grande taille (plus de 100 M$) durant la période. Toutefois, la société a déjà déployé 359 M$ en acquisitions depuis la fin du trimestre, ce qui est positif», croit-il.
L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Constellation Software et relève son cours cible sur un an, lui qui passe de 4700$ à 5300$. Il explique la hausse par le fait que son nouveau cours cible se fonde sur une valeur de 24 fois le BAIIA par action prévu en 2026, alors que l’ancien reposait sur une valeur de 26 fois le BAIIA prévu en 2025.
Telus (T, 21,81$) : l’attention à l’expérience client commence à porter ses fruits
Telus (T, 21,81$) : l’attention à l’expérience client commence à porter ses fruits
Quelques indicateurs clés de performance ont émané des résultats trimestriels de l’entreprise de services de télécommunications Telus, dévoilés le 8 novembre.
«En premier lieu, nous constatons une stabilisation de la croissance des revenus de l’entreprise pour ses forfaits de données à taux fixes à la suite d’importantes pressions sur les prix dans l’Ouest canadien», note Maher Yaghi, analyste à la Banque Scotia.
Ce dernier constate également que Telus est l’entreprise qui a perdu le moins de part de marché aux mains de Québecor depuis que cette dernière a relancé la marque Freedom Mobile l’an dernier.
«En tenant compte de la concurrence intense, Telus est capable de générer une croissance du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) dans le milieu de la fourchette à un chiffre, ce qui lui permet de bonifier son dividende», ajoute-t-il.
Il prévoit que la société basée à Vancouver sera en mesure de faire croître son BAIIA de 4% en 2025, ce qui permettra d’encore augmenter ses versements de dividende.
Du côté de la téléphonie mobile, Telus a ajouté 130 000 abonnés durant le troisième trimestre, soit 23% de tous les abonnements au Canada durant la période, derrière Rogers à 194 000 (25%) et Québecor à 132 000 (23,6%), mais loin devant BCE à 102 000 (18%).
«Le taux de désabonnement durant le trimestre est resté élevé à 1,09%, en hausse de 6 points de base sur un an. Cela ne constitue pas une surprise étant donné l’intensité des activités promotionnelles qui constitue un défi pour tous les fournisseurs du pays», dit-il.
L’analyste de la Banque Scotia constate aussi un déclin de 3,4% sur un an du revenu moyen par utilisateur, ce qui se compare au recul observé au trimestre précédent.
«Alors que le Vendredi fou et le temps des Fêtes approchent, nous pensons que le revenu moyen par utilisateur de Telus s’approche d’un plancher. L’entreprise a lancé des services prépayés avant ses concurrents l’an dernier et a pu ajuster plus rapidement ses prix», croit-il.
Maher Yaghi estime que Telus ne peut pas se soustraire aux pressions concurrentielles qui sévissent à travers le Canada, mais que le choix de la direction de miser sur un bon service à la clientèle fait une grosse différence.
Les prix ont diminué tant en téléphonie mobile que pour les services filaires. «Toutefois, Telus est la seule entreprise canadienne que nous couvrons qui génère encore de la croissance organique de ses revenus en téléphonie filaire.
L’analyste conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Telus, et son cours cible sur un an de 24$.