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À surveiller: Industries Lassonde, WSP et Metro

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Industries Lassonde, WSP et Metro

WSP Global pourrait faire son entrée au TSX 60, selon Banque Scotia. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Industries Lassonde WSP Global et Metro? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Industries Lassonde (LAS.A, 104,32$) : les prix et la demande évoluent dans des directions opposées

Les ventes et la rentabilité de l’entreprise ont continué d’évoluer dans des directions opposées au quatrième trimestre de 2022 terminé le 31 décembre, dont les résultats financiers ont été annoncés le 31 mars. «Alors que les hausses de prix ont contribué à une bonne croissance des revenus, cela n’a pas été suffisant pour contrer les effets des augmentations des coûts», analyse Frédéric Tremblay, de Valeurs mobilières Desjardins.

Ce dernier se dit également inquiet que d’autres hausses de prix contribuent à une période prolongée de diminution de la demande pour les breuvages produits par Lassonde.

«Cet environnement difficile renforce l’importance des effets du plan stratégique de l’entreprise au cours des prochaines années», dit-il.

L’analyste estime que les résultats du quatrième trimestre ont été mitigés, alors que les volumes de ventes ont reculé et que les marges bénéficiaires sont restées sous pression malgré une croissance organique de 9,5% des revenus par rapport à ceux de la période correspondante en 2021.

«La direction de Lassonde anticipe une augmentation des ventes de 5% à 9% en 2023 en excluant les effets de conversion des devises, surtout grâce à des hausses de prix. Nous comprenons la rationnelle derrières les augmentations, mais cela minera la compétitivité de la société», croit-il.

Frédéric Tremblay soutient que dans ce contexte, l’exécution du plan stratégique pluriannuel annoncé au début de 2022 est la clé. Selon l’entreprise, la stratégie «vise à accélérer la croissance des revenus, à améliorer la rentabilité globale et à générer de la valeur à long terme en se concentrant sur trois piliers stratégiques : 1- constituer un portefeuille axé sur la croissance; 2- développer des performances durables; et 3- améliorer la capacité d’action».

L’analyste prévoit que les effets bénéfiques de la mise en place de la stragégie se feront graduellement sentir au cours des deux ou trois prochaines années, surtout en ce qui concerne les activités américaines de l’entreprises, qui sont moins performantes.

Il donne au titre de Lassonde une évaluation de 5,5 fois le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) de l’exercice 2024. Selon lui, même si la valorisation du titre de la société semble attrayante, une augmentation de la valorisation passera par une accalmie du côté des vents contraires et par la normalisation des marges bénéficiaires.

La patience reste d’après lui de mise. Il réitère sa recommandation de «conserver» le titre et son cours cible sur un an de 125$.

 

WSP Global (WSP, 175,91$) : vers une entrée au sein de l’indice TSX 60?

WSP Global (WSP, 175,91$) : vers une entrée au sein de l’indice TSX 60?

L’annonce de l’approbation de la vente de Shaw Communications à Rogers Communications fait en sorte que les actions de Shaw seront sous peu retirées de la Bourse de Toronto. Cela veut aussi dire qu’une place se libérera au sein de l’indice TSX 60, qui regroupe, comme son nom l’indique, 60 des plus grandes entreprises canadiennes à capital ouvert.

Jean-Michel Gauthier, analyste à la Banque Scotia, raconte qu’habituellement, la société choisie pour faire son entrée au sein du prestigieux indice est typiquement la plus grande d’un secteur sous représenté.

Son premier choix s’arrête sur le titre du fournisseur de services d’ingénierie WSP, dont le secteur des titres industriels est sous représenté dans l’indice TSX 60 (0,7%) par rapport au S&P/TSX (2,5%), pour un différentiel de -1,8 point de pourcentage. Les sous-secteurs immobilier (-1,8 point de pourcentage) et des ressources naturelles (-1,7 point de pourcentage) sont dans la même catégorie.

Selon l’analyste, WSP devance Fairfax Financial, puisque le secteur des financières est surreprésenté dans le TSX 60 avec un différentiel de +4,1 points de pourcentage. D’autres titres comme Ritchie Bros Auctioneers, TFI International et Great-Wet Lifeco figurent aussi dans la liste, mais ont de plus petites capitalisations boursières.

«D’après nous, WSP devrait être choisie pour entrer au TSX 60, ce qui générerait une demande d’un montant totalisant 593 millions de dollars pour le titre de l’entreprise», raconte Jean-Michel Gauthier, précisant que tous les fonds indiciels et fonds négociés en Bourse qui répliquent l’indice TSX 60 devront se procurer des actions de la société.

Standard and Poors devrait faire connaître son choix au cours des prochains jours.

 

Metro (MRU, 74,15$) : de la croissance dans un environnement volatil

Metro (MRU, 74,15$) : de la croissance dans un environnement volatil

L’épicier et pharmacien Metro dévoilera ses résultats financiers du second trimestre de son exercice 2023 le 19 avril. L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, anticipe que le bénéfice par action progressera de 13% sur un an à 0,95$ (consensus des analystes à 0,94$), alors que la performance de l’entreprise à la période correspondante il y a un an était de 0,84$.

«Nous anticipons des ventes solides et une augmentation des marges bénéficiaires grâce à la performance des pharmacies, à des améliorations de l’efficacité opérationnelle et aux rachats d’actions, en partie compensées par une réduction des marges sur les ventes d’aliments», soutient l’analyste.

Pour les épiceries, l’analyste mise sur une croissance des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) de 5,5%, comparativement à 0,8% il y a un an. Du côté des pharmacies, Vishal Shreedhar prévoit que les ventes d’établissements comparables progresseront de 6% pour la section commerciale et de 4,5% pour les médicaments d’ordonnance.

La société devrait selon lui générer des revenus de 4,53 milliards de dollars (G$) durant le trimestre, alors que le consensus des analystes est légèrement plus optimiste à 4,55G$. Les revenus avaient totalisé 4,27G$ l’an dernier.

Vishal Shreedhar ajoute que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) devrait atteindre 449 millions de dollars (M$), lui qui était ressorti à 414M$ l’an dernier. Le consensus des analystes attend de son côté 444M$.

«Nous maintenons notre thèse selon laquelle Metro est une entreprise solide qui a livré une performance supérieure à long terme grâce à une bonne exécution et à une bonne allocation du capital. Toutefois, ces attributs favorables sont entièrement pris en compte dans la valeur actuelle du titre, à notre avis», dit-il.

L’analyste cite en exemple le fait que le titre de Metro se négocie à un ratio de 10,8 fois le BAIIA prévu des 12 prochains mois, alors que ceux de Loblaw et d’Empire (IGA) se négocient à des ratios respectifs de 8,3 fois et de 6,8 fois.

Il réitère sa recommandation de performance égale au secteur pour le titre de Metro et relève légèrement son cours cible sur un an qui passe de 80$ à 81$. Il donne ainsi au titre une valeur de 11 fois le BAIIA prévu pour les années fiscales 2024 et 2025.