Que faire avec les titres d’Intact, Apple et Mastercard ? Voici quelques recommandations d'analyste.
Que faire avec les titres d’Intact, Apple et Mastercard ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Intact (IFC, 125,45$) : trop cher
Les nombreux vents de face qui soufflent contre l’assureur de dommages risquent de freiner toute amélioration du rendement des capitaux propres, croit Jaeme Gloyn, de Financière Banque Nationale, qui émet une recommandation «performance de secteur», mais dont la cible est inférieure au cours actuel.
L’analyste croit qu’il sera difficile pour Intact d’obtenir un rendement des capitaux propres supérieur à 13% tandis que les mauvaises nouvelles rendent difficile le dépassement de ce seuil.
Il peut arriver qu’une catastrophe augmente le nombre de réclamations, que la valeur des réclamations enfle ou que la concurrence soit plus forte un certain trimestre. Bref, il y a toujours «quelque chose», qui vient gruger le rendement de capitaux propres, selon lui.
M. Gloyn voit dans les résultats du deuxième trimestre un autre exemple qui vient renforcer son opinion à long terme. Intact a dévoilé un bénéfice par action de 1,44$, une augmentation de 4%, tandis que le consensus des analystes était à 1,79$.
Ce trimestre-ci, la mauvaise nouvelle se trouve du côté de l’augmentation des provisions pour pertes dans l’assurance automobile en raison d’une augmentation des réclamations en Ontario et en Alberta.
L’entreprise n’est pas mauvaise en soi et mériterait même une prime, juge l’analyste. Il trouve que le marché accorde toutefois une évaluation trop généreuse. Dans les conditions actuelles, il estime que le titre devrait s’échanger entre 2,1 et 2,2 fois le ratio prix/valeur comptable.
L’analyste reconnaît même qu’en raison des qualités fondamentales de l’entreprise, une prime qui le mènerait à 2,3 fois serait «appropriée». Or, le marché alloue plutôt un multiple de 2,5 fois à l’action, ce qui est trop élevé, selon lui.
La cible est abaissée passant de 124$ à 121$, ce qui fait en sorte que la cible est plus basse que le cours actuel du titre.
Apple: le pari des services
Malgré un déclin de 12% des ventes de iPhones, les résultats d’Apple sont supérieurs aux attentes. Michael Walkley, de Canaccord Genuity, se dit impressionné par la croissance des services.
Pour contrer la diminution des ventes de téléphones intelligents, Apple veut accroître ses ventes dans le domaine des services afin de tirer plus de revenus récurrents des 1,4 milliard d’appareils qui se trouvent dans son écosystème.
Les revenus tirés des services ont connu une croissance de 13% pour s’établir à un record de 11,5G$US.
D’autres développements sont prévus dans la division, note l’analyste, notamment la carte Apple le mois prochain et Apple TV cet automne. L’analyste croit donc qu’Apple peut continuer de faire croître la division à un rythme supérieur à 10%. Le but serait d’avoir 500 millions d’abonnés d’ici 2020 (420 millions au troisième trimestre). «Nous croyons que le secteur des services, avec ses marges plus élevées, connaîtra une plus forte croissance que l’entreprise dans son ensemble», commente l’analyste.
Même si les ventes ont décliné de 12% pour le iPhone, l’analyste souligne que la tendance s’est améliorée en Chine. Les plans de financement pour les appareils ainsi que les mesures de relance de l’économie chinoise ont contribué à une stabilisation de ce marché.
L’analyste pense que le rythme de 12% de diminution des ventes se maintiendra pour 2019, mais anticipe un rebond de 10% en 2020. Si la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis devait s’intensifier, ces prévisions pourraient cependant être trop optimistes, admet l’analyste.
Autres éléments soulignés par l’analyste, les ventes de Mac, pour leur part, ont augmenté de 11% et les ventes d’accessoires intelligents (montres) ont bondi de 50%. La société a également retourné près de 21 G$US à ses actionnaires par le biais de rachats d’actions et de dividendes, au troisième trimestre seulement.
Canaccord Genuity bonifie ses prévisions de bénéfice par action pour les exercices 2019 et 2020, qui passe de 11,39$US à 12,21$US pour 2019 et de 13,46$US à 14,91 $US pour 2020.
M. Walkley réitère sa recommandation d’achat et augmente sa cible de 202$US à 240$US.
Mastercard (MA, 278,16$) : de bons résultats
James Fotheringham, de BMO Marchés des capitaux, augmente légèrement sa cible après le dévoilement des résultats. La cible passe de 326 $US à 328 $US, ce qui implique un gain de 14%.
Mastercard a dévoilé un bénéfice par action de 1,89 $US, soit 4% de plus que le consensusde 1,82$US des analystes.
Dans l’ensemble, l’analyste note que les revenus ont été plus importants qu’attendu et que les coûts ont été plus bas. Par contre, les frais d’intérêt ont été plus élevés tandis que la société a émis pour près de 2 G$US en nouvelle dette.
Malgré les bons résultats, la société maintient ses prévisions pour l’année.
BMO Marchés des capitaux, pour sa part, maintient sa prévision d’un bénéfice par action de 7,60$US pour l’exercice 2019, mais augmente de moins de 1% sa prévision de 2020, qui passe de 8,96$US à 8,99$US.
Même s’il émet une recommandation «surperformance», l’analyste préfère le titre de la rivale Visa qui s’échange à un rabais de 2,4 fois les prévisions de bénéfice des 24 prochains mois. L’analyste s’attend à ce qu’il y ait un retour du balancier à un certain point.