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À surveiller: Intact, MTY et Cineplex

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Intact, MTY et Cineplex

La croissance de MTY au deuxième trimestre provient notamment d’acquisitions telles BBQ Holdings, Wetzel’s Pretzels ainsi que Sauce Pizza and Wine aux États-Unis, mais également de la fin des restrictions sanitaires au Canada. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Intact, MTY et Cineplex? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Corporation financière Intact (IFC, 197,58$): les catastrophes canadiennes font monter les pertes

La Corporation financière Intact a mis à jour ses pertes liées aux catastrophes naturelles, qui ont presque doublé au deuxième trimestre en raison des nombreuses catastrophes survenues au Canada.

L’estimation de ces pertes par l’entreprise est de 421 M$ avant impôts (ou 1,79$ par action après impôts), indique l’analyste de la CIBC, Paul Holden. Ce montant est de loin supérieur à la moyenne historique de ce trimestre, et aussi loin devant les prévisions de la CIBC (229 M$). La différence provient bien entendu des feux de forêt qui ont ravagé une partie des provinces de l’Atlantique, mais aussi d’une tempête de verglas et d’inondations au Québec.

Les catastrophes canadiennes représentent environ 80% de toutes les pertes, avec 75% d’entre elles attribuables aux individus et la balance aux entreprises. Le reste des pertes provient du Royaume-Uni et de l’Irlande (15%) et des États-Unis (6%).

Cette différence entre les prévisions et la dernière estimation d’Intact représente un montant de 0,72$ par action, après impôts.

En incorporant cette nouvelle donnée, la CIBC abaisse son bénéfice par action pour le deuxième trimestre de 3,21$ à 2,49$. Paul Holden rappelle que le consensus du marché était de 3,23$, et il s’attend à ce que les autres analystes procèdent eux aussi à une réévaluation à la baisse.

La bonne nouvelle, s’il y a en a une, est que l’institution financière ne modifie pas son scénario pour Intact à court terme. Elle présume que les pertes liées aux catastrophes naturelles devraient être dans les fourchettes fournies par la direction de l’entreprise pour la deuxième moitié de 2023 et l’exercice financier de 2024. L’estimation de la CIBC pour ces pertes est de 710 M$ pour 2024, ce qui sous-tend une augmentation annuelle d’environ 10%.

La CIBC maintient sa prévision de surperformance du titre d’Intact face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 225$.

 

Groupe MTY (MTY, 61,10$) : la fin de la pandémie a un impact positif sur les revenus

Groupe MTY (MTY, 61,10$) : la fin de la pandémie a un impact positif sur les revenus

La fin de la pandémie, et surtout du confinement, a eu des effets positifs sur les revenus du Groupe MTY au deuxième trimestre, qui ont grimpé de 87,8% comparativement à la même période l’an dernier.

L’analyste Nick Corcoran d’Acumen Capital indique que l’entreprise rapporte des ventes de 1,47 G$, soit une augmentation de 39% par rapport au même trimestre l’année précédente. Les revenus, eux, sont passés à 305,2 M$ (+87,8%). La croissance provient notamment d’acquisitions telles BBQ Holdings, Wetzel’s Pretzels ainsi que Sauce Pizza and Wine aux États-Unis, mais également de la fin des restrictions sanitaires au Canada.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) était lui aussi en forte augmentation sur une base annuelle (56,7%) à 74,6 M$, mieux que l’estimation d’Acumen Capital (62,4 M$) et le consensus du marché (65,4 M$). Cette hausse est largement due à une croissance organique d’environ 40% supérieure à ce qu’elle était au même trimestre en 2022. L’analyste estime destinées à propulser cette croissance portent fruits, et que tous les indicateurs clés sont au vert.

MTY a de plus généré un flux de trésorerie de 45,1 M$, ce qui lui a permis de payer 26,8 M$ de dette à longue échéance. Il faut également mentionner que l’entreprise s’est servie de son flux de trésorerie pour effectuer certains paiements dans les transactions impliquant Kahala et Wetzel’s Pretzels (10 M$) ainsi que des dépenses de rénovations de restaurants (8 M$).

Acumen Capital maintient sa recommandation du titre de MTY ainsi que son cours cible de 84$.

 

Cineplex (CGX, 9,13$) : box-office sur trame de conflit de travail

 

Cineplex (CGX, 9,13 $) : box-office sur trame de conflit de travail

Cineplex a présenté un box-office égalant presque ce qu’il était avant la pandémie en mai et juin, mais l’intrigue pourrait tourner au drame si le conflit avec les écrivains et les artistes d’Hollywood ne se règle pas rapidement.

Après un mois d’avril à 69% (Avengers : Endgame était sorti en 2019) de ce qu’il était pour le même mois en 2019, les mois de mai (96%) et juin (98%) ont réussi à approcher les chiffres prépandémiques, malgré une sous-performance des films The Flash, Elemental et le dernier de la série Indiana Jones.

Malgré ces bonnes nouvelles, la situation de Cineplex demeure précaire à l’aube d’une possible expansion du conflit de travail dans l’industrie cinématographique, explique l’analyste de Banque Nationale Marchés financiers, Adam Shine.

Si la Writers Guild of America (WGA) sont en grève depuis le 2 mai, la Screen Actors Guild (SAG) et l’American Federation of Television and radio Artists (AFTRA) négocient actuellement avec l’Alliance of Motion Pictures and Television Producers (AMPTP) pour le renouvellement de leurs ententes respectives, avec une date de tombée prévue pour le 12 juillet pour le déclenchement d’une grève. Pas moins de 98% de la SAG-AFTRA ont donné le mandat de grève à leurs représentants, soulignant qu’ils ne se satisferaient pas d’un compromis moitié-moitié avec les studios hollywoodiens.

D’un côté les acteurs et les écrivains craignent de voir leur gagne-pain disparaître à cause de l’intelligence artificielle, tandis que les studios cherchent à rationaliser les coûts dans un environnement de changements d’habitudes des consommateurs et de diminution des revenus publicitaires, tranche l’analyste.

Une grève du côté des acteurs dès le 13 juillet pourrait faire grincer des dents les studios, avance Adam Shine, et il n’est pas encore clair comment cette impasse pourrait se dénouer rapidement. Il rappelle que les studios travaillent en avance sur les films à venir, souvent avec 12 mois de délais, ce qui veut dire que Cineplex pourrait se retrouver avec un trou dans son offre en 2024 si jamais le conflit de travail durait au moins six mois.

La Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Cineplex face à son secteur d’activité ainsi que son cours cible de 13$.