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À surveiller: Intact, Richelieu et Aritzia

Dominique Beauchamp|08 Décembre 2020

À surveiller: Intact, Richelieu et Aritzia

Photo: 123RF

Que faire avec les titres d’Intact, Quincaillerie Richelieu et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Intact (IFC, 148,49$): un gros et bon achat, l’exécution fera le reste

C’est au tour de Phil Hardie, de Banque Scotia, de saluer l’achat historique de l’assureur britannique RSA Insurance Group, maintenant qu’Intact a complété l’émission d’actions pour le financer.

Comme ses collègues, l’analyste est impressionné par la transaction de 5,1 milliards de dollars qui s’avère très rentable avant même les synergies de 250 millions de dollars.

Après la transaction, la valeur comptable d’Intact devrait grimper de 25%. La première année, RSA ajoutera de 7 à 9% aux bénéfices et plus de 10% d’ici 36 mois.

RSA Canada contribuera les trois quarts des synergies visées par Intact (sa part de marché passera de 17 à 22%), suivie de 20% pour les activités internationales. Le reste proviendra des produits d’assurance de spécialité.

Si Phil Hardie avait précédemment identifié RSA Canada comme une cible d’achat attrayante, il est surpris par l’achat de RSA UK International et 50% des activités de RSA au Danemark.

Malgré son étonnement, Phil Hardie juge que la diversification internationale et l’éventail accru de produits d’assurance devraient renforcer la résilience du groupe à long terme et lui donner de nouvelles options pour s’adapter aux futurs changements dans l’industrie de l’assurance en dommages.

Selon ses calculs, Intact a mis la main sur les activités britanniques à un prix d’aubaine de 0,4 fois la valeur comptable.

«La confiance des investisseurs» est forte envers l’intégration de RSA Canada, mais elle l’est moins pour les activités étrangères, admet l’analyste. Toutefois, dans le passé, l’achat de OneBeacon a démontré la capacité des dirigeants à transmettre leur savoir-faire et à prendre pied dans de nouvelles régions, fait-il valoir.

Au cours actuel, le titre ne reflète pas les bienfaits de la transaction. Il offre donc un fort potentiel à mesure que les dirigeants d’Intact procureront les synergies et les bénéfices promis.

Outre les habituelles économies, Phil Hardie s’attend à ce que la sélection et la segmentation des risques d’assurance et de meilleurs rendements sur les investissements de RSA UK augmentent davantage les bénéfices de la transaction, même s’il assume que 7% des clients pourraient quitter l’assureur.

L’analyste soulève son cours cible de 166 à 175$, soit 2,3 fois la valeur comptable par action prévue à la fin de 2021.

Le bénéfice qu’il prévoit augmente de 6,4% à 9,25$ par action en 2021 et de 13,6% à 10,94$ en 2022.

Quincaillerie Richelieu (RCH, 34,92$): après un repli, le titre redevient intéressant

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Le recul de 12% du titre du grossiste de quincaillerie architecturale depuis le 8 octobre incite Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, à y jeter un nouveau coup d’œil.

L’analyste avait recommandé d’éviter l’action après qu’elle ait atteint un sommet annuel qui avait poussé son évaluation à un niveau trop riche à son goût.

Zachary Evershed n’en recommande pas encore pas l’achat, mais il passe au neutre et prévoit que de futures acquisitions amélioreront ses perspectives davantage.

L’analyste s’attend en effet à ce que la société sans dettes profite de ses flux de trésorerie excédentaires annuels de 90 millions de dollars pour consolider plus activement son créneau, aux États-Unis où le distributeur bénéficie d’une «longue piste de décollage».

La société a aussi racheté 678 400 actions au cours des six dernières semaines au cours moyen de 36,90$, ce qui ajoute 0,02$ par action aux prévisions de bénéfice de 2022 et 0,50$ par action à sa valeur.

Son cours-cible passe ainsi de 33 à 33,50$. Cette cible reste toutefois inférieure au cours actuel.

Zachary Evershed se dit «à l’aise avec une évaluation de 20 fois les bénéfices prévus en 2022» parce que des acquisitions pourraient ajouter au potentiel d’ici 12 à 18 mois.

Déjà en 2020, Richelieu a ajouté 70 millions de dollars à ses revenus en réalisant cinq acquisitions, ce qui est supérieur à la moyenne annuelle de 40 M$ depuis 2016.

Un multiple stable de 20 fois et l’ajout de 120 M$ aux revenus par le biais d’acquisitions, ferait passer sa valeur à 37,49$, révèle sa matrice d’évaluation. Et si le multiple d’évaluation revenait au niveau de 23,9 fois les bénéfices prévus en 2022 qu’il avait le 8 octobre, la valeur du titre serait alors de 44,99$, illustre cette matrice.

Aritzia (ATZ, 25$): la chaîne de mode féminine émerge aguerrie de la pandémie

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Le détaillant de mode féminine a rebondi de 134% depuis le creux pandémique de mars et son gain de 30% depuis le début de l’année décuple celui de l’indice S&P/TSX (3%).

Patricia Baker, de Banque Scotia, attribue cette remontée à l’agilité du détaillant de Vancouver qui a pu pivoter ses ventes en ligne et offrir plus de vêtements décontractés à ses clientes confinées.

Ces atouts lui serviront en 2021, une année qui connaîtra encore son lot de défis, indique l’analyste qui se dit convaincue que le détaillant ressortir aguerri de la pandémie.

«Sa plateforme en ligne exceptionnelle, le petit nombre de ses boutiques (98), son modèle d’exploitation unique et le positionnement de sa marque constituent des avantages par rapport aux autres détaillants de vêtements», évoque Patricia Baker.

Au cours actuel, le titre s’échange à un multiple élevé de 29,5 fois les bénéfices prévus en 2021, mais Aritzia devrait pouvoir soutenir une telle évaluation à mesure qu’elle réalisera son plan de croissance et saisira les occasions que la pandémie suscitera.

En 2021, les plans prévoient 6 à 7 nouvelles boutiques, deux magasins éphémères et la relocalisation de trois autres magasins.

Aritzia a aussi investi dans de nouveaux outils interactifs pour personnaliser davantage la vente par des stylistes en ligne à l’aide de données sur les habitudes d’achat.

Le marchand a mis en branle 18 projets différents pour doubler d’ici cinq ans son offre en ligne en ajoutant de nouvelles couleurs, tailles, styles et catégories.

Son nouveau système intégré de la gestion du cycle de produits – du design à l’approvisionnement des magasins – est aussi fonctionnel depuis octobre, après des années d’investissements.

Les nombreuses faillites (35 détaillants) et fermetures de commerces (plus de 10 000) en Amérique du Nord, à ce jour en 2020, pourraient aussi libérer des emplacements attrayants alors que les propriétaires immobiliers voudront attirer de nouveaux locataires. «La pandémie devrait aussi attirer des employés de qualité à son groupe un peu partout dans le monde», croit aussi Patricia Baker.

À ses yeux, le détaillant mérite une évaluation semblable à celle de Canada Goose (GOOS, 43,25$) étant donné le taux de croissance plus élevé (19,5%) de ses bénéfices que celui de 13,5% du fabricant de parkas de duvet.

Patricia Baker hausse son cours-cible de 23,50 à 29,50$, soit 28,5 fois le bénéfice de 2022 et renouvelle sa recommandation d’achat.