Que faire avec les titres d’Industries Lassonde, Fiera Capital et Open Text? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres d’Industries Lassonde, Fiera Capital et Open Text? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Industries Lassonde (LAS.A, 167,90$): trois cibles manquées
Le troisième trimestre du producteur des jus Oasis rappelle que les vents de front persistent encore et minent les résultats.
Les revenus de 422,9 millions de dollars ont raté la cible de 428M$. Presque toute la croissance de 0,4% (sans l’effet des changes et les acquisitions) provient des jus de marque maison que Lassonde produit pour les épiciers, indique Fréderic Tremblay, de Desjardins Marchés des capitaux.
La hausse des coûts de fabrication et les prix élevés du concentré de pommes ont toutefois réduit le bénéfice d’exploitation de 6% à 39,5M$, soit 10% moins que prévu.
Certaines usines américaines se situent dans des régions au plein emploi. Le taux de roulement du personnel engendre des coûts de formation, indique aussi M. Tremblay.
Le bénéfice net de 2,21$ par action du trimestre est aussi de 12% inférieur aux prévisions de 2,51$.
Le portrait des coûts est inégal. Les frais de transport se sont stabilisés à un niveau légèrement supérieur à la moyenne historique.
Par contre, les prix élevés du concentrés de pommes persistent en raison du conflit commercial et d’une mauvaise récolte en Europe. La faiblesse actuelle du cours du concentré d’orange est favorable pour Lassonde, ajoute M. Tremblay.
Dans le marché américain ultra-compétitif, Lassonde n’a pas pu refiler aux clients toute la hausse de ses coûts.
«Dans ce contexte, le retrait éventuel du tarif douanier de 25% imposé sur le concentré de pommes serait très favorable pour Lassonde», ajoute l’analyste.
Au Canada, les investissements pour accroître la capacité de production d’aliments de spécialité ont aussi ralenti la production d’une usine. Cet impact se fera aussi sentir au prochain trimestre.
En conséquence, l’unique analyste à assurer le suivi d’Industries Lassonde abaisse son cours-cible, de 195 à 180$, cette fois. En août 2018, ce cours-cible était de 295$.
Ce nouveau cours-cible équivaut à 9 fois le nouveau bénéfice d’exploitation prévu pour 2020, de 181,6M$ au lieu de 191,6M$.
Ceci dit, Lassonde devrait augmenter ses revenus légèrement en 2020 et 2021, grâce à ses produits de bien-être et d’hydratation, alors que l’industrie des jus et des boissons recule de 1,5% par année, précise M. Tremblay.
Fiera Capital (FSZ, 11,06$): la nouvelle répartition de capital rassure
Fiera Capital (FSZ, 11,06$): la nouvelle répartition de capital rassure
Les résultats supérieurs aux attentes et la nouvelle stratégie de capital renforcent la force d’attraction du gestionnaire de portefeuille pour Desjardins Marché des capitaux qui en fait toujours son titre favori.
Le bénéfice d’exploitation de 46,6 millions de dollars a surpassé les prévisions (de 44,9M$) grâce à des honoraires plus élevés que prévu et à une légère réduction des dépenses, indique Gary Ho.
Le bénéfice trimestriel de 0,32$ par action, par rapport à 0,27$ un an plus tôt, est aussi conforme aux prévisions.
L’analyste est particulièrement satisfait de l’engagement du gestionnaire à réduire sa dette, un souci récurrent des investisseurs.
La dette équivaut à 2,9 fois le bénéfice d’exploitation, mais M. Ho s’attend à ce que ce ratio diminue davantage à court terme puisque Fiera à 88 M$ d’encaisse à sa disposition.
Fiera a aussi indiqué qu’elle investira surtout dans sa capacité de distribution et son infrastructure technologique au lieu de multiplier les acquisitions, à moins que des occasions ne se présentent.
M. Ho ne s’inquiète pas de la perte de mandats de gestion institutionnelles de 1,4 milliard de dollars en revenus fixes parce que les honoraires de 0,26% seront bientôt remplacés par ceux d’autres mandats dont les honoraires sont de 0,34%.
Fiera a décroché un nouveau mandat européen de 1,5 G$ et son pipeline de mandats potentiels atteint 1,5 G$ répartis dans diverses stratégies, précise l’analyste.
M. Ho réitère sa recommandation d’achat qui repose sur l’expansion de la plateforme de gestion alternative, les flux de trésorerie libres, l’expansion potentielle de 30% des marges à long terme, un modèle d’affaires moins sujet à la réglementation et un généreux dividende de 7,5%.
L’analyste mentionne l’ajout potentiel du titre à l’indice canadien des aristocrates de dividendes.
M. Ho relève légèrement ses prévisions de bénéfice pour 2019 (1,31$), 2020 (1,49$)et 2021 (1,65$), mais maintient son cours-cible de 13,75$.
Open Text (OTEX, 56,25$): le deuxième plus gros achat de son histoire plaît
Open Text (OTEX, 56,25$): le deuxième plus gros achat de son histoire plaît
Le spécialiste de la gestion de documents numériques et d’échanges de données réalise le deuxième plus gros achat de son histoire, en mettant la main sur l’américaine Carbonite (CARB, 22,95$US) pour 1,4 milliard de dollars américains.
Cet achat se compare aux acquisitions totales de 6G$ US depuis dix ans.
L’achat bostonnais plait à Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, même si Open Text paie 8 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021 par rapport au multiple moyen de 7 fois payé pour ses achats depuis cinq ans.
La croissance interne de Carbonite et la proportion élevée (90%) des revenus récurrents justifient le prix payé à son avis.
Les solutions de sauvegarde dans l’infonuagique et de protection des terminaux de Carbonite sont complémentaires à ceux d’Open Text.
Carbonite a elle-même mis la main sur le spécialiste de cybersécurité Webroot en mars pour 618,5M$US, précise l’analyste.
Le fournisseur américain apporte une nouvelle clientèle, soit celle des petites et moyennes entreprises.
Enfin, Open Text pourra à son tour offrir les solutions de Carbonite à ses grands clients d’affaires et à l’international.
La croissance interne de Carbonite, estimée à 7 à 9%, est plus robuste que celle d’Open Text (1,9% prévu en 2020).
M. Treiber estime que cet achat ajoutera de 9 à 11% aux bénéfices d’Open Text en 2021 et de 12 à 13% par la suite, si la société atteint les marges d’exploitation de 38 à 40% auxquelles elle aspire.
Avant 2021, Open Text devra toutefois dévaluer les revenus reportés de 15 à 20% de Carbonite, pour des raisons comptables, comme c’est souvent le cas dans le monde des logiciels.
Étant donné la proximité de Carbonite, il est possible qu’elle contribuera plus rapidement aux profits que les 18 mois prévus par Open Text. «Les synergies de revenus pourraient aussi dépasser les attentes initiales», écrit M. Treiber, dans une note préliminaire.
L’analyste espère que les derniers achats d’Open Text, incluant celui de Catalyst en janvier, aideront le titre à rejoindre l’évaluation plus élevée des consolidateurs canadiens du logiciel.
Son action s’échange à un multiple de 12 fois le bénéfice d’exploitation prévu dans 12 mois comparativement à 18 fois pour son groupe-repère.
M. Treiber hausse son cours-cible de 62,25$ à 66,20$CA et réitère sa recommandation d’achat.