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À surveiller: Lassonde, Lightspeed et Boyd Group

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres d’industries Lassonde, Lightspeed, et Boyd Group?

Que faire avec les titres d’industries Lassonde, Lightspeed, et Boyd Group? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Industries Lassonde (LAS.A, 174,00$): certains coûts se stabilisent, mais pas la concurrence

Les résultats de quatrième trimestre du producteur de jus ont été relativement conformes à l’avertissement qu’avait émis la société en février.

Malgré le retour à la normale des prix du plastique et l’augmentation plus modérée des coûts du transport, Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux, ne recommande toujours pas l’achat du le titre qui a flanché de 41% depuis son sommet. Il avait réduit son cours cible de 250 à 195$ en février.

L’analyste s’attend à ce que certaines pressions sur les coûts persistent à court terme aux États-Unis, dont l’effet de la pénurie de main-d’œuvre sur les charges salariales.

Son rival Refresco lui livre aussi une concurrence «intense» qui affaiblit les prix de vente.

En un mot, l’analyste croit que les vents contraires se dissiperont lentement.

«L’évaluation est attrayante pour les investisseurs à long terme, mais nous ne changeons pas notre recommandation de conserver, car d’autres titres nous semblent plus intéressants», écrit-il.

Sans l’acquisition d’Old Orchard Brands, les revenus d’Industries Lassonde ont fléchi de 0,3% au quatrième trimestre. Un recul de 11,9 millions de dollars du volume des ventes des produits de marque nationale a d’ailleurs gonflé les stocks de produits finis entreposés.

Sans d’Old Orchard, le coût des ventes a bondi de 6,5% ce qui explique la chute de 27% du bénéfice d’exploitation (à 38,9M$) et de 57% du bénéfice par action (à 2,26$).

Lassonde attribue cette hausse à l’augmentation du prix du concentré de pommes et du plastique. Les frais de transport et d’entreposage ont bondi de 21% en 2018.

La baisse du volume de production aux États-Unis, où Lassonde réalise désormais 61% de ses revenus, a nui à la récupération des frais fixes.

Old Orchard, un important fabricant de jus et boissons de fruits prêts à boire, a essuyé un déficit d’exploitation de 400 000$, au quatrième trimestre.

M. Tremblay s’attend à une hausse modeste de 2% du bénéfice à 9,98$ par action du bénéfice en 2019, suivi d’un rebond de 21,5% à 12,13$ par action en 2020.

Il faudra attendre 2020 pour que le bénéfice d’exploitation retrouve le niveau qu’il avait en 2017.

Au cours actuel, Lassonde s’échange à un multiple de 17,7 fois le bénéfice attendu en 2019.

Lightspeed (LSPD, 21,38$): un premier analyste amorce le suivi de la recrue avec un cours cible de 25$

Lightspeed (LSPD, 21,38$): un premier analyste amorce le suivi de la recrue avec un cours cible de 25$

Comme le veut la tradition, trois semaines après son entrée en Bourse, un premier analyste amorce le suivi du concepteur de logiciels aux points de ventes pour les commerces.

D’entrée de jeu, Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, se demande quel est le potentiel pour une société qui vaut déjà 1,4 milliard de dollars et dont l’action a déjà grimpé de 34%.

À son avis, le potentiel d’appréciation est encore considérable pour les investisseurs à long terme étant donné que Lightspeed détient seulement 1% de l’énorme marché des solutions omnicanales pour le commerce au détail.

M. Tse aime la plateforme différenciée de la société qui offre ses solutions infonuagiques en modules sous forme d’abonnement.

Le client peut choisir dans une panoplie de fonctionnalités, de la simple la gestion aux points de vente jusqu’à l’analyse des données-clients, en passant par la gestion du programme de fidélité, la gestion des paiements et des stocks.

Les logiciels sont faciles à utiliser pour les restaurants, les bars, les cafés et les petits commerces, dit M. Tse.

La stratégie d’acquisition de clients et d’accroissement des revenus mensuels lui semble viable aussi.

Son cours cible d’un an de 25$ représente un fort multiple de 14 fois les ventes prévues en 2020. Il représente un gain potentiel de 17%.

M. Tse prévoit des pertes décroissantes jusqu’en 2021 pour la société de Montréal, soit 0,41$ en 2019, 0,17$ en 2020 et 0,09$ en 2021. Il projette le premier bénéfice, de 0,04$, en 2022.

Un tableau sommaire indique que Lightspeed devrait commencer à dégager des flux de trésorerie de son exploitation à partir de 2021. M. Tsé projette des flux de 9M$ en 2021 et de 24,6M$ en 2022.

Son modèle assume une accélération de la croissance des ventes annuelles, de 34% en 2019 à 51% en 2021 .

Grâce à l’émission de 260M$ d’actions à 16$ chacune, l’encaisse au bilan s’élève à 215M$ en 2019.

Boyd Group (BYD.UN,141,33$): le carrossier multiplie les acquisitions

Boyd Group (BYD.UN,141,33$): le carrossier multiplie les acquisitions

Boyd Group met la main sur sept carrossiers opérant avec l’enseigne Fix Auto dans les états de Washington et de l’Oregon cette fois, portant à 41 le nombre de ses achats au seul premier trimestre.

Ce nombre se compare à l’objectif annuel de 65 qu’avait David Newman de Desjardins Marché des capitaux.

Si le consolidateur conserve un rythme aussi «torride», il faudra relever nos estimés, évoque l’analyste.

«Boyd permet aux carrossiers l’occasion de vendre leur commerce, une option que les franchiseurs n’offrent habituellement pas», explique M. Newman.

Boyd accélère la cadence pendant que ses deux rivaux Caliber et ABRA intègrent eux-mêmes des acquisitions et doivent composer avec un endettement élevé, croit M. Newman.

La valeur de la transaction n’a pas été dévoilée, mais M. Newman l’estime à 10-13 millions de dollars. Boyd convertira les franchises acquises à sa propre enseigne Gerber.

L’achat devrait ajouter 1,5 à 2M$ au bénéfice d’exploitation de Boyd et atteindre le rendement sur le capital investi de 27% qu’a obtenu la société depuis cinq ans.

L’achat ajoute à la densité de Boyd dans la région du Nord-est du Pacifique.

M. Newman ne touche pas à son cours-cible de 151$ et maintient sa recommandation d’achat.