(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Lassonde, Recettes Illimitées et Dialogue? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Industries Lassonde (LAS.A, 184,01$): de quoi étancher la soif de ses actionnaires
Le premier trimestre réaffirme la confiance que porte Frédéric Tremblay de Desjardins Marché des capitaux à l’entreprise de Rougemont.
Le producteur des jus Oasis a dévoilé un trimestre conforme aux attentes, a réitéré l’aperçu pour 2021 et a relevé son dividende de 35% à 0,88$ par action comme l’avait prévu l’analyste.
Frederic Tremblay se dit particulièrement satisfait de la croissance interne de 2,2% des revenus à 466,8 millions de dollars au premier trimestre parce que ces ventes se comparent aux forts achats de confinement de mars 2020.
De plus, signe que le producteur de jus peut imposer ses prix et protéger ses marges, Lassonde haussera graduellement ses prix au détail aux deuxième et troisième trimestres afin de refiler aux consommateurs l’augmentation des coûts de la résine et du transport, entre autres.
Frédéric Tremblay prévoit donc un déclin du bénéfice d’exploitation au deuxième trimestre en raison du décalage entre la hausse des coûts et les prix de ventes. L’analyste note que la rivale Refresco a aussi annoncé son intention de relever ses prix au deuxième semestre.
Lassonde a répété que les revenus de 2021 devraient rester au même niveau élevé qu’en 2020, un autre facteur positif dans une industrie où la consommation globale de jus décline.
L’analyste attribue cette croissance à l’ajout de capacité de jus de format individuel aux États-Unis pour servir des gros détaillants américains, s’enthousiasme-t-il.
«Nous croyons que la demande pour les jus en format individuel augmentera à nouveau après la pandémie en raison du retour à l’école et au bureau», ajoute-t-il.
Frédéric Tremblay table sur une hausse de 12,6% du bénéfice à 14,34$ par action en 2022.
De surcroît, le bilan sain de l’entreprise lui permet d’envisager d’autres acquisitions ciblées maintenant que l’intégration de Sun-Rype achève.
Les investisseurs peuvent mettre la main sur ce portrait de qualité à bon prix puisque le titre de Lassonde s’échange à un multiple de seulement 7,4 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022, soit 29% de moins que lors du pic de 10,5 fois atteint en juin 2018.
Recettes Illimitées (RECP, 21,05$): le proprio de St-Hubert et The Keg prêt à passer à l’offensive
Recettes Illimitées (RECP, 21,05$): le proprio de St-Hubert et The Keg prêt à passer à l’offensive
Le franchiseur des chaînes Harvey’s, St-Hubert, Kelsey’s, Swiss Chalet et The Keg a déçu au deuxième trimestre, mais George Doumet de Banque Scotia est confiant que le restaurateur fait tout en son pouvoir pour planifier l’éventuel retour à la normale.
Le groupe compte 1330 restaurants et 25 enseignes.
La performance de certains restaurants américains du groupe, soit des enseignes The Keg et Elephant and Castle, donne espoir puisqu’ils renouent avec la croissance des ventes comparables de 2019, indique l’analyste.
Les restrictions sanitaires dans plusieurs marchés canadiens l’obligent à tempérer ses attentes pour le deuxième trimestre, mais George Doumet augmente ses estimations pour le deuxième semestre de 2021 et pour 2022.
Le bénéfice d’exploitation prévu baisse de 163 millions de dollars à 153 M$, en 2021, mais augmente de 195 à 207 M$ pour 2022.
«Si l’expérience américaine devait arriver au Canada, nos prévisions augmenteraient», dit-il conférant ainsi au titre de Recettes Illimitées un fort potentiel d’appréciation au cours actuel.
En ce qui a trait au deuxième trimestre, le bénéfice d’exploitation de 24 M$ a raté ses prévisions de 33,7 M$ malgré des subventions fédérales de 22 M$.
Le franchiseur prévoit des subventions du même ordre au troisième trimestre.
Il faut dire que les ventes par restaurants comparables ont reculé de 28%, à peine mieux que la chute de 32% du premier trimestre puisque 89% des 13 semaines terminées le 28 mars ont subi des fermetures forcées.
Le recul des ventes comparables masque toutefois l’explosion de 75% à 149,8 M$ du chiffre d’affaires total réalisé en ligne.
La société s’attend à ce que certaines restrictions sanitaires soient assouplies dans certaines province en juin, mais ne prévoit pas un retour à l’activité du troisième trimestre de 2020, avant juillet.
George Doumet signale que Recettes Illimitées exploite trois «cuisines fantômes», ces cuisines partagées par six de ses enseignes en plus de celles de Fresh et de Bento Sushi, sans salle à manger. Le client peut commander en ligne auprès des huit enseignes dans une même commande à emporter ou demander la livraison.
La société prévoit ajouter deux autres succursales de ce concept d’ici la mi-2021, dont une à Montréal. L’analyste ne précise pas si ces cuisines sont rentables.
Le franchiseur continue d’épurer les établissements moins performant ou qui ne cadrent plus avec sa stratégie. Seize ont fermé leurs portes au deuxième trimestre et 64 en 2020.
Au final, George Doumet augmente son cours cible de 21 à 24,50$, soit un gain d’encore 20% de plus que le cours actuel. L’action a rebondi de 27% depuis le début de l’année, mais reste inférieure au cours de 23$ à son entrée en Bourse en 2015.
L’assureur Fairfax Financial (FFH, 578,28$) et la famille Phelan, à qui appartenait la société prédécesseure Entreprises Cara, contrôlent Recette Illimitées par le biais d’actions à 25 droits de vote chacune.
Dialogue Technologies (CARE, 15,27$): un bon premier trimestre pour la recrue
Dialogue Technologies (CARE, 15,27$): un bon premier trimestre pour la recrue
La plateforme virtuelle de soins de la santé et de bien-être a produit un premier trimestre globalement conforme aux attentes de Douglas Miehm de RBC Marchés des capitaux.
Les revenus de 15,2 millions de dollars sont 13% plus élevés qu’au trimestre précédent, et quatre fois plus importants qu’un an plus tôt.
Le nombre de membres a crû de 36% à 1,3 million, par rapport à la fin de 2020. Ce total se compare «favorablement» aux prévisions de 1,6 million qu’avait l’analyste pour la fin de 2021.
Le taux moyen de services par membre s’est aussi amélioré de 1,07 à 1,08, précise RBC. Dialogue a en effet ajouté les soins de santé mentale et les programmes d’aide aux employés à l’offre de soins primaires aux clients existants.
Dialogue dit avoir conclu de nouvelles ententes avec plusieurs nouveaux employeurs dont une grande entreprise de télécommunications, deux cabinets d’avocats du top 30 et un détaillant renommé.
Les revenus récurrents annuels ont donc augmenté de 60 à la 65,3 M$ entre janvier et mars. La perte d’exploitation trimestrielle de 5 M$ est légèrement pire que prévu en raison d’une hausse des dépenses générales et administratives.
Douglas Miehm juge que Dialogue est bien positionnée pour profiter de l’augmentation de la demande pour les soins virtuels avec ses trois services, ses partenariats stratégiques avec les gros assureurs et un solide bilan.
Dialogue a récolté 90,6 M$ de son entrée en Bourse ce qui porte sa trésorerie à 129 M$, au 31 mars. Les actions émises à 12$ chacune ont grimpé jusqu’à 20,35$ avant de se replier au cours actuel.
Toutefois, l’évaluation du titre reflète déjà ces perspectives. L’action s’échange à un multiple de 11,5 fois les revenus attendus à la mi-2022, comparativement à la moyenne de 7,3 fois pour le secteur de la télémédecine, dit-il.
Avant la téléconférence, l’analyste maintient son cours-cible de 18$ et sa recommandation neutre.