(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, Dollarama et Air Canada? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 72,71$): le bénéfice rate la cible, mais le dividende bondit de 25%
Au troisième trimestre, le bénéfice de 1,08$US par action rate le consensus de 1,20$US, mais la forte hausse annuelle de 103,8% reflète les marges record sur l’essence à la pompe. de 29,4 cents américains.
«En réaction, le titre pourrait fléchir aujourd’hui, mais le bond du bénéfice, la réduction de la dette, la hausse du dividende et le nouveau rachat de 4% des actions sont positifs», écrit Keith Howlett de Desjardins Marché des capitaux, dans une note préliminaire.
L’analyste attribue l’écart entre le bénéfice rapporté et ses estimés à la difficulté de prévoir avec précision la marge sur l’essence.
Alimentation Couche-Tard mentionne d’ailleurs la forte concurrence rencontrée en Europe et au Canada pendant le trimestre. Le volume de carburant a décliné de 1,4% en Europe tandis que la marge sur l’essence est tombée à 8,1 cents au Canada, précise l’analyste.
Les marges record sur l’essence ont permis à Couche-Tard de rembourser sa dette plus rapidement que prévu, lui donnant ainsi les moyens de retourner plus de capital aux actionnaires.
Le bénéfice d’exploitation de 1,12 milliard de dollars américains bondit de 58,5%, mais rate aussi la prévision de 1,26G$US de M. Howlett en raison d’une hausse de 6,6% des dépenses d’exploitation.
Par ailleurs, Couche-Tard présente de solides ventes de marchandises par magasins comparables de 4,5% aux États-Unis, de 4,9% au Canada et de 2,9% en Europe.
Autre fait d’arme, Couche-Tard rapporte un rendement des capitaux propres de 23,8% et un rendement des capitaux investis de 13,9%.
M. Howlett ne touche pas à son cours cible de 77$ ni à sa recommandation d’achat, avant la téléconférence trimestrielle.
Dollarama (DOL, 34,91$): Scotia prévoit une légère accélération des ventes par magasins comparables
Au quatrième trimestre attendu le 28 mars, Patricia Baker de Banque Scotia espère voir une légère accélération des ventes par magasins comparables de 3,1 à 3,3%, pour un deuxième trimestre consécutif.
Ce rythme correspond à la nouvelle fourchette de 2,5 à 3,5% que vise désormais Dollarama.
Une telle performance redonnerait un peu plus confiance que le détaillant offre encore un profil de croissance, dit-elle. Son action a regagné 9,5% à ce jour en 2019, après un plongeon de 38% en 2018.
«Son titre ne retrouvera pas l’évaluation de pointe de 32,7 fois les bénéfices, mais il peut encore s’apprécier. Nous conservons pour l’instant notre cours cible de 40$», écrit l’analyste.
Mme Baker rappelle que le marchand a ouvert 60 magasins en 2018, dont 28 au quatrième trimestre, ce qui est en soit une source de croissance.
D’ailleurs, elle prévoit une hausse de 15,8% des ventes à 1,08 milliard de dollars.
La marge brute recevra aussi de l’attention parce que Dollarama a choisi de restreindre la hausse de ses prix pour préserver la perception de valeur de son modèle d’affaires et répondre aux concurrents.
Mme Baker s’attend à ce que la marge brute décline de 1,2% à 40,2%, au quatrième trimestre.
Les dépenses générales augmenteront de 16,6% pour atteindre 14,5% des ventes. Le quatrième trimestre verra le dernier impact de la hausse annuelle du salaire minimum en Ontario.
Le bénéfice d’exploitation devrait croître de 10,2% à 280M$, mais la marge rétrécira de 27,1 à 25,8% puisque les mesures de productivité internes ne compenseront pas entièrement pour le recul de la marge brute et pour l’effet de la hausse des salaires.
L’analyste signale que le détaillant a racheté 5% de ses actions depuis 12 mois, ce qui ajoutera deux cents par action au bénéfice du quatrième trimestre. Elle prévoit une hausse de 14,5% du bénéfice à 0,55$ par action.
Air Canada (AC, 31,61 $): un impact seulement à court terme
À la suite de la décision du gouvernement canadien d’interdire l’espace aérien canadien aux appareils Boeing 747 MAX, la direction d’Air Canada a annoncé qu’elle suspendait ses prévisions quant à ses résultats financiers pour l’année 2019 qu’elle avait émises lors de sa journée des investisseurs le 15 février dernier.
Pour l’analyste Walter Spracklin de RBC Valeurs mobilières, ce ne fut pas une surprise, et surtout, cela n’affectera pas ses perspectives à plus long terme quant à la valeur des actions de l’avionneur canadien. L’analyste se réconforte entre autres par le fait que la direction d’Air Canada ne modifie pas ses cibles pour les années 2020-2021.
Il croit que la compagnie dispose de plusieurs alternatives pour faire face à l’absence des 737 MAX dont l’interruption de vol pourrait bien être d’ailleurs que temporaire.
Air Canada pourrait entre autres utiliser des avions un peu plus âgés, selon lui. Elle pourrait également sur une base temporaire utiliser des appareils de gabarit différent. Et si nécessaire, elle pourrait toujours suspendre pour quelque temps certaines routes.
Pour la période 2020-2021, la compagnie maintient ses prévisions quant à sa marge bénéficiaire, son rendement sur l’investissement et ses flux de trésorerie, ajoute l’analyste.
Environ une semaine avant le malheureux événement de l’écrasement du 747 MAX, l’action d’Air Canada avait entrepris une phase corrective depuis son sommet de 35 $ atteint à la fin de février. Depuis le creux du 24 décembre jusqu’à ce moment, le titre s’était apprécié de 45 %.