(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres des Industries Lassonde, de Metro et de Goodfood? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Industries Lassonde (LAS.A, 170,01$): certains coûts se stabilisent, mais pas la concurrence
Les résultats de quatrième trimestre du producteur de jus ont été relativement conformes à l’avertissement qu’avait émis la société en février.
Malgré le retour à la normale des prix du plastique et l’augmentation plus modérée des coûts du transport, Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux, ne recommande toujours pas l’achat du le titre qui a flanché de 41% depuis son sommet. Il avait réduit son cours cible de 250 à 195$ en février.
L’analyste s’attend à ce que certaines pressions sur les coûts persistent à court terme aux États-Unis, dont l’effet de la pénurie de main-d’œuvre sur les charges salariales.
Son rival Refresco lui livre aussi une concurrence «intense» qui affaiblit les prix de vente.
En un mot, l’analyste croit que les vents contraires se dissiperont lentement.
«L’évaluation est attrayante pour les investisseurs à long terme, mais nous ne changeons pas notre recommandation de conserver, car d’autres titres nous semblent plus intéressants», écrit-il.
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Sans l’acquisition d’Old Orchard Brands, les revenus d’Industries Lassonde ont fléchi de 0,3% au quatrième trimestre. Un recul de 11,9 millions de dollars du volume des ventes des produits de marque nationale a d’ailleurs gonflé les stocks de produits finis entreposés.
Sans d’Old Orchard, le coût des ventes a bondi de 6,5% ce qui explique la chute de 27% du bénéfice d’exploitation (à 38,9M$) et de 57% du bénéfice par action (à 2,26$).
Lassonde attribue cette hausse à l’augmentation du prix du concentré de pommes et du plastique. Les frais de transport et d’entreposage ont bondi de 21% en 2018.
La baisse du volume de production aux États-Unis, où Lassonde réalise désormais 61% de ses revenus, a nui à la récupération des frais fixes.
Old Orchard, un important fabricant de jus et boissons de fruits prêts à boire, a essuyé un déficit d’exploitation de 400 000$, au quatrième trimestre.
M. Tremblay s’attend à une hausse modeste de 2% du bénéfice à 9,98$ par action du bénéfice en 2019, suivi d’un rebond de 21,5% à 12,13$ par action en 2020.
Il faudra attendre 2020 pour que le bénéfice d’exploitation retrouve le niveau qu’il avait en 2017.
Au cours actuel, Lassonde s’échange à un multiple de 17,7 fois le bénéfice attendu en 2019.
Metro (MRU, 50,55$): solide deuxième trimestre en vue
L’épicier et pharmacien devrait bénéficier d’une conjoncture favorable au deuxième trimestre grâce au retour de l’inflation alimentaire.
Metro laisse aussi derrière elle l’effet maximum de la hausse du salaire minimum, explique Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières.
L’analyste prévoit une hausse de 32% du bénéfice à 0,62$ par action. Il rappelle toutefois que les résultats de l’an dernier sont peu comparables étant donné que Metro a vendu ses actions d’Alimentation Couche-Tard et acquis le Groupe Jean Coutu.
L’analyste s’attend à une croissance de 4% des ventes des épiceries comparables, grâce à une hausse de 2,5% du panier moyen.
M. Van Aelst attribue le meilleur pouvoir d’imposer des prix plus élevés au fait que la superficie des supermarchés augmente moins vite que la croissance de la population, dans l’industrie.
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Les pharmacies devraient accroître les ventes de marchandises comparables de 3,2%. Les ordonnances croîtront de seulement un pourcent à cause du recul de 1,4% des prix des médicaments génériques imposé par les gouvernements.
M. Van Aelst prévoit un bond de 43% du bénéfice d’exploitation en raison de l’acquisition de Jean Coutu. La même mesure pour l’alimentation seulement sera de 2 à 3% parce que Metro dépense plus que de coutume.
Pour 2019, l’inflation alimentaire, le retour d’un rythme plus normal de dépenses et les synergies devraient produire une hausse de 8 à 12% du bénéfice par action.
Le pire de la hausse des frais de transport et des tarifs d’importation est aussi passé.
L’analyste rappelle aussi que les économies de l’intégration Jean Coutu devraient atteindre 40M$ en 2019, par rapport à 7M$ en 2018. Des revenus additionnels de 25M$ sont aussi attendus de la vente croisée de produits alimentaires et de santé-beauté, de l’expansion des marques privées et de l’ajout des pharmacies Brunet de Metro aux ventes du fournisseur de médicaments Pro Doc.
Même si les dépenses en immobilisations atteignent un record de 450M$ en 2019, l’épicier devrait tout de même raviver le rachat de ses actions maintenant que sa dette est revenue dans sa zone de confort.
Après un bond de 28% depuis la mi-octobre, Metro s’échange à un multiple supérieur à sa moyenne depuis cinq ans, d’où sa recommandation de conserver le titre. Son cours cible reste à 51$.
Une évaluation plus élevée est possible si les investisseurs cherchent éventuellement refuge dans les épiciers dans un ralentissement économique ou une récession, mais M. Van Aelst rappelle que le multiple a rarement dépassé 17,5 fois, dans le passé.
Goodfood (FOOD., 3,53$) : un modèle d’entreprise qui tient la route
Le modèle d’entreprise de Goodfood est bon, croit Raveel Afzaal, de Canaccord. L’analyste, qui commence le suivi du spécialiste de mets prêts à cuisiner, émet une recommandation «d’achat spéculatif» et une cible de 4,50$.
L’analyste note que l’entreprise occupe une position concurrentielle dans un marché canadien sous-développé. L’entreprise y est en tête avec 39% des parts de marché au pays. Il note que seulement 6% des ménages canadiens ont essayé les services d’un préparateur de mets prêts à cuisiner, contre 18% aux États-Unis. Il note que cette industrie a connu une croissance annuelle moyenne pondérée de 44% de 2016 à 2018 aux États-Unis. Il s’attend à ce qu’il y ait un rattrapage au Canada.
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C’est sans compter que le marché canadien est plus clément pour Goodfood, souligne M. Afzaal. La plus faible concurrence lui permet d’être plus rentable que ses comparables aux États-Unis. Le coût d’acquisition d’un consommateur est de 110$, comparativement à 165$ pour ses pairs estime-t-il. Cela permet à l’entreprise de rentabiliser l’ajout de consommateurs en trois trimestres (malgré le haut taux de désabonnement), comparativement à six trimestres pour les entreprises internationales comparables.
L’analyste prévoit que les revenus progresseront de 146 M$ au cours de l’exercice 2019 à 322 M$ en 2021. Il précise qu’il juge cette prévision «prudente». Il anticipe que la société sera en mesure de faire des économies d’échelle à mesure qu’elle prendra de l’expansion et qu’elle automatisera davantage ses processus.