(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, de Groupe CGI et de Saputo? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 79,09 $): Compression des marges sur l’essence
L’augmentation soutenue du prix du pétrole brut combinée à une relative stabilité du prix à la pompe a eu l’effet de réduire les marges bénéficiaires sur l’essence d’Alimentation Couche-Tard pour son quatrième trimestre qui prendra fin dans quelques semaines.
En conséquence, Irene Nattel, analyste chez RBC Dominion Securities, réduit son estimé de la marge bénéficiaire sur la gazoline de 4,5 cents le galon à 0,15$/galon. Ceci diminue de 0,18$ à 0,56$ son estimé de bénéfices par action pour le trimestre, ce qui est légèrement inférieur aux 0,59$ par action réalisés l’année précédente.
Néanmoins, l’analyste indique que ses prévisions de croissance pour l’ensemble de la société demeurent robustes. L’augmentation des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) dits « organiques » atteindra environ 8 % pour le trimestre comparativement à l’année dernière.
Par ailleurs, Alimentation Couche-Tard est en bonne position pour distribuer du capital à ses actionnaires, tout en poursuivant son plan d’investissement et en profitant des occasions d’acquisitions qui se présenteront, estime Irene Nattel. La société dispose de flux de trésorerie de plus de 2 milliards et son ratio de dette nette/BAIIA est tombée à 2,4 fois à la fin du troisième trimestre, ce qui la place en avance sur son programme de diminution de l’endettement.
L’analyste maintient sa recommandation de «surperformance» et hausse son cours cible de 85$ à 88$
Groupe CGI (GIB.A, 95,01$): un cours cible haussé à 100$, dix jours avant les résultats trimestriels
Le titre du Groupe CGI a tellement monté qu’un analyste relève son cours cible de 95 à 100$. Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, ne fait pas que rattraper le cours du titre.
L’achat en mars de la Suédoise Acando AB pour 615 millions de dollars, et la demande robuste pour les services en TI, aideront CGI à atteindre la croissance promise de plus de 10% par année de ses bénéfices, assure-t-il.
Ses nouveaux estimés prédisent une croissance de 12% des bénéfices de 2019 (4,70$) à 2020 (5,27$).
M. Treiber convient que l’évaluation du titre, soit un ratio de 12,6 fois le bénéfice d’exploitation attendu dans 12 mois, est le plus élevé en 5 ans. Ce ratio dépasse aussi la moyenne de 10,8 fois pour ses semblables.
«Bien que cette évaluation élevée nuise au rapport risque-rendement du titre à court terme, la société reste un placement solide pour le cœur des portefeuilles des investisseurs à long terme, compte tenu de ses perspectives fondamentales et du rendement composé que procure l’investissement de son capital dans les acquisitions», fait-il valoir.
M. Treiber donne en exemple le fait que la société ait converti 52% de son bénéfice d’exploitations en flux de trésorerie libres, depuis cinq ans.
Son nouveau cours cible de 100$ représente un multiple de 12 fois le nouveau bénéfice d’exploitation projeté en 2020.
Pour le deuxième trimestre qui sera dévoilé le 1er mai, l’analyste prévoit une hausse de 11% du bénéfice à 1,16$ par action, des attentes conformes au consensus de 1,17$.
Les revenus devraient croître de 4,5% à 3,08 milliards de dollars tandis que la marge d’exploitation s’améliorera de 0,3%.
Le rachat de 3,5% des actions explique la progression plus rapide du bénéfice par action.
Saputo (SAP, 45,75$): la Britannique Dairy Crest est dans le sac, mais l’Américaine Dean Foods ne l’intéresse pas
L’achat du transformateur laitier britannique Dairy Crest pour 1,7 milliard de dollars, annoncé en février, se conclut rapidement.
Saputo avait Dairy Crest dans sa mire depuis cinq ans. Son PDG Lino Saputo Jr juge cet achat transformationnel, car il lui ouvre un nouveau marché avec des produits à valeur ajoutée au moment où la concurrence s’intensifie partout dans le monde, dans son industrie.
Cette fois, les synergies seront modestes puisque la Grande-Bretagne où Dairy Crest vend 97% de ses produits est un nouveau marché pour le fromager québécois.
Saputo prévoit toutefois exporter le cheddar Cathedral City de Dairy Crest, de bonne réputation, ailleurs dans le monde.
Dairy Crest fonctionne à 98% de sa capacité et envisage de l’augmenter de 20 à 25%, un projet auquel Saputo pourra contribuer des ressources. Le plan vise à accroître la fabrication de fromage et à élargir la gamme de fromages.
Dairy Crest devrait donc bénéficier de l’efficacité opérationnelle et du savoir-faire en marketing de Saputo, croit Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.
Des rumeurs circulent à l’effet que Saputo lorgne le producteur laitier américain Dean Foods, mais M. Sklar n’y croit pas. La demande pour le lait décline alors que les marges des producteurs américains sont déprimées.
Lino Saputo Jr y a d’ailleurs fait allusion pendant l’appel-conférence, en répétant son intérêt pour les produits à valeur ajoutée.
M. Sklar termine sa note en prévenant ses clients que 2019 se termine sur une fausse note pour Saputo, ce qui laisse croire que le quatrième trimestre ne verra encore pas les premiers signes du redressement espéré.
Saputo dévoilera ses résultats annuels au début de juin.
En conséquence, M. Sklar recommande encore de conserver le titre de Saputo pour lequel il a un cours cible de 44$, inférieur au cours actuel.