(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de BCE, Canadien National et SNC-Lavalin? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
BCE (BCE, 59,66$) : trop cher
L’action de BCE est rendue trop chère, croit Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux. Il abaisse sa recommandation «d’acheter» à «conserver» en raison de la surperformance récente du titre par rapport à ses comparables.
L’analyste précise que les résultats du premier trimestre, dévoilés hier, n’ont rien à voir avec sa décision. Il note que les résultats étaient sensiblement conformes aux attentes.
M. Yaghi constate que la baisse des taux d’intérêt a fait du rendement du dividende une caractéristique plus attrayante pour les investisseurs, ce qui a donné un élan à la prime par rapport aux comparables.
Au sujet de la société de télécom, il juge que la direction a fait un «excellent travail» pour faire en sorte que l’entreprise soit dans une meilleure posture concurrentielle. Il note que la société a «significativement» diminué ses coûts et a déployé des investissements dans le sans-fil et la fibre optique qui devrait porter des fruits sur plusieurs années.
Il admet que la croissance du dividende pourrait faire en sorte que sa recommandation soit trop pessimiste. Il estime que les flux de trésorerie, un élément comptable clé dans le financement du dividende, ne risquent pas de pouvoir croître au même rythme qu’en 2018. Les dépenses d’investissements ont peu de chance de diminuer au moment où la société doit investir dans le 5G et que la réduction de l’impôt liée à l’acquisition de Manitoba Telecom Services a peu de chance de donner un élan au flux de trésorerie.
La cible passe de 66$ à 65$.
Canadien National (CNR, 125,35$): la société est résiliente, mais son titre est cher
À l’instar de sa rivale Canadien Pacifique, Canadien National maintient ses objectifs annuels malgré un premier trimestre affaibli par l’hiver rude.
Le mois de février a connu deux fois plus de journées de froid extrême qu’un an plus tôt, ce qui a obligé le chemin de fer à raccourcir et à ralentir ses trains, accroissant les coûts par rapport aux revenus, explique Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.
Le bénéfice de 1,17$ du premier trimestre est inférieur au consensus de 1,20$ même s’il a bénéficié d’un taux impôt réduit qui a ajouté 0,04$ au bénéfice, note l’analyste.
Surtout, le ratio d’exploitation, qui mesure les dépenses en proportion des revenus, s’est détérioré de 304 points de base à 67,1% alors que l’analyste avait prévu 64%.
Même s’il a confiance que le CN atteindra ses objectifs annuels, l’analyste propose désormais de conserver le titre dont le cours et l’évaluation ont grimpé.
Après un bond de 25% depuis le début de l’année, le titre s’échange à un multiple de 20,2 fois fois les bénéfices attendus en 2019, un sommet pour le chemin de fer.
Même si le CN peut surpasser la hausse de 14% des bénéfices que prévoit M. Spracklin en 2019 grâce au rebond du transport de pétrole par train, l’analyste préfère jouer de prudence.
Le transport intermodal de marchandises aux États-Unis faiblit un peu ce printemps, ce qui est peut-être un signe avant-coureur d’un ralentissement économique.
De plus, le CN table sur le rétablissement de son ratio d’exploitation à 58,9% en 2020, ce qui exigera une exécution sans faille au moment où le chemin de fer investit massivement dans son réseau pour accroître sa capacité et améliorer sa fluidité.
SNC-Lavalin (SNC., 26,49$) : Oops… I did it again!
SNC-Lavalin a encore affiché un trimestre pire que prévu, constate Derek Spronck, de RBC Marchés des capitaux, qui titre sa note avec un clin d’œil au répertoire de Britney Spears : «Oops… I did it again!». L’analyste croit que la société passe par le pire avant de connaître des jours meilleurs, mais il admet avoir certains doutes.
«Nous nous attendions à un trimestre difficile, mais certains projets ont affecté négativement les résultats de manière pire que prévu, résume M. Spronck. La direction a présenté une série de mesures de réduction des coûts et des risques. En ajoutant certains projets qui devraient se terminer dans la première moitié de l’année, les résultats devraient s’améliorer.»
Comme ses collègues, l’analyste dit douter que la société soit en mesure d’atteindre ses prévisions pour 2019. «À ce stade-ci, ce qui est important pour nous n’est pas de savoir si la direction peut atteindre sa cible, mais si elle peut démontrer qu’elle améliore les résultats financiers et opérationnels.
Malgré les difficultés, l’analyste constate que la division «Ingénierie et construction» s’échange à près de 4 fois les prévisions du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), comparativement à un multiple de 8 fois pour les pairs. Or, cette évaluation ne reflète pas le potentiel bénéficiaire de la compagnie et les mesures qu’elle a prises pour réduire son risque.
RBC Marchés des capitaux maintient sa recommandation «surperformance», mais abaisse sa cible. Elle passe de 44$ à 40$.