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À surveiller: les titres qui ont attiré votre attention

lesaffaires.com|01 juin 2019

À surveiller: les titres qui ont attiré votre attention

(Photo: Rome Mocafico)

Que faire avec les titres de Dollarama, Richelieu et Saputo? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Dollarama (DOL, 42,69$): bon trimestre en vue et cible relevée

Patricia Baker, de Banque Scotia, profite du dévoilement prochain des résultats du premier trimestre, le 13 juin, pour relever son cours cible de 40 à 47$, soit 22,5 fois les profits prévus en 2021.

Le rebond de 41% du titre du détaillant d’articles à bas prix depuis le creux de décembre 2018 signale que les investisseurs croient en l’endurance du modèle d’affaires même si le nombre de clients en magasin diminue depuis quatre trimestres, soutient-elle.

Dollarama a délibérément choisi de limiter la hausse des prix pour préserver la proposition de valeur de sa marque aux yeux des consommateurs, renchérit l’analyste.

«Les investisseurs apprécient à nouveau l’importance de cette stratégie pour assurer le parcours de croissance à long terme du détaillant», évoque-t-elle.

Le détaillant a aussi promis d’améliorer son offre afin que les articles de 1 à 1,25 $ soient plus visibles dans chaque rayon pour stimuler la fréquentation et stimuler les ventes.

Pour le deuxième trimestre, Mme Baker prévoit une hausse de 9,7% du bénéfice à 0,34$ par action, conforme au consensus. Le rachat de 5% des actions depuis un an gonfle le bénéfice de 0,02$ par action.

Les ventes par magasin comparable devraient croître à un rythme fort respectable de 3,3%.

Le pire de l’impact annuel de la hausse du salaire minimum en Ontario et en Alberta devrait aussi disparaître des résultats.

Le premier trimestre donnera aussi un premier aperçu des ventes du nouveau site transactionnel destiné aux clients qui achètent les produits à la caisse. Le site est entré en fonction le 13 décembre 2018.

Mme Baker prévoit un léger recul de 0,2% à 37,4% de la marge brute, en raison du plafonnement des prix de vente.

Par contre, le contrôle des coûts et des gains de productivité en magasin devraient toutefois améliorer de 0,10% à 15% le ratio qui compare les dépenses générales et administratives aux ventes.

Le titre de Dollarama devrait pouvoir soutenir son évaluation actuelle étant donné son profil de croissance disciplinée, ses marges sans égales et un mode de fonctionnement peu gourmand en capital, conclut l’analyste.

Richelieu (RCH, 21,41$): la stratégie expliquée aux New-Yorkais

Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, profite de rencontres organisées à New York avec les deux plus hauts dirigeants de Quincaillerie Richelieu pour réitérer sa recommandation d’achat.

Même si les présentations n’ont rien dévoilé de nouveau, le PDG Richard Lord et le chef de la direction financière Antoine Auclair ont rappelé les trois piliers de la stratégie qui mise sur la croissance interne, les acquisitions et les nouveaux produits.

Après 66 acquisitions en 30 ans, le distributeur de quincaillerie architecturale n’a pas l’intention de changer sa recette qui consiste à mettre la main à bon prix sur des distributeurs qui lui procurent de nouveaux clients, de nouveaux marchés géographiques, ainsi qu’une équipe de vente solide.

De 40 à 50 cibles identifiées pourraient être acquises au cours des trois prochaines années. Le total semble élevé, mais les candidates réalisent des revenus de 2 à 20 M$ chacune, exploitent d’un à trois centres de distribution et distribuent 3000 produits à 2000 clients en moyenne.

Cela se compare aux revenus annuels d’un milliard de dollars de Richelieu qui offre 110 000 produits.

À plus long terme, le bassin d’acquisitions inclut 300 occasions de qualité potentielles ont aussi indiqué les dirigeants.

Aussi, le grossiste se dit prêt à faire passer son ratio de 0,2 fois le bénéfice d’exploitation jusqu’à 3 fois pour saisir une occasion attrayante.

Pour nourrir sa croissance interne, Richelieu ajoute des produits de pointe à son offre telles que les solutions d’éclairage pour garde-robe, tiroirs et les armoires et tous les produits de rangement pour les plus petites résidences, rapporte M. Evershed.

Les marques maisons ou exclusives représentent 60% des ventes, ce qui soutient les marges, ajoute l’analyste.

Les dirigeants ont aussi abordé les principales inquiétudes des investisseurs qui considèrent ses résultats moins constants qu’avant.

Les commandes inégales de la part des détaillants déco-rénovation rendent effectivement ses revenus plus volatils qu’avant.

Les dirigeants ont aussi indiqué que les marges américaines devraient éventuellement rejoindre celles qui prévalent au Canada, une fois que sa pénétration des marchés locaux aura dépassé les parts actuelles de 15 à 40%.

Le grossiste s’estime peu touché par les tarifs puisqu’il importe seulement 20% de ses produits de la Chine. De plus, le distributeur refile habituellement aux clients les hausses de prix sans trop de mal.

Les dirigeants ne semblent pas non plus s’inquiéter du ralentissement immobilier des deux côtés de la frontière parce que les dépenses de rénovation et la construction non résidentielle compensent.

En revanche, dans un ralentissement économique, le bilan sain du grossiste lui permettra d’activer ses acquisitions à bon prix et ainsi de repartir sur des bases élargies pour la reprise ensuite.

M. Evershed renouvelle son cours cible de 26$, soit un multiple de 22 fois les bénéfices qu’il prévoit en 2020.

Saputo (SAP, 44,98 $): une analyste optimiste

La firme de produits laitiers québécoise ne divulguera que le 6 juin ses résultats financiers du quatrième trimestre de son année financière 2019, mais déjà Patricia A. Baker, analyste chez Scotia Capital, s’attend à une solide performance.

Selon elle, les bénéfices par action atteindront 0,40 $, soit une hausse de 14,3 % comparativement à l’année précédente.

Les trois trimestres précédents n’avaient pas été faciles, principalement à cause de la faiblesse des prix internationaux et un niveau élevé des inventaires, note l’analyste. Mais elle croit que ces facteurs négatifs se sont en partie atténués.

Au chapitre de l’expansion, Saputo a été active, rappelle l’analyste. Elle a fait l’acquisition de Dairy Crest au Royaume-Uni, ainsi que la division des fromages spécialisés de Lion Dairy en Australie. Les résultats du quatrième trimestre incluront ceux de Murray Goulburn, une entreprise australienne acquise l’an dernier, et où la rentabilité s’améliore, note l’analyste.

Pour le quatrième trimestre, l’analyste prévoit des revenus de 3,24 milliards, en hausse de 18 % sur l’année précédente, et des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 315 millions, en hausse de 20 %.

La segmentation géographique des résultats serait la suivante: des revenus de 984 millions au Canada et des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 110 millions. Aux États-Unis, les revenus devraient être de 1,51 milliards, en hausse de 5,4 % sur l’année précédente, et le BAIIA de 130 millions. À l’international, les revenus devraient atteindre 742 millions, en hausse de 126 % et un BAIIA de 75 millions, en hausse de 195 %, étant donné qu’ils incluront les résultats de Murray Goulburn.

Patricia A. Baker a une recommandation de « sur-performance », et son cours cible est de 51 $. Depuis deux mois, le cours du titre a fluctué à l’intérieur d’un étroit corridor entre 44 $ et 46 $.