(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de Bombardier, Transat et CP? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 2,07 $): la vente du programme des CRJ accueillie favorablement
Le développement du programme des avions régionaux CRJ durant les années 90 avait fait la fortune de Bombardier et son titre était devenu à l’époque l’un des plus convoités à la Bourse de Toronto. Mais aujourd’hui, le fabricant d’avions et de trains de Valcourt serait sur le point de tourner la page et de vendre ce programme à Mitsubishi Heavy Industries.
Selon un article paru dans The Air Current, une entente entre les deux parties serait annoncée lors du Salon du Bourget, la grande réunion du monde de l’aéronautique qui se tiendra en banlieue de Paris du 17 au 23 juin.
Benoit Poirier, analyste chez Desjardins Marché des capitaux, voit de façon positive pour Bombardier cette vente du programme des CRJ. De nombreux investisseurs sont du même avis, car le titre s’est apprécié de plus de 9% après la publication de l’article de The Air Cuurent. Elle permettra de simplifier encore plus ses opérations dans le secteur de l’aviation tout en dégageant des capitaux additionnels qui viendront solidifier son bilan financier. L’analyste rappelle que le programme des CRJ n’était plus rentable pour Bombardier.
La vente du programme des CRJ à un investisseur stratégique tel Mitsubishi pourrait dégager entre 500 et 1 000 millions de dollars US, estime l’analyste.
Il verrait d’un bon oeil que Bombardier utilise ces nouveaux capitaux soit pour racheter la participation de la Caisse de dépôt et placement dans Bombardier Transport, ou pour investir dans sa division des jets d’affaires. L’analyste a une recommandation d’achat sur le titre et son cours cible reste à 4,50$.
L’annonce de cette éventuelle transaction est certainement crédible, car elle ferait beaucoup de sens pour Mitsubishi, croit l’analyste. Le potentiel du marché asiatique est substantiel pour Mitsubishi dû au fait que la réglementation chinoise exige des transporteurs aériens qu’ils opèrent au moins 25 avions régionaux avant de passer à de plus grands appareils.
Transat AT (TRZ, 13,40$): surenchère du promoteur immobilier Mach
Le voyagiste a reçu une offre ferme, mais conditionnelle du promoteur immobilier Groupe Mach, de 14$ par action.
Sans vraiment se prononcer sur la supériorité ou non de la nouvelle offre, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, indique que la décision revient à Transat de résilier son entente exclusive de négociations avec Air Canada (AC, 39,41$), comme le voyagiste a le droit de le faire.
«L’offre de Mach pourrait intéresser la Caisse de dépôt et le Fonds de la FTQ parce qu’elle leur offre l’occasion de participer au potentiel de création de valeur à long terme de sa stratégie hôtelière. En revanche, nous croyons qu’Air Canada pourrait offrir davantage (que 13$) pour Transat étant donné les synergies importantes à tirer de l’exploitation», écrit l’analyste.
M. Poirier note que l’offre du Groupe Mach est conditionnelle à ce que Transat cesse de négocier avec Air Canada, à la signature d’une entente de confidentialité avec Mach pour qu’il procède à sa propre vérification diligente et complète une offre formelle, à un financement de 120 millions de dollars d’Investissement Québec, à l’appui du Fonds de solidarité de la FTQ (11,5% ses actions) et de la Caisse de dépôt (5,8%) et aux approbations réglementaires.
Le Groupe Mach aspire à créer un voyagiste mondial entièrement intégré sous la marque Transat en partenariat avec le promoteur immobilier et l’hôtelier espagnol TM Grupo Inmobiliaro, qui pourrait détenir jusqu’à 25% de Transat.
Groupe Mach et TM veulent plus que doubler à 12000 le nombre de chambres que Transat posséderait ou gérerait d’ici 2022, incluant les trois hôtels que TM possède déjà au Mexique.
Les deux partenaires ont aussi l’intention d’offrir les forfaits de Transat aux voyageurs d’Europe, explique M. Poirier.
En attendant la décision de Transat, l’analyste maintient son cours cible de 13$ et propose de conserver le titre.
CP Rail (CP, 311,71 $): un contrat retrouvé
La société de transport Canadian Pacific Railway a repris un contrat qu’elle avait perdu au profit du CN il y a trois ans. En effet, elle annonçait vendredi avoir conclu une entente pour les trois prochaines années avec la compagnie de services logistiques de transport Yang Ming.
À compter de janvier 2020, CP prendra en charge tout le transport de containers de Yang Ming à partir du terminal Deltaport au port de Vancouver, explique Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés de capitaux.
L’analyste croit qu’avec les trois membres de l’alliance composée de Yang Ming, Ocean Network Express et Hapag Lloyd au terminal Deltaport utilisant le réseau ferroviaire de CP Rail, des gains d’efficacité opérationnelle pourraient être réalisés autant pour les opérations du terminal que pour le réseau ferroviaire.
C’est le CN qui détenait ce contrat après l’avoir soutiré à CP il y trois ans, rappelle l’analyste. Ces ententes sont conclues à des prix très concurrentiels. CP a donc dû soumettre un prix relativement bas. Mais la décision de Yang Ming révèle peut-être aussi que le service de CN manquait de fluidité, suggère l’analyste.
Le contrat devrait générer des revenus annuels de 150 millions et ajouter 1,8% à la croissance des revenus de CP en 2020, mais l’ajout aux bénéfices sera toutefois plutôt modeste, soit de l’ordre de 0,25$ par action, estime l’analyste, ce type de contrat produisant généralement des marges d’opérations inférieures aux marges moyennes de la compagnie.
La recommandation de l’analyste est de «surperformance», et son cours cible est de 315$.