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À surveiller: les titres qui ont attiré votre attention

lesaffaires.com|Mis à jour le 15 avril 2024

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Beyond Meat, Banque Nationale, et Dollarama? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Beyond Meat (BYND, 151,48 $US): La hausse du titre mystifie les analystes

L’ascension vertigineuse du cours de l’action de Beyond Meat depuis son inscription en bourse il y a un mois est si rapide que l’analyste de Credit Suisse Robert Moskow, même en haussant vendredi son cours cible de 70$US à 125$US, demeure toujours en deçà du cours actuel.

Il y a à peine une semaine, l’analyste estimait que le cours de l’action, alors à 82$US, incorporait déjà tous les éléments du meilleur scénario possible quant au taux croissance de la compagnie pour les six prochaines années, et cela sans tenir compte des erreurs d’exécution possibles et si fréquentes chez les compagnies dans les premières phases de leur développement.

Vendredi, la direction du producteur de substituts de viande à partir de plantes basé à Los Angeles, disait prévoir des revenus d’au moins 210 millions US pour l’année 2019, soit 11% de plus que les estimations de l’analyste. La firme justifiait ces prévisions en invoquant des gains au niveau de la distribution et la rapidité de la croissance. Le titre a alors bondi de près de 40%.

À la suite des indications de la firme, l’analyste de Credit Suisse hausse sa prévision de revenus pour l’année 2019 de 193 à 224 millions de dollars US et celle de 2020 de 310 à 350 millions US. De plus, se projetant 10 ans en avant, il estime le potentiel de ventes de Beyond Meat à 3,5 milliards de dollars US comparativement à son estimation précédente de 3 milliards.

La popularité de Beyond Meat à la suite de la publicité qu’a reçue son entrée en Bourse semble vouloir faire boule de neige, note l’analyste. Les chaines A&W et Burger King rapportent une forte croissance des ventes de leurs restaurants qui ont offerts les produits de substituts de viande à partir de plantes. Ce phénomène est très significatif, selon l’analyste, car il indique que cette nouvelle offre attire une toute nouvelle clientèle, plutôt que de cannibaliser les ventes existantes.

Les chaines McDonald’s et Kentucky Fried Chicken indiquent qu’elles devraient elles aussi tester ce marché plus tard cette année. Les analystes pourraient réviser à nouveau leurs prévisions de ventes, indique Robert Moskow. Pour l’instant, l’analyste accorde au titre la cote neutre.

L’entrée en bourse de Beyond Meat a été rien de moins que spectaculaire. Émis à 25$US, le titre a clôturé sa première journée de négociations à 65,75$US. Vendredi, il atteignait 150$US durant la séance avant de terminer la journée à 138,65$US.

 

Banque Nationale (NA, 61,73$): moins attrayante que ses semblables dans une conjoncture plus difficile

Au moment où la croissance des banques ralentit, la Banque Nationale dispose de moins de leviers de croissance que ses rivales, croit John Aiken, de Barclays qui préfère à court terme les institutions plus présentes à l’étranger, dans un survol de l’industrie à la suite des résultats du deuxième trimestre.

L’analyste rappelle que six des huit banques ont raté le consensus des prévisions parce que la croissance des prêts se modère.

Si la Banque du Canada abaisse éventuellement son taux directeur, en même temps que les provisions pour pertes sur prêts augmentent, il deviendra encore plus difficile pour les banques d’accroître leurs bénéfices à bon rythme.

«Étant donné l’incertitude entourant le conflit commercial, le risque de déception devient plus élevé que le potentiel de gain (pour toutes les banques)», explique M. Aiken.

Dans ce contexte plus imprévisible, il revoit ses préférences à court terme.

M. Aiken recommande donc à ses clients de vendre le titre de la banque québécoise qu’il suggérait de conserver auparavant.

«La forte présence de la banque au Québec devrait lui fournir plus de croissance que la moyenne, mais l’augmentation de ses prêts ne surpasse celle de ses semblables malgré cet avantage», note M. Aiken.

La Banque Nationale titre 93% de ses bénéfices de ses activités canadiennes. Avec la Banque CIBC (CM, 103,56$), sa rentabilité est plus tributaire de la croissance des prêts et des marges d’intérêts.

La croissance de la Banque Nationale à l’étranger impressionne (81% pour le bénéfice net au Cambodge au deuxième trimestre), mais ces activités sont encore trop petites (4% des bénéfices) pour influencer le portrait global, ajoute-t-il.

«Le rendement dividende (4,4%) est très attrayant, mais le gain de 10% de son action depuis le début de l’année limite son potentiel par rapport à celui d’autres banques», croit M. Aiken.

En revanche, l’analyste maintient son cours cible de 64$ ainsi que ses prévisions de bénéfices de 6,43$ pour 2019 et de 7,13$ pour 2020.

Dollarama (DOL., 46,78$) : ne nous emballons pas

Dollarama est sur la bonne voie, mais les marchés ont accueilli la nouvelle avec un excès d’enthousiasme, prévient Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. L’analyste fait donc passer sa recommandation de «acheter» à «conserver».

La note de M. Howlett est pourtant loin d’avoir un ton pessimiste. Il note que Dollarama a réanimé plus rapidement que prévu la croissance des ventes comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance interne d’un détaillant. Celles-ci ont progressé à un rythme de 5,8% par rapport à la même période l’an dernier. «Les résultats confirment l’attachement des consommateurs envers Dollarama ainsi que la capacité de la direction à influer la demande du consommateur», commente l’analyste. Il souligne que ce tour de force a eu lieu à un moment où le consommateur canadien est plus prudent et que la météo printanière était peu favorable.

L’analyste note que la progression des ventes comparables a été accompagnée d’un déclin de la marge brute, mais que la direction maintient ses prévisions 2020 en ce qui a trait aux marges. Le recul des marges a été attribué à la vente de produit ayant des marges moins élevées et au moment où certaines dépenses de logistique ont été comptabilisées.

La cible est bonifiée, passant de 43$ à 49$.