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À surveiller: les titres qui ont attiré votre attention

lesaffaires.com|Publié le 06 juillet 2019

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Dollarama, Canopy Growth et MTY? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Dollarama (DOL., 48,41 $) : un mariage devancé

Même si l’achat de DollarCity ajoute une nouvelle plateforme de croissance, les investisseurs doivent prendre en compte que la transaction enlève, en même temps, certaines des qualités de Dollarama, prévient Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.

« Dollarama a la réputation d’être un investissement simple et facile à comprendre avec une empreinte uniquement canadienne, commente l’analyste. Avec une présence en Amérique latine et les risques macro-économiques qui y sont associés, le profil a quelque peu changé. »

Le détaillant montréalais vient d’exercer son option d’acheter 50,1 % des actions DollarCity plus tôt que prévu. Le prix d’acquisition à 5 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) est « très abordable », estime l’analyste. Dollarama a pu obtenir ce prix, car les modalités de la transaction avaient été convenues en avance par le biais d’options d’achat.

D’ailleurs, Dollarama a eu six ans pour comprendre le modèle du détaillant présent en Colombie, au Guatemala et au Salvador, souligne M. Sklar. Le fait que la société prend sa décision d’acheter ou non maintenant plutôt que février 2020 est une démonstration de la confiance de la direction.

DollarCity augmente les avenues de croissance du détaillant montréalais, poursuit l’analyste. DollarCity, dont le réseau compte 180 magasins, devrait ouvrir entre 40 et 50 magasins par année. L’objectif est d’avoir 600 magasins d’ici 2029. En comparaison, Dollarama ouvre entre 60 et 70 nouveaux magasins annuellement, mais sur un réseau de 1240 magasins.

BMO Marché des capitaux maintient sa recommandation « performance de marché », mais bonifie sa cible de 50 $ à 52 $.

Canopy Growth (WEED, 52,63 $): le départ de Bruce Linton pourrait bien être une grosse perte

Le départ surprise de Bruce Linton de son poste de président du conseil et co-chef de la direction du producteur et distributeur de cannabis est un coup dur pour la compagnie et va probablement causer beaucoup d’incertitudes à court terme en ce qui concerne la direction future de la firme, explique John Chu, analyste chez Desjardins.

On apprenait hier que Bruce Linton quittait immédiatement ses fonctions chez Canopy Growth sans que les raisons de son départ ne soient vraiment expliquées.

L’événement revêt beaucoup d’importance selon l’analyste, car Bruce Linton était en poste depuis six ans et qu’il était reconnu comme un pionnier et un visionnaire de l’industrie et aussi comme l’image de Canopy.

Il semble bien pour l’analyste que le départ de Bruce Linton soit le résultat d’une initiative de conseil d’administration de la société dont quatre des sept membres ont été nommés par Constellation Brands, une entreprise de Victor dans l’état de New York qui a investi 5 milliards de dollars dans Canopy en août 2018. Les dirigeants de Constellation Brands avaient exprimé leur insatisfaction devant les résultats décevants du quatrième trimestre de Canopy.

Mark Zekulin, l’autre co-chef de la direction de Canopy, assumera seul le poste pour l’instant et assistera la firme dans le processus de recherche d’un nouveau leader, note l’analyste de Desjardins.

Considérant l’incertitude entourant le leadership de la firme et son plan stratégique, John Cho réitère sa recommandation de conserver, mais il réduit son cours cible de 63$ à 59$.

MTY (MTY., 65,36$) : pas maintenant, dit la Financière Banque Nationale

À long terme, MTY aurait le potentiel de créer beaucoup de valeur pour ses actionnaires, mais le franchiseur montréalais doit d’abord composer avec son lot de défis, résume Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, qui entame le suivi de la société. Pour cette raison, il reste sur les lignes de côté avec une recommandation « performance égale au secteur ».

« Nous percevons MTY comme une entreprise en développement en raison de l’attention qu’elle porte à générer une croissance interne soutenable et à la réalisation d’acquisitions de meilleure qualité, explique l’analyste. Ces priorités sont les bonnes, mais elles pourraient prendre du temps à porter leurs fruits. »

M. Shreedhar reconnaît que la société rencontre certaines difficultés. Il souligne que la croissance interne (celles des activités existantes, donc sans lien avec les acquisitions) a historiquement été faible. Le rendement sur le capital investi est en déclin et les résultats demeurent imprévisibles.

La dépendance de la société aux acquisitions pour croître a toujours été une des principales préoccupations dans le camp des pessimistes. L’analyste note que la croissance des revenus est uniquement attribuable aux acquisitions depuis l’exercice 2010. Il note aussi que les acquisitions sont presque les seules contributrices à la croissance du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA). Ce fait laisse entendre que la société ne tire pas grandes synergies de ses acquisitions, selon lui. Malgré ce problème, l’action a bien fait durant cette période, nuance l’analyste.

En ce qui concerne le bilan, il note que la dette risque d’être élevée après la réalisation d’une série d’acquisitions. Il pense qu’elle s’établira à 3,1 fois le BAIIA au troisième trimestre 2019. Or, la société devrait rembourser cette dette rapidement en raison de ses généreux flux de trésorerie. Il anticipe que le ratio reculera à 2 fois le BAIIA dès la fin de l’exercice 2020. Durant cette période, la possibilité d’une grande acquisition demeure faible, le temps que l’endettement recule.

La cible est à 70 $.