(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de Cogeco, Netflix et Slack? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Cogeco (CCA, 92,81 $): le titre doit maintenant faire une pause, suggère un analyste
La hausse du cours de l’action de Cogeco depuis le début de l’année a été rien de moins que spectaculaire et, bien que les récents résultats du troisième trimestre ont satisfait les attentes, il est maintenant temps que le titre fasse une pause, estime Adam Shine, analyste à la Financière Banque Nationale.
Depuis janvier, le titre est à la hausse de plus de 60%. Déjà en 2017 le titre avait connu une forte poussée, passant de 60$ à 90$. Mais force est de croire qu’une telle performance n’était pas justifiée à ce moment par des facteurs fondamentaux, car le titre retomba à 62$ l’année suivante.
Mais depuis quelques trimestres, la poussée du titre repose sur une base plus solide, explique l’analyste. La direction de Cogeco informait en début d’année que les problème reliés à la gestion de ses relations avec la clientèle sur le marché de la télévision par câble au Canada étaient résolus, ce qui allait réduire ses coûts.
En même temps que les problèmes du côté canadien s’estompaient, les activités aux États-Unis montraient une forte croissance organique permettant d’espérer des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) entre 5% et 10% en 2019.
Enfin, Cogeco réussissait à vendre PEER 1, une filiale en matière de services de technologies de l’information et de la communication, à un prix supérieur à ce que l’on pouvait espérer compte tenu des difficultés qu’elle rencontrait.
Au cours des deux dernières séances, le cours de l’action de Cogeco est passé de 93$ à 107$ avant de se replier à 103$ vendredi en après-midi.
Adam Shine croit que le titre doit maintenant faire une pause. En conséquence, il réduit sa recommandation de «surperformance» à « performance égale au marché», tout en maintenant le même cours cible, soit 107$, niveau que le titre touchait en matinée vendredi.
Netflix (NFLX, 315,10 $US): plus qu’un mauvais trimestre, mais…
Le diffuseur de vidéos en continu et de producteur de contenus a raté de beaucoup la cible des analystes à son deuxième trimestre, ce qui relance le débat quant à sa capacité de maintenir ses prix et l’impact des nouveaux contenus sur les revenus de publicité, explique Daniel Salmon, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
Les investisseurs ont réagi nerveusement à l’annonce des résultats alors que le titre chutait de plus de 10% ans dans les échanges électroniques après la clôture des marchés.
Autant sur le plan domestique que sur le marché international, les nouveaux abonnements ont été nettement inférieurs aux prévisions des analystes, soit 2,7 millions au total versus des attentes de 5 millions, note l’analyste. Par ailleurs, les revenus de 4,8 milliards $US ont égalé à peu près le montant qu’avaient prévu les analystes.
Ces résultats trimestriels décevants combinés à l’arrivée prochaine de Disney parmi la concurrence pourraient laisser croire qu’il ne s’agit pas simplement que d’un mauvais trimestre. Toutefois, les premières indications fournies par la direction pour le troisième trimestre suggèrent plutôt que ce pourrait bien n’être qu’une oscillation à court terme, croit l’analyste.
La tendance long terme, principalement en terme de revenus, demeure en ligne avec les prévisions, selon lui. Il diminue toutefois quelque peu ses estimés de flux de trésorerie, et il réduit son cours cible de 470$US à 440$US. Il maintient néanmoins sa recommandation de «surperformance». Il recommande également à ceux intéressés par ce secteur de la vidéo en continu d’investir à la fois dans Netflix, Amazon et Disney.
Slack (Work., 31,30 $US) : un gros marché, mais…
Slack a le potentiel de transformer nos habitudes de consommation au bureau, mais ses chances de succès sont déjà reflétées dans le prix du titre, croit Brad, Zelnick, de Credit Suisse, qui entame le suivi du spécialiste de messagerie en temps réel.
Le fait que la main-d’œuvre soit de plus en plus mobile et que l’adoption de l’infonuagique ne cesse de croître amène l’occasion de changer «considérablement» la manière dont on communique au travail en remplaçant progressivement le courriel comme moyen de communication principal, estime l’analyste.
M. Zelnick estime que le marché de Slack est de 39 G$US, ce qui laisse entendre qu’elle n’a atteint que 2% de son marché potentiel. À long terme, la taille du marché pourrait même progresser à 61 G$US, ajoute-t-il. Il note que les utilisateurs de Slack sont généralement satisfaits et qu’ils passent quotidiennement en moyenne 90 minutes sur l’application.
L’analyste admet que les caractéristiques d’une application de messagerie sont facilement imitables. L’avantage concurrentiel de Slack est son intégration avec les autres applications des entreprises. La société cherche à faciliter la collaboration, sans friction avec des applications concurrentes. Elle est déjà intégrée à plus de 1500 autres applications professionnelles.
La taille du réseau est également un atout puisqu’elle permet à des employés de différentes firmes de travailler entre eux. Pour le moment, les canaux de communications entre entreprises sont testés en version bêta, explique M. Zelnick.
Il note que le remboursement du coût d’acquisition d’un consommateur se fait plus rapidement que pour ses comparables, ce qui laisse entendre une utilisation plus efficace des dépenses promotionnelles. L’analyste estime que le remboursement du coût d’acquisition d’un consommateur se fait après 1,7 année, comparativement à 2 ans pour les comparables.
M. Zelnick prévient toutefois que la concurrence de Microsoft Teams représente un risque à ne pas ignorer. Il juge qu’il s’agit d’un concurrent important en raison de sa stratégie de prix et de l’intégration avec Office 365.
L’analyste préfère rester sur les lignes de côté et émet une recommandation «neutre». Il note que la société s’échange à 25,3 fois le ratio valeur d’entreprise/revenu 2020, comparativement à 20,7 fois pour les comparables.
Sa cible de 40$ US a été déterminée selon une approche d’actualisation des flux de trésorerie et représente un ratio valeur d’entreprise/revenu de 29,3 fois.