(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de FedEx, de WSP Global et d’Air Canada? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
FedEx (FDX, 148,78 $US): la direction abaisse ses prévisions de bénéfices de 18%. Est-ce la dernière coupure ?
Un environnement macro-économique plus faible et les guerres de tarifs forcent maintenant la direction de FedEx à couper de 18% ses prévisions de bénéfices pour son année financière 2020. La réaction sur les marchés a été immédiate, le titre chutant de près de 13% durant le séance d’hier. Pour Allison Landry, analyste chez Credit Suisse, la chute du cours de l’action ne fut pas une surprise.
Certes, les résultats ont été décevants au cours des derniers trimestres, rendant de plus en plus difficile la tâche de se porter à la défense de l’entreprise. Mais l’analyste constate que la firme s’est laissée cette fois-ci un peu de marge de manoeuvre en fixant une fourchette plus large pour sa prévision de bénéfices par action, soit entre 11$US et 13$US.
Si l’on exclut l’éventualité d’une récession, on peut maintenant raisonnablement croire que les prochains résultats risquent peu de ne pas se situer à l’intérieur de la fourchette prévue par la société. Ainsi, cette coupure importante de la prévision de bénéfices de l’entreprise pourrait bien être la dernière et une ré-accélération de la croissance des bénéfices durant l’année financière 2021 devient maintenant possible, croit l’analyste.
À long terme, FedEx est bien positionnée stratégiquement, autant grâce à sa base d’actifs que sous l’angle des services offerts, pour profiter du marché domestique, pense l’analyste de Credit Suisse, car FedEx s’aligne bien entre autres avec les grands détaillants qui cherchent des moyens de concurrencer Amazon.
Malgré la coupure importante des prévisions de bénéfices et les risques reliés au commerce mondial, la direction de FedEx maintient son budget de dépenses en capital à 5,9 milliards $US pour son année financière 2020. La modernisation de sa flotte d’avions, ainsi que l’expansion et l’automatisation de ses centres Express demeurent des priorités, chacune étant un élément important de l’amélioration de l’efficacité à long terme.
La recommandation de l’analyste de Credit Suisse demeure «surperformance», mais son cours cible passe de 175$US à 168$US.
Groupe WSP Global (WSP, 78,01$): l’ingénieur-conseil mérite encore mieux
Groupe WSP Global (WSP, 78,01$): l’ingénieur-conseil mérite encore mieux
Après avoir analysé en profondeur l’évaluation de WSP par rapport à deux sociétés semblables, Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, en conclut que l’ingénieur-conseil mérite une évaluation supérieure au multiple actuel de 10,7 fois le bénéfice d’exploitation.
L’analyste augmente donc son cours cible, lui qui passe de 79$ à 82$, et recommande l’achat du titre, pour un gain potentiel d’encore 13%.
À la suite d’un bond de 29% depuis le début de l’année, WSP s’échange près de son cours record.
Son nouveau cours cible équivaut à un multiple de 11,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020, ce qui se compare à 16,2 fois pour l’Américaine Tetra Tek (TTEK, 83,74$US) et à 14 fois pour la Suédoise Sweco AB.
M. Sytchev attribue l’écart d’évaluation au fait que ces deux sociétés dégagent un rendement de l’avoir plus élevé que celui de WSP pour des raisons propres à leur marché respectif. WSP est aussi un peu plus endettée, en raison d’un grand nombre d’acquisitions effectuées depuis 2012.
M. Sytchev prévoit d’ailleurs que d’autres achats ajouteront 2 900 employés chez WSP au deuxième semestre et 5 200 en 2020, dans son modèle.
WSP est aussi moins chèrement évaluée que ses semblables en fonction des bénéfices malgré une croissance interne impressionnante», dit-il.
La hausse régulière des flux libres depuis 2015 est unique dans son industrie, tout comme la conversion de 124% de ses bénéfices en flux libres, fait-il aussi valoir.
M. Sytchev émet l’hypothèse que les investisseurs s’ajustent encore au sursaut de 2,84$ à 5,21$ par action des flux de trésorerie libres l’an dernier, ou doutent encore que ce nouveau régime soit durable.
Les flux de trésorerie libres prévisibles, le rabais d’évaluation par rapport aux semblables, la stratégie active d’acquisitions, la diversité de ses marchés, la faible part des ressources naturelles dans ses spécialités et son actionnariat institutionnel fort (Fonds du régime de pension du Canada, 19,6% et la Caisse de dépôt, 18,7%) confèrent à la société «unique» encore un bon potentiel, conclut-il.
Air Canada (AC.A, 42,75$): elle pourra esquiver la hausse du prix du pétrole, selon un analyste
Air Canada (AC.A, 42,75$): elle pourra esquiver la hausse du prix du pétrole, selon un analyste
Après avoir chuté de 3% lundi à la suite d’une hausse marquée du prix du pétrole causée par l’attaque des installations pétrolières saoudiennes survenue la fin de semaine dernière, l’action du transporteur aérien a rebondi de 5% mardi alors que le prix du pétrole perdait la moitié des gains obtenus la veille.
Bien qu’il soit difficile de prévoir la suite des événements, Konark Gupta, analyste chez Scotia Capital, n’est pas trop inquiet quant à la performance du titre d’Air Canada, car son modèle de prévisions s’appuyait déjà sur des hypothèses prudentes quant au prix du carburant, et qu’il croit que la compagnie pourra refiler éventuellement les hausses de prix aux passagers compte tenu que la capacité de l’industrie est déjà réduite à cause du maintien au sol des appareils Boeing 737 MAX.
La recommandation de l’analyste de la Scotia pour le titre d’Air Canada est «surperformance», et son cours cible pour les prochains douze mois est de 53$.
Le modèle de prévision de l’analyste repose sur une hypothèse de prix moyen pour le Brent de 64,50$US le baril pour les quatre prochains trimestres, ce qui est près du cours actuel. Si le prix moyen pour cette période devait être de 2 $US plus élevé que le cours actuel, l’impact négatif sur les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’Air Canada serait de 100 millions, soit à peine 2,5%, en présumant que le transporteur assumerait entièrement la hausse, ce qui est peu probable, estime l’analyste.
Pour compenser un prix moyen du Brent qui s’établirait à 66,50$US, Air Canada n’aurait qu’à hausser le prix du siège de 2$, ce qui ne serait pas difficile compte tenu que la demande est forte alors que l’offre demeure sous pression, conclut l’analyste.