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À surveiller: les titres qui ont retenu votre attention

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres du Groupe CGI, de Sleep Country et de la Banque BMO? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Groupe CGI (GIB.A, 106,16$): des clients plus prudents modèrent la croissance à court terme

Le consultant et impartiteur informatique termine 2019 sur une note inégale. Les revenus de 2,9 milliards de dollars ont raté la marque des 3 milliards (G)$ prévue, tandis que le bénéfice d’exploitation de 457M$ a aussi été inférieur aux 464M$ prévus.

C’est la première fois que la marge n’augmente pas depuis le deuxième trimestre de 2018.

En revanche, le ratio qui compare les nouvelles commandes aux revenus facturés s’est amélioré de 0,95 à 1,15 du troisième au quatrième trimestre, un bon signe pour la croissance future des revenus, indique Robert Young, de Canaccord Genuity.

CGI a accru ses revenus de 7,7% au quatrième trimestre, en devises constantes. La moitié provient de la croissance interne, l’autre moitié des acquisitions.

M. Young s’attend à ce que cette croissance se modère parce que les clients prudents accordent moins de contrats de consultation. En même temps, CGI déploie plus d’efforts pour obtenir des contrats d’impartition à long terme plus rentables, explique l’analyste.

«Pour tirer le meilleur rendement de son modèle d’affaires, CGI veut que 70% de ses revenus soient des contrats d’impartition à long terme», ajoute l’analyste.

Cette transition ainsi que la fermeture de son centre au Brésil et une rationalisation au Portugal risquent de peser sur ses revenus à court terme, mais devraient soutenir les marges, en Europe notamment, dit-il.

En conséquence, M. Young diminue ses prévisions de revenus de 13G$ à 12,9G$ en 2020 et de 13,8G$ à 13,6G$ en 2021. Il abaisse aussi les marges prévues de 15,4% à 15,2% en 2020 et de 15,7% à 15,6% en 2021.

La progression reste solide, mais sera plus lente, évoque-t-il.

CGI pense pouvoir réaliser une croissance interne des revenus de 5 à 6% en plus de celle de 5% à 6% que procurent les acquisitions. M. Young juge ces objectifs ambitieux à moins d’une acquisition majeure, surtout que CGI est déjà un acteur mondial plus mûr dans la prestation de services en TI.

À court terme, CGI continue de densifier son réseau dans les marchés urbains parce que les prix sont trop élevées pour de grosses transactions. Les marchés de l’Allemagne, de la Norvège et de la Suède sont visés.

M. Young maintient son cours cible de 116$, soit un multiple de 14 fois le bénéfice d’exploitation prévu dans 12 mois.

Le titre est déjà bien évalué, mais il peut faire mieux si les dirigeants exécutent bien leur stratégie et réalisent d’autres achats rentables et si la conjoncture mondiale s’améliorait.

Sleep Country (ZZZ, 19,40$): le détaillant de matelas déçoit malgré d’importantes dépenses en marketing

 

Sleep Country (ZZZ, 19,40$): le détaillant de matelas déçoit malgré d’importantes dépenses en marketing

Le propriétaire des magasins Dormez-vous au Québec a raté plusieurs cibles au troisième trimestre.

La hausse de 0,5% des ventes par magasins comparables a particulièrement déçu Vishaal Shreedhar de la Financière Banque Nationale, parce que l’activité résidentielle reprend au pays et que la barre de 0,2% de l’an dernier était facile à surpasser.

L’analyste avait espéré une croissance de 3% des ventes comparables.

En conséquence, les revenus totaux de 210 millions de dollars ont été inférieurs à ses prévisions de 216M$.

Le bénéfice de 0,60$ par action a aussi raté la prévision de 0,69$. Ce bénéfice est aussi inférieur à celui de 0,64$ à pareille date l’an dernier, si l’on ajuste les résultats de 2018 aux nouvelles normes comptables IFRS 16.

Il faut dire que le marchand a accru ses dépenses en marketing de 56%, de 11,5 à 17,9M$ au troisième trimestre, soit l’équivalent de 0,12$ par action, estime-t-il.

La fréquentation des magasins s’est améliorée et les ventes d’accessoires ont augmenté de 14%, mais les visites ont suscité peu d’achats de matelas. Les dirigeants attribuent cette retenue à la confiance inégale des consommateurs.

Excluant l’achat du jeune détaillant de matelas en ligne Endy, l’analyste estime que le bénéfice d’exploitation du marchand a crû de seulement 3%.

«Soyons clairs. Si les dépenses en marketing sont productives, de tels investissements n’entachent pas les perspectives. On se questionne toujours à savoir quel niveau de dépenses récurrentes est nécessaire pour procurer de la croissance», indique l’analyste.

Puisque le marchand s’apprête à lancer une nouvelle plateforme infonuagique Oracle de commerce en ligne pour tous ses produits, incluant les matelas conventionnels (au lieu des matelas en boîte), il faut s’attendre à ce que ces dépenses restent élevées, dit-il.

Les investisseurs attendront de voir comment les nouvelles initiatives se transposeront aux ventes avant d’accorder au titre un multiple d’évaluation plus élevé.

Dans l’intervalle, M. Shreedhar réduit son cours-cible de 22 à 21$ et entrevoit pour le titre une «performance égale à son secteur».

 

Banque BMO (BMO, 100,68$): la banque à surveiller au quatrième trimestre

Banque BMO (BMO, 100,68$): la banque à surveiller au quatrième trimestre

Les grandes banques canadiennes dévoileront les résultats de leur quatrième trimestre bientôt. La Banque Scotia ouvre le bal le 26 novembre. La Banque CIBC ferme la marche le 5 décembre.

Aux yeux de Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, la Banque BMO est celle qu’il faut suivre de plus près en raison de son portefeuille de prêts commerciaux aux États-Unis.

La banque fait en effet partie de syndicats bancaires qui ont prêté à des entreprises des secteurs de l’énergie et agricoles aujourd’hui sous pression, prévient-il.

L’analyste s’attend donc à des pressions sur les marges aux États-Unis et à une hausse des provisions pour pertes sur prêts.

M. Young se demande même si la banque aura besoin de comptabiliser d’autres charges de restructuration pour atteindre ses objectifs et son ratio d’efficacité à 58% à moyen terme.

Une amélioration de 159 points de base du ratio d’efficacité, à 60,6%, devrait néanmoins aidé la banque à faire croître son bénéfice de 4,3% à 2,42$ par action au quatrième trimestre. Cette croissance passe à seulement 1,9% si on compare le quatrième trimestre au troisième, précise-t-il.

Ces soucis ne devraient pas empêcher la Banque BMO de relever son dividende de 3% comme prévu.

Son action reflète déjà une certaine nervosité ayant fléchi de 1,3% du 1er août au 31 octobre par rapport aux gains de 2,1% de son industrie et de 0,5% de l’indice S&P/TSX.

M. Young recommande de conserver le titre pour lequel il maintient son cours-cible de 105$.