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À surveiller: les titres qui ont retenu votre attention

lesaffaires.com|Mis à jour le 15 avril 2024

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, de la Banque Scotia, et de Dollarama? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 43,46$): une première incursion au pays des kangourous

Alimentation Couche-Tard a déposé une offre non sollicitée et conditionnelle de 7,7 milliards canadiens pour l’Australienne Caltex Australia (CTX) qui l’étudie.

Si son offre était acceptée et recevait l’aval du gendarme des investissements étrangers en Australie, l’acquisition serait la plus importante de son histoire compte tenu de la valeur totale de 9,7 milliards de dollars canadiens attribuée à Caltex, incluant la dette et les baux.

L’offre comptant de 31,13$CA par action pour le groupe intégré de raffinage, de distribution de carburant, de stations d’essence et de dépanneurs est en fait la deuxième de Couche-Tard. L’offre initiale de 28,88$CA aurait été rejetée par le conseil d’administration, le 11 octobre.

Le prix offert représente une plus-value de 16% par rapport au cours de la veille, mais de 23% par rapport au cours moyen des 30 dernières séances, révèle Ben Wilson, analyste de RBC Marchés des capitaux en Australie.

Couche-Tard a conçu son offre de façon à ce que certains actionnaires puissent recevoir 10,9% de plus après impôts si Caltex leur versait un dividende spécial autorisé de 7,59$CA par action exonéré d’impôts avant la transaction. C’est fiscalement avantageux pour ces actionnaires même si son offre diminuait d’autant.

Le plan d’arrangement proposé requiert l’aval de 75% des actionnaires lors d’un vote et de plus de 50% des votants éligibles, précise l’analyste qui assure le suivi de Caltex.

L’offre actuelle équivaut à 9,6 fois le bénéfice d’exploitation de Caltex prévu en 2020 alors que Couche-Tard s’échange à un multiple de 11,2 fois, compare M. Wilson.

«Le récent parcours de croissance de Caltex ne justifie pas de payer plus de 10 fois à notre avis», écrit-il.

À ses yeux, l’approbation de la transaction ne pose pas problème étant donné l’origine canadienne de Couche-Tard et son accès au financement, bien qu’il n’exclut pas que le conseil de Caltex demande un peu plus.

De plus, le groupe australien a déjà cité en modèle dans le passé le mode de fonctionnement de Couche-Tard pour la gestion intégrée de ses stations d’essence et dépanneurs, évoque M. Wilson.

Caltex est le plus important distributeur d’essence avec une part de marché de 34% tandis que sa raffinerie transforme 25% du pétrole australien. Ses 79o dépanneurs et stations d’essence (dont 584 sont corporatifs) auraient une part de marché estimée à 15-17%. Caltex sert toutefois plus de 1700 stations d’essence incluant ses 800 enseignes.

M. Wilson s’attend à ce que Couche-Tard revende la raffinerie Lytton de Brisbane et conclut une entente d’approvisionnement comme elle l’a fait dans le passé pour d’autres transactions du genre. Il lui attribue une valeur de 1,7 G$CA.

Pour sa part, Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, indique que les marges avant intérêts et impôts des activités au détail de Caltex qui intéressent Couche-Tard sont de 35%, bien que ces profits aient décliné au premier semestre.

L’analyste de Desjardins estime à 3,3 à 4 milliards canadien la valeur des actifs de Caltex que Couche-Tard voudrait garder. Cela se compare aux 5,8 G$CA payés pour CST Brands en 2016.

De son côté, Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, évalue que le bénéfice d’exploitation des activités au détail de Caltex ajouterait 10% à celui de Couche-Tard.

«Couche-Tard vise habituellement des synergies qui ajoutent 35 à 50 % au bénéfice d’exploitation dans ses transactions. Nos calculs préliminaires indiquent que Caltex pourrait aisément ajouter plus de 10% aux bénéfices de Couche-Tard au fil du temps», écrit-elle .

Couche-Tard dévoilera les résultats de son deuxième trimestre en fin de journée aujourd’hui et tiendra une téléconférence avec les analystes, mercredi matin.

Banque Scotia (BNS, 74,94 $): l’impact du Mexique, du Chili et du Pérou

Banque Scotia (BNS, 74,94 $): l’impact du Mexique, du Chili et du Pérou

Les problèmes économiques et politiques dans trois pays de l’Alliance du pacifique où elle a une présence significative pourraient ne pas avoir eu d’impact négatif sur ses résultats du quatrième trimestre qui seront dévoilés demain, croit Gabriel Dechaine, analyste chez Financière Banque Nationale.

Mais il faudra être attentif aux propos de la direction quant aux perspectives pour l’année financière 2020 qui s’est amorcée le 1er novembre. C’est ce que suggère l’analyste dans son rapport prévisionnel sur les résultats du quatrième trimestre des banques canadiennes. La Banque Scotia sera la première à faire connaitre les siens demain. Toutes les autres banques lui emboîteront le pas la semaine suivante.

Les troubles au Chili, le climat des affaires au Mexique et la situation politique au Pérou sont parmi les principaux problèmes auxquels la banque fait face. Les opérations de la banque dans ces trois pays ont généré 22% de ses bénéfices depuis le début de l’année, estime l’analyste.

Au Chili, les banques Banco de Chile et Santander Chile ont déjà reconnu que le soulèvement de la population rendait difficiles les prévisions quant aux perspectives pour 2020.

Au Mexique, Santander Mexico et Banorte réduisent leurs prévisions de croissance des prêts face à un ralentissement économique plus rapide que prévu et une diminution de la demande de prêts commerciaux, note l’analyse.

Comme pour toutes les banques canadiennes, le titre de la Scotia s’est fortement apprécié au cours des trois derniers mois, soit une hausse de près de 13%. La plupart des autres banques ont toutefois réalisé des hausses encore plus importantes.

À la veille de l’annonce des résultats, la recommandation de l’analyste de la Financière pour la Banque Scotia est «performance égale au secteur» et son cours cible est de 79$.

 

Dollarama (DOL, 48,59$): petits espoirs d’un retour de l’inflation

Dollarama (DOL, 48,59$): petits espoirs d’un retour de l’inflation

Il est encore trop tôt pour que le troisième trimestre attendu le 4 décembre le reflète, mais un soupçon d’inflation semble s’infiltrer dans les prix de Dollarama.

C’est ce qu’a observé Vishaal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, lors d’une récente analyse d’un panier de marchandises similaires dans des magasins de la région Toronto.

«Lors de trois visites en juin, août et octobre, nous avons vu des signes de prix plus élevés, bien qu’ils soient bien tièdes», met-il en garde.

Les prix de cinq articles communs, soit moins de 5% des trois paniers analysés, ont augmenté de 13% en moyenne alors que les prix étaient essentiellement inchangés lors des deux premières visites.

Le retour d’un peu plus d’inflation contribuerait grandement à ré-accélérer la croissance des ventes par magasins comparables et à relever les marges, ajoute-t-il.

Dans l’intervalle, M. Shreedhar s’attend à un solide troisième trimestre qui verra une hausse de 3,8% des ventes par magasins comparables, de 2,8% de la facture moyenne et d’un pour cent du nombre de transactions. Les résultats seront dévoilés le 4 décembre en matinée.

L’ouverture de 14 nouveaux magasins et les ventes comparables augmenteront les revenus de 7,3% à 928 millions de dollars, prévoit l’analyste.

En revanche, la marge brute fléchira de 70 points de pourcentage à 43,8% parce qu’une plus grande proportion des ventes provient d’articles moins chers.

Il s’attend aussi au recul de 65 points de pourcentage de la marge d’exploitation à 29,9%, sans la contribution de 4,1 millions de dollars de la part de 50,1% que détient Dollarama dans la chaîne Dollar City d’Amérique latine.

Le bénéfice devrait tout de même augmenter de 11,2% à 0,45$ par action grâce en partie au rachat de 8,4 millions ou 3,5% de ses actions depuis un an. Cette prévision est conforme au consensus.

Bien que Dollarama ait explosé de 42% depuis un an, M. Shreedhar maintient sa recommandation d’achat.

Son cours-cible de 52$ représente un multiple de 23,5 fois le bénéfice prévu à mi-chemin entre les exercices financiers 2021 et 2022.

Cette évaluation se justifie par la croissance régulière de plus de 10% des bénéfices annuels et par le potentiel de Dollar City à long terme.

Le multiple cours-bénéfices de Dollarama a touché une pointe de 34 fois au début de 2018. La moyenne s’établit à 26 fois depuis 2014.