Que faire les titres d'Industries Lassonde, Couche-Tard et Metro? (Re)voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres d’Industries Lassonde, Couche-Tard et Metro? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Industries Lassonde (LAS.A, 180,23$) : des perspectives encore mitigées
Le deuxième trimestre du producteur de jus reflète les efforts que le producteur de jus déploie pour combattre le déclin de la demande pour le jus aux États-Unis, une hausse de certains coûts et la concurrence intense.
Frederic Tremblay de Desjardins Marchés des capitaux se montre tout de même satisfait des résultats dans la conjoncture actuelle.
La hausse de 6,4% des revenus (à 419,7M$) provient entièrement de l’achat du producteur américain de jus surgelés Old Orchard Brands en mai 2018.
Les marges avant intérêts et impôts de 12,9% se comparent à celle de 6,6% pour Lassonde parce que Old Orchard bénéficie du récent déclin du coût du concentré d’orange.
Par contre, le volume de ventes et les prix des jus de marque nationale ayant baissé, les revenus ont reculé de 1,1% aux États-Unis, sans l’effet des acquisitions.
La concurrence intense aux États-Unis empêche Lassonde de relever ses prix de vente comme elle le voudrait.
Le Canada a fait beaucoup mieux avec une croissance interne de 2,6% des revenus, précise M. Tremblay.
Le bénéfice d’exploitation (41,7M$) a crû de 4,4% malgré l’effet des tarifs sur les prix du concentré de pomme aux États-Unis, des investissements dans une usine et l’augmentation des coûts de transport et de marketing de nouveaux produits.
Lassonde a peu de contrôle sur la concurrence et certains coûts. M. Tremblay prévoit tout de même que l’entreprise bénéficiera de la contribution d’un nouveau contrat de marque privée, de la stabilisation des frais de transport et du recul des prix du plastique ainsi que de la croissance de ses boissons-santé tels que les smoothies et les eaux vitaminées.
Bien que Beverage Marketing prévoit un recul de 1,3% par année de la demande pour le jus pour les cinq prochaines années aux États-Unis, les ventes de Lassonde devraient croître légèrement en 2019 et 2020, prédit l’analyste.
Au final, M. Tremblay abaisse ses prévisions de bénéfices pour 2019 et 2020 si bien que le nouveau bénéfice de 11,39$ par action attendu en 2020 sera le même qu’en 2017.
Il recommande de conserver le titre et ne touche pas à son cours cible de 195$, qui représente un multiple de 9,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020.
Au printemps 2018, ce multiple avait grimpé à presque 11,5 fois.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 82,37$) : nouvelles mesures comptables
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 82,37$) : nouvelles mesures comptables
L’application des nouvelles mesures comptables pourrait gruger 0,06$ au bénéfice par action de 2019, rapporte Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD.
L’analyste a assisté à une séance d’information organisée par l’exploitant de dépanneurs pour expliquer les impacts des normes comptables IFR 16.
Pour 2019, les changements pourraient faire augmenter le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 400 M$ à 430 M$. En contrepartie, les dépréciations et amortissements pourraient cependant atteindre 375 M$ de plus et les intérêts pourraient augmenter de 75 M$, ce qui réduirait le bénéfice net d’environ 30 M$.
L’analyste rappelle que même s’il a abaissé sa recommandation à «conserver», il n’anticipe pas une correction du titre en raison des acquisitions et des ventes comparables «vigoureuses». Il note cependant que les choses pourraient s’avérer plus difficiles à partir de l’exercice 2020. «L’action semble bien évaluée, mais nous pourrions changer notre recommandation après un recul notable du titre», résume l’analyste.
Sa cible est à 90$.
Metro (MRU, 53,75 $): un autre bon trimestre
Metro (MRU, 53,75 $): un autre bon trimestre
L’épicier devenu aussi pharmacien a présenté à nouveau de solides résultats à son troisième trimestre 2019. Et il continuera de le faire au cours des prochains trimestres, croit Irene Nattel, analyste chez RBC Marchés des capitaux. Toutefois, comme le titre se négocie déjà à prime relativement à ses pairs, l’analyste voit peu de possibilité d’améliorer sa recommandation de «performance au secteur». Mais elle hausse néanmoins son cours cible de 52$ à 55$.
Metro a réalisé durant le trimestre des bénéfices ajustés avant intérêts, impôts et amortissement de 423 millions de dollars, en hausse de 22,5%, un résultat sensiblement conforme aux attentes, note l’analyste.
Les bénéfices par action ont atteint 0,90$, soit une hausse de 20%. Les ventes de nourriture par magasins comparables ont augmenté de 3,1% grâce entre autres à une croissance modeste du nombre de clients.
Les prix à l’interne sont en hausse de 250 points de base dans les magasins comparables, soit 60 points de base de plus que le taux d’inflation.
L’intégration de Pharmacie Jean Coutu suit son cours, indique l’analyste. Durant le troisième trimestre, Metro a réalisé des synergies de 15,7 M$, soit un taux annualisé de 61 millions. Son objectif est de 75 millions qu’elle compte atteindre en trois ans.
Compte tenu des progrès réalisés durant les 14 premiers mois suivant l’acquisition, l’analyste croit possible que l’objectif de 75 M$ soit surpassé.
Le programme de rachats d’actions demeure un élément clé de la stratégie d’utilisation du capital chez Metro, estime Irene Nattel. La firme a racheté 1,13 million d’actions au troisième trimestre pour un total de 2,6 millions à ce jour pour l’année financière en cours. Le programme autorise l’achat de 7 millions d’actions pour la période se terminant le 22 novembre 2019.
L’analyste de la RBC estime que Metro rachètera environ 1% de ses actions en circulation durant son année financière 2019, et environ 5% pour chacune des années 2020 et 2021.