(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de Corporation Power, SNC-Lavalin et Costco? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Corporation Power (POW, 33,44$): la décision d’unir les deux holdings créera de la valeur
Il ne fait aucun doute dans l’esprit de Paul Holden de CIBC Marchés des capitaux que la réorganisation majeure de l’empire des frères Desmarais créera de la valeur pour les actionnaires de Corporation Power et de la Financière Power (PWF, 36,23$).
L’analyste relève donc son cours-cible de 34 à 38$ pour la Financière Power qui détient l’assureur Great-West (GWO, 33,83$) et le fournisseur de fonds Société financière IGM (IGM, 38,55$).
M. Holden hausse aussi son cours cible de 33 à 36$ pour la société de portefeuille qui chapeau l’empire Desmarais, Corporation Power, dans une note préliminaire. Sa recommandation passe de «performance inférieure au marché» à neutre.
Au premier chef, l’union de Corporation Power et de la Financière Power éliminera des coûts administratifs de l’ordre de 50 millions de dollars, en plus d’économiser 15 M$ en frais financiers.
«La réorganisation simplifiera la structure complexe des deux sociétés de portefeuille et devrait aussi améliorer la facilité de négociation du titre de la société restante», croit-il aussi.
Autres gestes pro-actionnaires: la décision d’instaurer un programme de rachat annuel de 10% des actions (ce que la Corporation Power n’a pas fait en dix ans) et celle de majorer le dividende de 10%.
La société a aussi révélé son intention de vendre des placements non stratégiques au fil du temps (Peak Achievement, Lumenpulse et Lion).
La clé de la future valeur de Corporation Power repose entièrement sur le rabais que le marché accordera au titre par rapport à sa valeur d’actif nette, comme c’est le cas pour toute société de portefeuille.
M. Holden utilise un rabais de 18,9% soit la moyenne à laquelle s’échange la Financière Power depuis cinq ans. Il rappelle que l’écart a varié entre 8 et 12% sur de longues périodes dans le passé, ce qui donne un aperçu du potentiel.
Tout dépend des efficacités d’exploitation que Corporation Power captera, de la trajectoire des honoraires de son groupe de gestion de fonds et de la valeur que généreront ses investissements dans d’autres sociétés de services financiers.
Les stratégies de création de valeur des filiales Great-West et IGM entrent aussi en ligne de compte.
La stratégie d’IGM est déjà bien avancée, dit-il, mais il s’attend à ce que Great-West acquiert un administrateur de régimes de retraite aux États-Unis. «La probabilité d’un tel achat est élevée, mais son impact financier serait mineur», prévient M. Holden.
Même si plusieurs aspects de la réorganisation lui plaisent, l’analyste est neutre envers les deux titres, au cours actuel.
SNC-Lavalin (SNC, 30,35 $) : nouvelle année, nouvelle SNC… la suite
SNC-Lavalin (SNC, 30,35 $) : nouvelle année, nouvelle SNC… la suite
Hier matin dans cette rubrique, on pouvait lire : « bien qu’il reconnait les risques persistants liés aux problèmes légaux de la firme de génie-conseil québécoise, Yuri Link, analyste chez Canaccord Genuity, réitère sa recommandation d’achat pour le titre de SNC, ainsi que son cours cible de 34 $. »
À peine quelques instants plus tard, on apprenait que la compagnie plaidait coupable à des accusations de fraude par sa division SNC Construction, qu’elle était condamné à une amende 285 millions payable en versements égaux sur une période de cinq ans et que toutes autres poursuites contre elle pour fraude ou corruption reliées à ses activités en Libye entre 2001 et 2011 étaient abandonnées.
Il s’agit d’un événement inattendu qui change complètement la donne, conclut l’analyste. Il hausse maintenant son cours cible à 42 $.
L’amende, bien que substantielle, peut être facilement absorbée par la firme, selon lui. Mais ce qui est beaucoup plus important, c’est que le nuage gris qui planait au-dessus du titre est maintenant complètement dissipé. Cela augmente certainement l’attrait du titre qui pourra maintenant atteindre une évaluation plus juste, croit-il.
Bien que le titre a bondi de 19 % après que les négociations sur le parquet de la Bourse de Toronto eurent repris à la suite d’une interruption des transactions le temps de communiquer la nouvelle à tous les investisseurs, l’analyste continue de croire que le titre possède un grand potentiel de gains additionnels.
Les charges de corruption contre SNC ayant été abandonnées, celle-ci ne sera pas exclue des travaux du gouvernement fédéral canadien, note l’analyste. Bien que ce secteur ne rapportait qu’environ 5 % des revenus du service d’ingénierie de SNC, le fait d’être banni par le gouvernement fédéral risquait d’inciter d’autres juridictions à faire de même. Ce scénario devient maintenant peu probable, conclut l’analyste.
Costco (COST, 294,83 $ US) : elle conservera sa prime d’évaluation
Costco (COST, 294,83 $ US) : elle conservera sa prime d’évaluation
Bien qu’il soit difficile de croire que Costco verra son multiple cours/bénéfices prendre dans les prochaines années une expansion telle que celle que le grossiste a connue depuis 5 ou 6 ans, Kelly Bania, analyste chez BMO Marchés des capitaux, ne perçoit pas d’élément catalyseur faisant croire que ce multiple pourrait se contracter.
En 2013, le ratio cours/bénéfices de Costco était de 22 fois les bénéfices deux ans en avant. Aujourd’hui, il est de 32 fois.
L’analyste croit plutôt que Costco conservera sa prime d’évaluation sur ses concurrentes. À la suite de la divulgation des résultats du premier trimestre de l’année financière 2020, sa recommandation demeure « sur-performance » et son cours cible est inchangé à 320 $ US.
Costco a réalisé des bénéfices par action de 1,90 $ US pour le trimestre, alors que le consensus des analystes tablait plutôt sur 1,71 $ US. Mais cet écart est en grande partie attribuable à un taux d’imposition plus bas, note l’analyste.
La croissance des revenus provenant des frais d’abonnement a été de 6,1 % durant le trimestre, soit mieux que la prévision de 5,5 % de l’analyste. Le taux de renouvellement s’est maintenu à 90,9 % aux États-Unis et au Canada, et à 88,4 % à travers le monde.
La croissance du secteur du commerce électronique de Costco demeure dans les deux chiffres. Grâce à cette relation numérique avec sa base de clients, l’analyste croit que la firme de Issaquah, Washington, n’en est qu’à ses débuts à creuser un fossé entre elle et ses concurrentes.