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À surveiller: les titres qui ont retenu votre attention

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, Canadien National et Tesla? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Quincaillerie Richelieu (RCH, 29,21$): l’évaluation freine le potentiel d’appréciation à court terme

Au cours actuel, l’action du distributeur de quincaillerie architecturale reflète tous ses bons coups au moment où ses revenus ne croissent pas, sans l’effet des acquisitions.

Les ventes aux magasins de déco-rénovation et aux manufacturiers de l’Ouest canadien déclinent.

Ces deux segments resteront affaiblis toute l’année, croit Hamir Patel, de CIBC Marchés des capitaux.

«Bien que Richelieu bénéficiera de ses efforts en matière d’innovation, des gains de parts de marché et des acquisitions, ce potentiel est déjà incorporé au titre», explique-t-il aussi.

L’analyste maintient donc sa recommandation neutre et le cours-cible de 30$ qu’il avait établis à l’amorce du suivi de la société, le 12 janvier dernier.

Cet objectif repose sur un multiple de 13,7 fois le bénéfice d’exploitation de 123 millions de dollars attendu en 2021, auquel il ajoute l’encaisse.

«Le multiple est 1,5 fois plus élevé que celui auquel s’échangent ses semblables américains, mais la part de marché dominante de Richelieu au Canada, un pipeline d’acquisitions robuste et le retour systématique de capitaux aux actionnaires justifient cette plus-value», fait-il valoir.

Les perspectives du marché de la construction et de la rénovation s’améliorent aux États-Unis grâce à la rechute de 4,5 à 3,6% des taux hypothécaires américains. En décembre, les mises en chantier ont crû de 41% à un rythme annuel de 1,6 million, un sommet de 13 ans, précise-t-il.

Puisque les dépenses de rénovation s’activent généralement de 12 à 15 mois les mises en chantier, on peut espérer une reprise en 2021, dit-il.

La rénovation procure à Richelieu la moitié de ses revenus, mais on ne peut pas faire abstraction du recul des ventes aux détaillants, depuis deux trimestres.

M. Patel a d’ailleurs réduit ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation de 22 à 19 M$ pour le prochain trimestre, après le dévoilement des résultats du quatrième trimestre.

Les ventes aux détaillants canadiens ont baissé de 5,6%, celles aux détaillants américains de 26%, au quatrième trimestre. Lowe’s Canada a notamment fermé 34 magasins.

M. Patel s’attend à ce que les ventes aux détaillants se redressent légèrement (0,3%) en 2021 après un déclin de 3,3% prévu pour 2020.

Richelieu souffre aussi de la récession dans l’Ouest canadien, une région qui représente 10% de ses ventes aux manufacturiers.

En revanche, M. Patel a accru ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation pour 2020 et 2021 pour tenir compte des sept acquisitions bouclées ou en cours.

Ces transactions, six au Canada et une septième aux États-Unis, ajouteront 60 millions de dollars aux revenus annuels, soit 5,8% du chiffre d’affaires, évalue-t-il.

«En un seul trimestre, ces achats ajouteront davantage aux revenus que la moyenne annuelle des transactions depuis cinq ans», dit-il.

Canadien National (CNR, 123,67$): des prévisions prudentes

Canadien National (CNR, 123,67$): des prévisions prudentes

Les prévisions 2020, bien qu’elles puissent être prudentes, sont suffisamment sous le consensus pour mettre de la pression sur le titre du transporteur ferroviaire montréalais, anticipe Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux.

La direction pointe vers une croissance du bénéfice par action «au milieu de la première décimale» et une augmentation des volumes «au bas de la première décimale». En supposant une augmentation d’entre 4% et 6% du bénéfice par action en 2020, cela voudrait dire un résultat entre 6,03$ et 6,15$ par action. Le consensus des analystes anticipait 6,30$; M. Spracklin 6,22$.

«Par le passé, le CN nous a habitués à des prévisions prudentes et cette année n’est probablement pas différente, commente l’analyste. Par contre, la différence avec les chiffres des analystes est suffisamment grande pour les forcer à revoir leurs anticipations. Nos prévisions, pour leur part, demeurent inchangées.»

L’analyste note également que les dépenses d’investissement devraient reculer de 25% en 2020, selon la direction. Ce scénario ferait en sorte de libérer plus de flux de trésorerie que ne l’avait prévu RBC Marchés des capitaux.

L’analyste maintient sa recommandation «performance de secteur», mais abaisse sa cible de 123$ à 122$.

Tesla (TLSA, 650,27$ US): excellentes nouvelles, mais son titre hyperbolique dérange

Tesla (TLSA, 650,27$ US): excellentes nouvelles, mais son titre hyperbolique dérange

D’entrée de jeu, Joseph Spak, de RBC Marchés des capitaux, reconnaît que Tesla n’avait que de bonnes nouvelles à annoncer aux actionnaires au quatrième trimestre, mais il n’en reste pas moins que l’ascension hyperbolique du titre est extrême.

Il hausse son cours-cible de 315 à 530$ US en accordant différentes probabilités à divers scénarios potentiels, mais cet objectif est bien inférieur au cours actuel qui a grimpé de presque 14% depuis les résultats. Tesla a explosé de 250% depuis l’été dernier.

«Nous continuons de croire que le titre est surévalué dans un scénario fondamental raisonnable. Nous devons toutefois porter plus attention aux scénarios extrêmes. Si les optimistes continuent de rêver, il est possible que le titre atteigne le cours cible (928$US) du scénario le plus optimiste», évoque M. Spak.

Tesla est un titre dynamique, complexe dont la valeur est difficile à établir, admet M. Spak. «Le duel entre la vision d’Elon Musk à long terme et les facteurs fondamentaux à court terme font du titre de Tesla un pendule accroché à l’humeur des investisseurs», prévient-il.

Néanmoins, maintenant que les profits et les flux de trésorerie apparaissent durables, l’analyste se dit prêt à évaluer le titre en fonction des ventes et du bénéfice d’exploitation.

Son scénario de base prévoit désormais des livraisons de véhicules de 524 000 en 2020, de 618 000 en 2021 et de 860 000 en 2022.

Ses prévisions de bénéfices ajustés passent donc à 12,25$US, 13,45$US et 17,85$US par action pour ces trois années.

Bien que les marges et les bénéfices du quatrième trimestre annoncé soient difficiles à cerner, en raison des crédits accordés aux acheteurs de véhicules entre autres, les flux de trésorerie libres d’un milliard de dollars ont doublé ses prévisions.

Son cours-cible repose sur les hypothèses suivantes: des revenus de 40 milliards de dollars américains et une marge d’exploitation de 9,7% en 2021. Il accorde des probabilités de 65% à ce scénario principal.

Ce modèle débouche sur une valeur de 496$US qu’il module ensuite en fonction de scénarios pessimistes et optimistes auxquels il accorde des probabilités de 17,5% chacun, pour arriver au cours cible de 530$US.