(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de Bombardier, d’Alphabet et de Savaria? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 1,47$): le scénario de Textron
Le suspense entourant le sort de Bombardier se prolonge. Tous attendent la téléconférence qui accompagnera les résultats annuels du 13 février.
Entretemps, les analystes se penchent sur différents scénarios en fonction des rumeurs de transactions du jour.
Cette fois, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, analyse la vente potentielle de la division des jets d’affaires à l’américaine Textron (TXT, 50,90$US), sans dire si cette transaction est stratégiquement meilleure ou non que la vente de la division ferroviaire.
Il note au passage que les pourparlers avec Alstom pour la vente de Bombardier Transport progressent moins vite à cause de différends au sujet de sa valeur.
Si on accorde un multiple de 9 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 à la division des jets d’affaires, une vente de 6,9 milliards de dollars américains ferait fondre le ratio d’endettement de Bombardier de 3,7 à 0,9 fois le bénéfice d’exploitation, à la fin de 2021, calcule M. Poirier.
Toutefois, il doute que Textron puisse offrir un tel prix puisque ses propres actions s’échangent à un multiple inférieur de 8,6 fois son propre bénéfice d’exploitation.
Une vente à un multiple de 8 fois, soit 6,1G$US, ferait tout de même passer le ratio d’endettement de 3,7 à 2 fois le bénéfice d’exploitation.
Un tel niveau d’endettement serait raisonnable étant donné la nature peu cyclique de la division résiduelle des trains, dit-il.
Les rumeurs de désinvestissement concordent avec l’examen stratégique de Bombardier qui doit réduire sa dette de 9G$US. «La génération de valeur dépendra des multiples obtenus dans les transactions», se contente de dire M. Poirier.
Il recommande toujours de conserver le titre de Bombardier même si son cours cible de 2,25$ est 60% plus élevé que le cours actuel du titre.
L’analyste ne spécule pas non plus sur le sort que réserve Bombardier à son intérêt de 30% dans la Société en commandite Airbus Canada ni sur le rachat potentiel de la part de 30% la Caisse de dépôt dans la division ferroviaire.
Alphabet (GOOGL, 1479,11$ US): des résultats satisfaisants là où ça compte
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Le propriétaire de Google a raté les cibles des revenus, du bénéfice d’exploitation et du bénéfice, au quatrième trimestre, mais d’autres repères jugés plus importants satisfont Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux,
Les revenus de 46,1 milliards de dollars américains ont été de 2% inférieurs aux prévisions tandis que le bénéfice d’exploitation de 9,3G$US a raté le consensus par 6% surtout à cause des pertes de 2 G$US provenant des investissements périphériques, dit-il.
Par contre, M. Mahaney note que les revenus de Google Search ont augmenté de 17%, ce qui représente une accélération par rapport au rythme annuel de 15% de l’année.
Les revenus publicitaires de 15,1 G$US de YouTube en 2019 sont impressionnants tout comme leur progression de 36%. «L’amplitude est inférieure à nos attentes, mais le taux de croissance correspond à aux prévisions», dit-il.
La croissance des revenus de Google Cloud s’est accélérée de 44% en 2018 à 53% en 2019.
L’analyste signale aussi les rachats d’actions record de 6,1 G$US du groupe au quatrième trimestre et sa volonté de compléter son programme annuel de rachat de 21 G$US.
«Le rachat plus actif des actions, la stabilisation éventuelle de la marge des activités principales de Google, ainsi que la croissance régulière des revenus (bien que moins forte qu’avant) sont les facteurs les plus importants pour la progression des bénéfices et le titre en Bourse groupe», explique M. Mahaney.
Plus de rigueur dans ses investissements périphériques pourrait mener à une réévaluation du titre à la hausse.
Dans l’intervalle, les investisseurs ont devant eux une entreprise qui a réussi à croître de plus de 20% par année avec une grande constance depuis dix ans malgré son envergure croissante.
Ses investissements dans les nouvelles solutions publicitaires, l’infrastructure infonuagique, les appareils connectés, les véhicules autonomes et l’informatique quantique devraient lui assurer des années de croissance des revenus et des profits au-dessus de la moyenne.
Son envergure et ses investissements préservent ses avantages concurrentiels, croit-il aussi.
Pour couronner le tout, l’évaluation du titre, de 18,6 fois le bénéfice de 73,36$US par action qu’il prévoit en 2021, lui apparaît «très raisonnable».
M. Mahaney augmente légèrement ses prévisions de bénéfices pour 2020 et 2021 et hausse le cours cible de 1500 à 1550$US.
Il réitère sa recommandation d’achat, pour un gain potentiel d’encore 9%.
Savaria (SIS, 14,05$): le fabricant d’équipements de mobilité peut retrouver du tonus
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Huit mois après l’arrivée d’un nouveau chef de la direction financière qui instaure plus de rigueur financière, Michael Doumet de Banque Scotia amorce le suivi du fabricant d’équipements pour les personnes à mobilité réduite et recommande son achat.
«Savaria est un titre relativement bon marché offrant différents catalyseurs dans une industrie bien positionnée, dont la hausse potentielle des marges», résume l’analyste qui souligne aussi sa flexibilité financière.
Depuis dix ans, l’entreprise a conclu une douzaine de transactions pour lesquelles elle a payé un multiple oscillant entre 6 et 8 fois le bénéfice d’exploitation «créant beaucoup de valeur pour les actionnaires en cours de route».
Sa taille moyenne lui procure de l’agilité opérationnelle et permet encore à chaque transaction d’améliorer sa performance.
Les perspectives fournies pour 2020 lui semblent prudentes. M. Doumet croit que le bénéfice d’exploitation pourrait atteindre 66 millions de dollars en 2021, 18% de plus qu’en 2019 grâce à l’intégration de l’européenne Garaventa, au rehaussement des lève-personne et au rétablissement des marges des véhicules pour le transport adapté.
L’analyste évoque aussi la possibilité que l’entreprise réalise une autre transaction de la taille de Garaventa (100M$) compte tenu de sa capacité d’emprunt. Un tel achat ajouterait de 12 à 15 M$ au bénéfice d’exploitation.
À son avis, Savaria a le potentiel de faire croître son bénéfice de 50% et de doubler ses flux de trésorerie d’ici la fin de 2021. Si c’était le cas, cette réaccélération lui vaudrait une évaluation plus élevée en Bourse.
Même après avoir multiplié sa valeur par un facteur de 15 fois depuis 10 ans, son action n’est pas chère, fait aussi valoir l’analyste. Le multiple de 10 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 est inférieur à sa moyenne historique de 12,5 fois et à celui de 13,6 fois pour ses semblables.
Des acquisitions ajouteraient 1$ à son cours cible initial de 16,50$, prend-il le soin de préciser.