(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de Bombardier, Canopy Growth et Dollarama? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 1,25$): la vente à Alstom pourrait porter le titre à 4,23$ en 2022
Même s’il maintient son cours cible d’un an de 2,75$, Benoit Poirier de Desjardins Marchés des capitaux, imagine que l’action de Bombardier pourrait atteindre 3,52$ en 2021 et 4,23$ en 2022, grâce à la vente de Bombardier Transport à Alstom.
Le recentrage sur les jets d’affaires et surtout la réduction de la dette de 9,3 milliards de dollars américains à 2,5 G$US créeront de la valeur.
Premièrement, Bombardier a obtenu un bon prix de la part d’Alstom qui paie 12 fois le bénéfice d’exploitation moyen entre 2016 et 2018, dit-il. La transaction de 8,2 G$US inclut aussi les obligations de la caisse de retraite d’un milliard de dollars américains.
Bombardier récoltera 4,2 à 4,5 G$ US comptant de cette vente, des sommes qui iront en priorité au remboursement de la lourde dette de la société. Le ratio d’endettement passera de 8 à 2,3 fois le bénéfice d’exploitation d’ici 2021.
Après la transaction avec Alstom, la nouvelle Bombardier s’échangerait donc à un multiple pro forma de 5 fois le bénéfice d’exploitation de 1,1 milliard de dollars américains projeté pour 2021, comparativement au multiple moyen de 9 fois pour les autres fabricants de jets d’affaires.
«Bien que les rivaux aient des activités militaires qui font contrepoids à la nature cyclique des jets d’affaires, cet écart d’évaluation est trop grand. Quelque 15% des revenus de Bombardier Aviation proviennent des services d’entretien de 4800 jets déjà en service, une source de revenus plus récurrente et en croissance», fait valoir l’analyste.
Bombardier Aviation bien placée dans l’industrie des jets d’affaires avec la famille des appareils Global (5500/6500/7500) et un carnet de commandes de 14,4 G$US qui occupera ses usines jusqu’en 2022. Bombardier vend actuellement des appareils qui seront fabriqués à partir de 2023, précise-t-il.
Bombardier devrait aussi obtenir la certification pour le Learjet 75 Liberty à la mi-2020. L’entreprise pourrait aussi envisager une version plus moderne de l’appareil Challenger pour protéger sa part du créneau des jets de taille moyenne, sans dépenses en capital majeures, dit-il.
Bombardier Aviation peut donc améliorer ses marges d’exploitation de 7,2% en 2020 à 10,2%, d’ici 2022, croit-il.
En 2022, Bombardier Aviation devrait dégager des flux de trésorerie libres de 250 M$ US et un bénéfice d’exploitation de 1,23 G$ US.
Sa dette atteindrait alors 1,8 fois le bénéfice d’exploitation, évalue M. Poirier.
Dans l’intervalle par contre, la phase de démarrage de la fabrication des nouveaux Global 7500 pèsera sur les marges flux de trésorerie libres jusqu’au troisième trimestre de 2020, prévient l’analyste.
Il prévoit un déficit des flux de trésorerie de 83 M$ US et une perte de 0,12$ US par action, en 2020 pour Bombardier.
En 2021, il entrevoit des flux libres de 261 M$US et un bénéfice de 0,05$ US par action.
«Nous recommandons aux investisseurs à long terme de jeter un nouveau regard sur la société et d’acheter des actions afin de bénéficier de la création de valeur qui proviendra des efforts des dirigeants pour solidifier le bilan», conclut-il.
Canopy Growth (WEED, 28,91 $): enfin un trimestre moins mauvais
Canopy Growth (WEED, 28,91 $): enfin un trimestre moins mauvais
Bien qu’un trimestre ne constitue pas une tendance, John Chu, analyste chez Desjardins, dit être encouragé par les résultats du troisième trimestre de son année financière 2020 que le producteur de Cannabis divulguait vendredi.
Mais surtout, l’analyste se réjouit que le nouveau président, David Klein, fasse part de priorités à court terme qui indiquent que les choses sont peut-être en train de tourner pour le mieux.
Bien que la société continuera à faire face court terme à plusieurs vents de face, l’analyste croit que la stratégie élaborée par le nouveau président pour le quatrième trimestre pourrait s’avérer un élément catalyseur pour le titre. En conséquence, il hausse son cours cible de 27$ à 34$. Il maintient toutefois sa recommandation à «conserver».
Au troisième trimestre, Canopy a réalisé des ventes de 123,8 millions $, ce qui excédait la prévision de l’analyste de Desjardins qui prévoyait 107,9 millions $ et celle du consensus qui était de 105,0 millions $.
Les pertes ajustées avant intérêts, impôts et amortissement ont été de 91,7 millions $, moins que la somme de 107,1 millions $ que l’analyste avait prévue et des 111,8 millions $ sur lesquels tablait le consensus des analystes.
La stratégie qui sera mise en place inclut un meilleur contact avec les consommateurs, un plus grand accent sur les éléments spécifiques aux marchés et aux produits, et l’établissement d’un plan bien défini vers la rentabilité et la création de flux de trésorerie, explique l’analyste.
Quant aux occasions aux États-Unis, la firme reconnait qu’il y a un besoin d’agir rapidement et agressivement. Elle entend se concentrer sur la distribution afin de faciliter l’accès des consommateurs à ses produits. Et cette initiative ne devrait pas augmenter les dépenses en capital, note l’analyste.
Dollarama (DOL, 40,13$) : une baisse inexplicable
Dollarama (DOL, 40,13$) : une baisse inexplicable
Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux, peine à s’expliquer ce qui a plombé le titre de 3%, hier.
L’analyste émet l’hypothèse que les résultats de Walmart ont soulevé des questions sur l’intensité de la concurrence au Canada. Il souligne que le détaillant américain a affiché une augmentation de l’achalandage de 2,7% dans ses magasins au Canada, mais que le panier moyen a diminué de 2,7%.
Les inquiétudes sur l’impact du coronavirus sur la chaîne d’approvisionnement de la société pourraient aussi expliquer la baisse. Près de 55% des produits vendus proviennent de l’international (en grande partie de la Chine), souligne M. Li.
Après avoir discuté avec la direction, l’analyste vient à la conclusion que les inventaires du détaillant sont suffisants pour tenir «quelque trimestre». Si la perturbation de la production était prolongée, la direction pourrait trouver d’autres fournisseurs ailleurs. «Il y aurait un coût à cela, mais il est encore trop tôt pour l’estimer, juge l’analyste. Au bout du compte, nous pensons que l’impact sera limité et tous les détaillants vivent le même enjeu», rappelle l’analyste.
Desjardins Marché des capitaux maintient sa recommandation «conserver» et sa cible de 47$.