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À surveiller: Lightspeed, Alithya et Capital Power

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Lightspeed, Alithya et Capital Power

La plateforme commerciale tout-en-un pour les marchands devrait dévoiler un bond «robuste» de 37% des revenus au deuxième trimestre, le 3 novembre, prévoit Neehal Upadhyaya de IA Marchés des capitaux. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Lightspeed Commerce, Groupe Alithya et Capital Power? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Lightspeed Commerce (LSPD, 26,09 $, 19,07 $ US): bond de 37% des revenus en vue au deuxième trimestre

La plateforme commerciale tout-en-un pour les marchands devrait dévoiler un bond «robuste» de 37% des revenus au deuxième trimestre, le 3 novembre, prévoit Neehal Upadhyaya de IA Marchés des capitaux. La perte d’exploitation par contre se creusera de 19% à 10,4 millions de dollars, ce qui correspond aux orientations fournies par les dirigeants.

Ces résultats reflètent l’amélioration prévue de 44% à 94 millions de la valeur brute des transactions sur la plateforme de commerce et l’adoption graduelle du module de paiement de Lightspeed par 15% des clients, soit la même proportion qu’au trimestre précédent, précise l’analyste.

«Nous croyons qu’à long terme, plus de 30% des clients devraient adopter le module de paiement, un taux qui se rapprocherait lentement de la marque de plus de 50% observée chez Shopify», entrevoit Neehal Upadhyaya qui fait remarquer que le taux d’adoption dépasse 60% chez les nouveaux clients.

Les récents résultats de la plateforme de commerce Shopify sont de bon augure pour ceux de Lightspeed même si leur taille n’est pas comparable, ajoute-t-il. La valeur totale des marchandises vendues sur la plateforme Shopify a crû de 11% tandis qu’elle a augmenté de 35% pour les ventes brutes réalisées en magasin par le biais de cette plateforme.

«Lightspeed peut raisonnablement faire croître la valeur brute des transactions de 10 à 11% au deuxième trimestre. Et si le taux d’adoption s’avérait meilleur que prévu, la société serait alors en mesure de surpasser ses objectifs annuels de revenus 178 à 183 millions de dollars», indique l’analyste.

L’appréciation du dollar américain affaiblit légèrement les revenus réalisés à l’étranger, mais elle pourrait en revanche donner un coup de pouce aux marges puisque la majorité des dépenses d’exploitation de Lightspeed sont comptabilisées en dollars canadiens et en euros, signale aussi Neehal Upadhyaya.

Au final, l’analyste s’attend à un autre trimestre robuste propulsé par la progression de la valeur brute des transactions, l’adoption du module de paiement par les clients et l’amélioration des revenus moyens par client.

Après un plongeon de 81% en Bourse, l’action s’échange à un multiple de 2,2 fois les ventes prévues en 2023, une évaluation nettement inférieure à celle de 4,4 fois accordée aux plateformes de paiement, de 6,4 fois aux fournisseurs de logiciels en tant que services et de 5,2 fois au groupe-repères de sociétés semblables.

«Cette évaluation est attrayante plus particulièrement si Lightspeed continue à faire croître ses revenus à un rythme annuel de plus de 30% tout en se rapprochant un peu plus du premier bénéfice d’exploitation ajusté», conclut l’analyste.

Neehal Upadhyaya réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 29 $ US, soit 51% de plus que le cours actuel.

 

Alithya (ALYA, 2,45 $, 1,79 $ US): les bonnes ventes en premier, les marges suivront ensuite

Alithya (ALYA, 2,45 $, 1,79 $ US): les bonnes ventes en premier, les marges suivront ensuite

Pour le deuxième trimestre du groupe de services en TI, Nick d’Agostino de Valeurs mobilières Banque Laurentienne prévoit des revenus supérieurs au consensus, mais des marges inférieures.

L’analyste s’attend à ce que les revenus croissent de 13,7%, sans l’effet de l’achat de Vitalyst et de Datum, et de 27% au total (à 134 millions de dollars), grâce à la demande soutenue pour les services infonuagiques. Ce rythme de croissance interne est similaire à celui du premier trimestre et surpasse l’objectif annuel de 5 à 10%.

Groupe Alithya bénéficie de nouveaux contrats records signés de 145,4 M$, ce qui porte le ratio qui compare les nouveaux contrats obtenus aux revenus facturés à 115%. Une marque supérieure à 100% indique que les revenus croissent.

Aux États-Unis, la société déploie des outils Microsoft et Oracle chez un assureur dentaire et au groupe de gestion de soins de santé Inspira Health au New Jersey. La société a aussi décroché en juillet un nouveau contrat de 10,8 M$ de la part du gouvernement du Québec.

Malgré la demande solide, l’analyste table sur un bénéfice d’exploitation de 6,7 M$ et une marge de 5% au deuxième trimestre, deux prévisions inférieures au consensus de 8,3 M$ et de 6,3%. Cet écart est attribuable au fait qu’Alithya doit faire appel à des sous-traitants externes pour répondre à la demande à court terme, dit-il.

Ses prévisions tiennent aussi compte des marges plus faibles de la filiale R3D et de la pression à la hausse sur les salaires causée par un marché de l’emploi tendu. Les dépenses d’exploitation représentent 22,5% des revenus, soit la même proportion qu’un an plus tôt, malgré des revenus plus élevés, précise-t-il.

«Nous nous attendons à ce que cette proportion passe sous la barre visée de 20% à mesure que la société consolidera les dépenses communes consacrées aux tâches administratives et aux loyers par exemple», espère l’analyste.

Grevée d’une dette qui équivaut à 4,3 fois le bénéfice d’exploitation, Alithya cherche aussi activement à réduire son endettement afin de ramener ce ratio à 2 fois. Les flux de trésorerie de Vitalyst et Datum contribueront à cet effort.

Pour l’instant, Nick d’Agostino s’attend à ce que le ratio d’endettement baisse à 3 fois, à la fin de 2024.

Lors de la téléconférence, Nick d’Agostino espère en entendre plus concernant l’intégration de Datum et sa pénétration des assureurs américains, les contrats potentiels en vue dans chaque marché géographique, l’implantation de hausses de prix, les embauches au Maroc et la mise à jour du plan stratégique qui prévoit des revenus de 600 M$ et des marges de 9 à 13% d’ici 2024.

L’analyste veut aussi connaître la taille du marché potentiel total du nouveau secteur de l’enseignement supérieur ainsi que les revenus que rapportent les contrats obtenus de Québecor et de l’assureur Beneva (La Capitale et SSQ).

Au final, l’analyste renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 4,50 $, soit un multiple de 12 fois le bénéfice d’exploitation, qui dépasse la moyenne de 9,3 fois pour ses semblables.

 

Capital Power (CPX, 44,15 $): le fort prix de l’électricité lui sourit, mais le coût du carbone ajoute un élément de risque

Capital Power (CPX, 44,15 $): le fort prix de l’électricité lui sourit, mais le coût du carbone ajoute un élément de risque

L’un des plus importants producteurs indépendants d’électricité a dégagé un bénéfice d’exploitation 4% supérieur au consensus au troisième trimestre et a relevé ses prévisions annuelles de 5%, mais son action a tout de même perdu 3,2%, le 1er novembre.

Ben Pham de BMO Marchés des capitaux attribue cette divergence aux coûts incertains liés aux émissions de carbone imposées en Alberta qui ajoutent un facteur d’imprévisibilité aux futurs résultats de la société d’Edmonton. L’analyste estime que le report en 2023 de crédits de carbone en réserve diminuera le bénéfice d’exploitation de 50 millions de dollars ou de 10% au minimum, au prochain trimestre.

De plus, les prévisions de Capital Power pour un bénéfice d’exploitation inchangé en 2023 reposent sur l’hypothèse que les prix élevés de l’électricité en Alberta (114 $ par MWh) persisteront alors que l’analyste mise plutôt sur un prix de 90 $. Les contrats à terme pour 2024 se situent à un peu plus de 70 $ par MWh.

La remise en service d’une centrale au gaz naturel et le démarrage d’une deuxième en 2024, ainsi que l’acquisition récente de la centrale de cogénération Midland (au Michigan), devraient compenser pour le coût plus élevé des émissions de carbone, entrevoit Ben Pham qui ajuste légèrement à la baisse ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation ajusté de 2022 et de 2023, mais augmente celles pour 2024 et 2025.

Le dividende de 5% est solide, et la société s’est engagée à l’augmenter de 6% par année, d’ici 2025, souligne tout de même l’analyste.

Le rapport risque-rendement du titre est moins attrayant qu’avant puisqu’il a surpassé le marché et son industrie, depuis le début de l’année. Le titre s’est apprécié de 11,8% par rapport au déclin de 3% des autres producteurs indépendants d’électricité et de 7,8% du S&P/TSX.

Plus prudent que ses collègues, Ben Pham ne recommande pas l’achat de titre, au cours actuel. Son cours cible diminue aussi de 55 à 52 $.