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À surveiller: Lightspeed, BlackBerry et Bombardier

Denis Lalonde|Publié le 23 mai 2023

À surveiller: Lightspeed, BlackBerry et Bombardier

L'appareil Global 6500 répondra aux exigences du gouvernement du Canada pour le programme Aéronefs multimissions canadiens (AMC), selon Bombardier. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Lightspeed, BlackBerry et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Lightspeed (LSPD, 17,50$) : de bons résultats trimestriels, mais des prévisions qui déçoivent

Le fournisseur de solutions de points de vente et de paiement Lightspeed a dévoilé des résultats du quatrième trimestre de son exercice 2023 respectables aux yeux de l’analyste Martin Toner, d’ATB Capital Markets.

Pour le trimestre terminé le 31 mars, Lightspeed a fait état de revenus de 184,2 millions de dollars (M$), ce qui est conforme aux prévisions du consensus des analystes. La perte avant intérêts, impôts et amortissement de 4,3M$ est moins élevée que celle de 7,4M$ attendue, alors que la perte nette de 74,5M$ a été plus importante que le consensus ne l’attendait, à 72,9M$.

«L’entreprise a fait état de prévisions de revenus de 195M$ à 200M$ au premier trimestre de son exercice 2024, alors que les analystes anticipaient en moyenne qu’ils atteindraient 207,4M$. La perte avant intérêts impôts et amortissement prévue de 10M$ est aussi beaucoup plus importante que celle de 2,7M$ que les analystes attendaient. La société anticipe toutefois un résultat ajusté par action au point d’équilibre, alors que les analystes prévoyaient une perte de 0,03$», énumère Martin Toner.

Pour l’ensemble de l’exercice 2024, Lightspeed entrevoir des revenus de 875M$ à 900M$, alors que le consensus des analystes est à 895,9M$.

L’entreprise a confirmé le lancement de sa plateforme centralisée de solutions de points de vente et de paiement. Selon elle, dorénavant, «les clients nouveaux et existants devront s’abonner à une seule solution centralisée, dans laquelle Lightspeed Payments est directement intégrée au point de vente».

La direction de la société soutient que cette initiative a déjà été lancée auprès de la clientèle de détail en Amérique du Nord et s’étendra aux clients du secteur de l’hôtellerie et, à l’échelle mondiale, aux régions EMOA et Asie-Pacifique au cours des deux premiers trimestres de l’exercice 2024.

«Lightspeed s’attend à ce que les revenus augmentent à mesure que l’année avancera, mais les bénéfices d’un taux de pénétration plus élevé ne se réaliseront pas avant 2025 et au-delà», estime Martin Toner. Ce dernier s’attend à ce que l’entreprise soit rentable durant son exercice financier 2025.

Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre, mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 55$ à 50$.

 

 

BlackBerry (BB, 5,38$US) : l’analyste de CIBC relève sa recommandation et son cours cible sur un an

BlackBerry (BB, 5,38$US) : l’analyste de CIBC relève sa recommandation et son cours cible sur un an

Le concepteur de logiciels de sécurité BlackBerry a tenu une journée des investisseurs le 17 mai durant laquelle la direction a dévoilé des prévisions financières qualifiées d’encourageantes par l’analyste Todd Coupland, de Marchés des capitaux CIBC.

Il fait ainsi passer sa recommandation sur le titre de «sous-performance» à «neutre», alors que son cours cible sur un an passe de 4,20$US à 6,50$US. «L’entreprise veut terminer l’exercice 2024 avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) modestement positif. Une meilleure performance nécessitera une croissance des revenus plus importante», dit-il.

«Durant la journée des investisseurs, la direction de BlackBerry a affirmé qu’elle considérait la possibilité de se départir de certaines de ses activités. À notre avis, la séparation des deux créneaux de l’entreprise (l’internet des objets et la cybersécurité) serait une bonne chose», soutient l’analyste.

Ce dernier précise que les perspectives de croissance des revenus et d’augmentation des marges bénéficiaires des deux créneaux sont bien différents. «L’internet des objets devrait croître de 20% ou plus en 2024 et 2025, comparativement à 5% ou plus pour la cybersécurité (selon des chiffres de FactSet)», explique-t-il.

Pour aider les investisseurs à mesurer la valeur des deux secteurs d’activité de BlackBerry, Todd Coupland y est allé de trois scénarios. Selon son scénario de base, il donne une valeur de 1,5 fois les revenus prévus en 2025 aux activités en cybersécurité et de 8 fois les revenus pour celles de l’Internet des objets. L’analyste ajoute dans le calcul la valeur de la plateforme pour voitures connectées IVY, de même que des redevances sur le portefeuille de brevets.

Dans un scénario optimiste (cours cible de 8,50$US), les ratios passent respectivement à 2 et 10 fois pour les divisions de cybersécurité et d’Internet des objets, alors que le reste demeure inchangé.

Dans un scénario pessimiste (cours cible de 3$US), la valeur de l’entreprise est de deux fois ses revenus, plus les liquidités, à laquelle il ajoute 0,10$ par action pour la plateforme IVY. Ce scénario inclut une baisse des revenus de 15% et de 70% des marges bénéficiaires.

L’analyste précise que BlackBerry n’a pas donné d’échéancier quant au moment où elle pense avoir terminé la révision stratégique de ses activités.

 

 

Bombardier (BBD.B, 60,15$) : une association avec General Dynamics Mission Systems-Canada qui plaît à l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins

Bombardier (BBD.B, 60,15$) : une association avec General Dynamics Mission Systems-Canada qui plaît à l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins

Bombardier Défense a annoncé il y a quelques jours une association avec General Dynamics Mission Systems-Canada pour proposer des avions multimissions et de lutte anti-sous-marine qui répondront aux exigences du gouvernement du Canada pour le programme Aéronefs multimissions canadiens (AMC).

«Le communiqué n’a pas précisé quels allaient être les spécifications de l’appareil Global 6500 modifié. Toutefois, en affirmant que l’avion allait répondre à toutes les exigences du gouvernement canadien, nous croyons qu’il sera en mesure de se faire ravitailler en vol et de lancer des torpilles», explique l’analyste Benoit Poirier.

Ce dernier rappelle qu’en mars, le gouvernement canadien envisageait d’acquérir une flotte d’avions de surveillance P-8 Poseidon de Boeing sans passer par un processus d’appel d’offres, estimant qu’il s’agissait du seul appareil à répondre à toutes ses exigences. Les autorités canadiennes avaient même envoyé une lettre au gouvernement américain pour obtenir des informations à propos de l’appareil. «Toutefois, ces procédures n’obligent pas le Canada à acheter les appareils de Boeing», souligne l’analyste.

«Bombardier et General Dynamics Mission Systems (GDMS) demandent à présent que le gouvernement du Canada amorce un processus de sélection transparent pour le programme d’achat d’appareils dont la valeur est estimée à 9 milliards de dollars», dit-il.

Benoit Poirier soutient que pour Bombardier, l’alliance avec GDMS est stratégique et pourrait constituer la planche de lancement de ventes mondiales pour le Global 6500 pour de nombreuses années, surtout que le Boeing P-8 Poseidon est un appareil «en fin de vie».

Il souligne que GDMS équipe aussi les appareils que le programme AMC veut remplacer, les CP140 Auroras, fabriqués par Lockheed.

Il concède toutefois que certains investisseurs sont inquiets des coûts associés à la transformation de l’appareil pour qu’il soit capable d’accomplir des missions militaires. Il rappelle que Boeing avait investi 7 milliards de dollars américains pour convertir son 737 en P-8.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Bombardier et son cours cible sur un an de 100$.