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À surveiller: Lightspeed, CGI et Canadian Natural Resources

Dominique Beauchamp|Publié le 06 juillet 2021

À surveiller: Lightspeed, CGI et Canadian Natural Resources

Lightspeed veut devenir un réel guichet unique mondial pour le commerce en ligne, mobile et en magasin. (Photo: 123rf)

Que faire avec les titres de Lightspeed, Groupe CGI et Canadian Natural Resources? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Lightspeed (LSPD, 86,69 $US): l’analyse plus poussée des deux derniers achats soulève le multiple et la cible

Un mois après l’annonce de l’achat de la plateforme de commerce en ligne Ecwid et du spécialiste de la chaîne d’approvisionnement entre fournisseurs et commerces NuOrder, une analyse plus poussée incite Paul Steep de Banque Scotia à relever le multiple d’évaluation et le cours cible qu’il accorde à Lightspeed.

Répétant que l’achat milliardaire des californiennes Ecwid et NuOrder est transformationnel et stratégique, car il élargit l’offre multicanale de l’entreprise, l’analyste juge que Lightspeed mérite de se négocier à un multiple de 19 fois les revenus prévus dans un an, au lieu de 17 fois auparavant.

La croissance plus rapide de ses revenus justifie une évaluation supérieure à celle de ses semblables, dit-il.

Le nouveau cours cible, qui passe de 83 à 93$US, ne justifie toutefois pas de recommandation d’achat, car il offre un potentiel de seulement 7,3%. Le titre de Lightspeed a explosé de 191% depuis 12 mois.

Paul Steep accole aussi l’étiquette «spéculatif» à sa recommandation neutre de «performance égale au secteur».

Bien que Lightspeed offre une plateforme de création de boutique en ligne depuis 2016, l’analyste signale que les solutions de commerce en ligne d’Ecwid fonctionnent sur toutes les plateformes incluant celles d’Amazon, de Facebook Shop, d’Instragram Shop, de Joomla, de Drupal, de WordPress et d’autres.

Les commerçants peuvent intégrer un catalogue en ligne rapidement sur plusieurs plateformes et gérer toutes les interactions à l’aide d’un tableau de bord unique, incluant les promotions, les options de paiement et de livraison, et les taxes locales, etc.

«Les forfaits d’abonnement d’Ecwid sont aussi concurrentiels par rapport à ceux de Shopify et de Big Commerce. Ils incluent une solutions d’entrée gratuite sans frais de transactions additionnels. Le forfait illimité coûte 99$US par mois», précise Paul Steep qui y voit un avantage pour attirer de nouveaux commerces à la vente en ligne.

Quelque 130 000 clients payants utilisent déjà sa plateforme dans plus de 100 pays.

Quant à NuOrder, ses solutions facilitent notamment la gestion des inventaires grâce à la consultation en temps réel du catalogue des fournisseurs.

L’analyste croit qu’à l’avenir un tel guichet unique s’impose parce que les commerces vendront en magasin, en ligne, sur les médias sociaux et sur d’autres applications mobiles tout en faisant usage de l’analyse de données incluant les recommandations d’achat.

D’ailleurs, Lighspeed affronte déjà les fournisseurs intégrés tels que Wix, Big Commerce, Shopify, PinnableCart, Shift4Shop et Square.

L’analyste dévoile aussi ses nouvelles prévisions: des revenus de 448 M$US et une perte de 1,52$US par action en 2022 (de 0,21$US sur une base ajustée) et des revenus de 636 M$ US et une perte de 1,20$ US en 2023 (un premier bénéfice ajusté de 0,08$US par action_.

Après quinze acquisitions en huit ans, dont six totalisant 2,3 G$US depuis 18 mois, Paul Steep s’attend à ce que l’entreprise montréalaise continue de bâtir un écosystème élargi de logiciels et de services destinés aux commerçants à l’aide d’acquisitions.

 

Groupe CGI (GIB.A, 113,20$): les offres d’emplois triplent, ce qui est de très bon augure

Groupe CGI (GIB.A, 113,20$): les offres d’emplois triplent, ce qui est de très bon augure

Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, utilise les offres d’emplois chez CGI comme un indicateur de la demande future pour ses services en TI.

Le bond de 218% du nombre de postes offerts à un record 4309 au deuxième trimestre sur le site de CGI suggère que l’entreprise est «susceptible de connaître une solide augmentation durable de la demande», écrit-il.

Il s’agit du deuxième trimestre d’affilée d’une hausse annuelle des postes offerts. Ces postes ont aussi augmenté depuis quatre trimestres consécutifs, depuis le creux de la pandémie.

Le nombre record de postes couvre toutes les régions du Canada, d’Europe et d’Asie Pacifique, mais le bond le plus marqué est au Canada où il explose de 716% à 840. En Asie, la hausse est des 629% à 569, en Europe de 188% à 2077 et aux États-Unis de 81% à 823.

Dans le cas de CGI, les offres d’emplois peuvent être un bon signal de confiance puisque l’entreprise est plus «disciplinée» que ses rivaux dans le contrôle de ses coûts fixes.

Paul Treiber y voit un signe précurseur du retour de la croissance interne des revenus au cours des prochains trimestres et de l’amélioration des nouveaux contrats signés.

L’analyste s’attend à ce que la croissance passe de moins 2,7% au deuxième trimestre à plus 2,3% au troisième et à 4,1% au quatrième.

Outre cette reprise, Paul Treiber croit aussi possible que CGI déploie son capital dans des acquisitions et le rachat actif de ses action.

Il renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 120$ bien qu’il offre un gain potentiel de seulement 6%. Cette cible représente un multiple de 12,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022 par rapport à une moyenne de 11,9 fois pour ses semblables.

Paul Treiber juge que CGI mérite cette plus-value compte tenu de sa stratégie équilibrée de croissance interne et par acquisition et de la répartition patiente de son capital. Il signale que l’entreprise a transformé 58% de son bénéfice d’exploitation ajusté en flux de trésorerie excédentaires au cours des cinq dernières années. Il prédit des flux excédentaires de 1,7 G$ au cours des 12 prochains mois.

Son action s’est appréciée de 30% depuis un an et atteint un sommet annuel.

 

Canadian Natural Resources (CNQ, 44,93$): une machine à liquidités redoutable

Canadian Natural Resources (CNQ, 44,93$): une machine à liquidités redoutable

L’un des principaux producteurs indépendants de pétrole des sables bitumineux est particulièrement bien placé pour profiter de la remontée du cours du pétrole, une conjoncture qui devrait durer plusieurs années, croit Randy Ollenberger, de BMO Marchés des capitaux.

Dans une note intitulée «machine à liquidités redoutable», l’analyste estime que la société dégagera des flux de trésorerie excédentaires de 10,3 milliards de dollars en 2022, avant les dividendes. Le rendement prévu des flux de 19% ressemble à celui des autres producteurs des sables bitumineux.

Si le cours du pétrole grimpait jusqu’à 100$US la baril, les flux excédentaires exploseraient de 115%, comparativement à la hausse moyenne de 84% pour ses rivales.

De plus au cours actuel pour l’or noir, la société pourrait atteindre les objectifs de réduction de la dette dès cette année puisqu’elle a promis de respecter son budget de dépenses en capital de 3,2 G$, même si le pétrole s’apprécie plus que prévu.

À la fin de 2022, sa dette pourrait passer à 5,9 G$, presque quatre fois moins que le niveau de l’an dernier.

Le producteur bénéficie d’un seuil de rentabilité de 30 à 31$US le baril grâce à sa faible structure de coûts et à la longue vie de ses gisements.

Le producteur l’a démontré en 2020 en relevant son dividende et en diminuant sa dette en plein plongeon pour le cours du pétrole.

«Cette capacité à générer de solides flux de trésorerie disponibles l’aidera à continuer à réduire sa dette et à procurer un bon rendements durables à ses actionnaires», conclut-il.

L’analyste prévoit que les flux de trésorerie augmenteront de 10,39$ en 2021 à 11,60$ en 2022.

Au final, l’analyste renouvelle sa recommandation d’achat pour cette «première de classe» dans son industrie. Son cours cible de 59$ laisse entrevoir un potentiel d’appréciation de 35%.