Lighstpeed se concentre davantage sur des vendeurs où la valeur brute des transactions est importante. (Photo: Blake Wisz pour Unsplash)
Que faire avec les titres de Lightspeed, Rogers et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Lightspeed (LSPD, 17,69$): l’entreprise a les yeux rivés sur la rentabilité
La société spécialisée dans le développement de logiciels de commerce Lighstpeed a démontré qu’elle se consacrerait dorénavant sur sa rentabilité et non plus sur une croissance rapide, alors que la valeur brute de ses transactions a souffert du contexte macroéconomique, estime Neehal Upadhyaya d’iA Marchés des capitaux.
Entre le premier et le troisième trimestre de son exercice 2023, elle a fait du surplace. Au cours de l’exercice précédent, elle avait pourtant grimpé de 25% sur cette même période, souligne l’analyste.
Ses revenus ont toutefois grimpé de 36% en un an, atteignant 188,7 millions de dollars américains (M$ US), un résultat somme toute similaire à ce que l’analyste et le consensus avaient prédit.
Or, ce sont ses pertes avant intérêt, impôt et amortissement ajustés qui ont créé de la surprise. Elles ont atteint 5,4 M$ US, alors qu’ils tablaient respectivement sur 7,7 M$ US, et 8,5 M$ US.
Au cours du prochain exercice, la direction de l’entreprise mise toujours sur une croissance de plus de 30%, et compte générer des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement au cours de l’exercice 2024.
En continuant de se concentrer davantage sur des vendeurs où la valeur brute des transactions est importante, Lightspeed touchera un revenu moyen par client plus substantiel, puisque ses derniers auront besoin de services supplémentaires pour le bon roulement de leurs activités, estime Neehal Upadhyaya.
Déjà, ajoute-t-il, elle récolte les fruits de cette stratégie, puisque son revenu moyen par client est passé de 290 $US au troisième trimestre de 2022 à 348 $US par mois au troisième trimestre de 2023. Ça équivaut à un bond de 20%.
Sa branche de financement, Lightspeed Capital, pour lequel le taux d’insolvabilité se trouve sous la barre des 2%, a prêté environ 16 M$ US, ce qui représente une hausse de 25% en un trimestre, ajoute l’analyste. Ce dernier rappelle que l’entreprise en tire des marges brutes de plus de 90%.
Lightspeed saura aussi tirer profit de sa plateforme B2B à moyen terme, soit à la fin de l’exercice 2024, ou au début de 2025 croit Neehal Upadhyaya. Toutefois, dès que les tests bêta de sa solution seront accomplis et qu’elle l’aura implanté dans de nombreuses organisations, «la voie vers la monétisation devrait être rapide», écrit-il.
L’analyste maintient sa recommandation «achat», et son cours cible à 27 $US, ou 37 $.
Rogers (RCI.B, 64,40 $): la fusion avec Shaw teinte les prévisions
Rogers (RCI.B, 64,40 $): la fusion avec Shaw teinte les prévisions
Après avoir consulté les résultats trimestriels «robustes» de Rogers hier, c’est sur sa fusion avec Shaw que les investisseurs porteront dorénavant leur attention, croit Aravinda Galappatthige de Canaccord Genuity.
En effet, à 4166 M$, les revenus qu’elle a générés sont légèrement sous les attentes de l’analyste, qui tablait sur 4188 M$, mais dépassent de peu celles du consensus. Elle doit cette performance à son offre de services, dont les revenus ont crû de 6% au cours du trimestre.
Son bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté a bondi de 10%, atteignant 1679 M$, en plein ce sur quoi misait Aravinda Galappatthige. C’est surtout sa branche médiatique qui a contribué à cette hausse, estime-t-il, puisqu’elle a eu un trimestre plus difficile un an plus tôt.
L’analyste s’attend à ce que la transaction avec Shaw se conclue le 1er avril 2023. Dès lors, sa dette nette devrait représenter 4,6 x son BAIIA pro forma, mais devrait baisser à 3,7 x d’ici la fin de 2024. D’après lui, cette fusion devrait générer davantage de synergie qu’escomptée, puisque l’organisation a eu plus de temps pour s’y préparer.
Rogers a aussi présenté ses cibles pour le prochain exercice, passant un message «encourageant». Elle table notamment sur un BAIIA en hausse de 5 à 8%, mais l’analyste l’attribue davantage au fait que celui généré en 2022 a été plombé par des pépins de réseaux.
Le premier trimestre de l’année devrait continuer de profiter de l’élan observé au quatrième trimestre de 2022 du côté des abonnés à son service sans-fil, mais devrait grandement ralentir au cours de l’exercice, tout comme pour le reste de l’industrie d’ailleurs, dénote Aravinda Galappatthige.
Plusieurs facteurs devraient contribuer à une baisse de son revenu moyen par client, comme un ralentissement de la hausse des taux d’intérêt, ou encore des frais d’itinérance, une augmentation du nombre de rabais observée dans les derniers temps et la place que Vidéotron pourrait occuper. L’immigration devrait toutefois pallier en partie ces phénomènes.
Annoncées en novembre, les difficultés rencontrées du côté du câble sont le fruit de la panne rencontrée en juillet, et d’une campagne de promotion «agressive» menée par Bell, estime l’analyste. Il y portera une attention toute particulière au cours de la prochaine année, même si la direction s’est voulue rassurante.
Aravinda Galappatthige maintient donc sa recommandation à «achat», mais fait passer son cours cible de 68 $ à 69 $, afin de tenir compte de l’acquisition de Shaw au deuxième trimestre de 2023.
Apple (AAPL, 145,43 $US): de bons résultats malgré la politique «zéro COVID»
Apple (AAPL, 145,43 $US): de bons résultats malgré la politique «zéro COVID»
Apple a fait les frais de la politique chinoise «zéro COVID» au cours du dernier trimestre, a constaté Daniel Ives de Wedbush, sa chaîne d’approvisionnement ayant été paralysée en novembre et en décembre. Elle semble toutefois s’en être bien tiré, la demande étant au rendez-vous.
Ainsi, ses revenus ont glissé de 5% par rapport à la même période l’an dernier, à 117 milliards de dollars américains (G$ US), alors que le consensus tablait sur 121 G$ US. Compte tenu des bris d’approvisionnement, les huit millions d’iPhone vendus au cours du trimestre semblent rassurer l’analyste, bien que ce soit en deçà des dix millions d’appareils prévus. Apple en a tiré 65,78 G$ US.
La société de Cupertino a obtenu 30% plus de revenus de la vente de ses iPad qu’à pareille date l’an dernier, à 9,40 G$ US, dépassant du même coup les attentes du consensus des analystes, mais a raté de près de deux milliards de dollars ce sur quoi il tablait du côté de ses ventes de montres intelligentes, rapporte Daniel Ives.
À 1,88 $US, son bénéfice par action est légèrement sous la cible des analystes, et ses marges nettes de 43% sont à un cheveu du 43,1% sur lesquels ils s’attendaient.
Malgré le confinement et la politique «zéro COVID», ses ventes en Chine — un marché très important pour l’entreprise — ont atteint 23,9 G$ US. C’est impressionnant compte tenu du contexte, estime Daniel Ives. La demande continue de croître maintenant que les restrictions sont levées et elle devrait se maintenir au cours des prochains trimestres, estime-t-il.
La direction s’est faite rassurante, rapporte l’analyste, indiquant qu’elle s’attend à ce que la demande pour son iPhone se maintienne malgré le contexte macroéconomique et l’effet du taux de change sur ses ventes.
Elle mise sur des marges brutes qui se situeront entre 43,5% et 44,5%, et sur des dépenses d’exploitation qui s’établiront dans une fourchette de 13,7 G$ US et de 13,9 G$ US, ce qui est mieux que les rumeurs qui circulaient, indique l’analyste. Apple devrait aussi continuer d’assainir ses dépenses.
Prudent, il maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et son cours cible à 175 $US.