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À surveiller: Lion Électrique, Dollarama et Dentalcorp

Dominique Beauchamp|Publié le 17 juin 2021

À surveiller: Lion Électrique, Dollarama et Dentalcorp

Lion Électrique vient de dérocher sa plus grosse commande pour 260 autobus scolaires électriques. (Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Lion Électrique, Dollarama et Dentalcorp? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Lion Électrique (LEV, 18,44$US): un nouvel analyste amorce le suivi sans recommandation d’achat

Michael Glen de Raymond James s’ajoute aux trois analystes qui ont amorcé le suivi du fabricant de camions et d’autobus urbains électriques de St-Jérome depuis le 10 mai.

S’il juge que Lion Électrique est bien positionnée au bon moment, l’analyste n’en recommande pas l’achat au cours actuel, même si 19% séparent le titre de sa cible de 22 $US.

L’évaluation de 15 fois de bénéfice d’exploitation prévu en 2024 lui semble déjà adéquate. Ce multiple dépasse celui de 14 fois des autres fabricants de véhicules commerciaux électriques.

C’est aussi 50% de plus que l’évaluation de 10,3 fois le bénéfice d’exploitation des fabricants traditionnels de véhicules commerciaux.

Bien que Lion bénéfice de l’avantage d’être le premier arrivé, avec sept modèles de véhicules urbains commerciaux électriques, 400 camions et autobus déjà sur la route et une brochette de clients de renom, Michael Glen prévient qu’il sera crucial que la société maintienne son avance au chapitre des coûts totaux de ses véhicules, une mesure primordiale pour les acheteurs.

L’analyste s’attend en effet à ce que la compétition soit vive au cours des trois à cinq prochaines années de la part des fabricants de véhicules diesel conventionnels et de nouveaux venus.

Étant donné la forte demande pour les véhicules électriques, les fabricants écouleront facilement leur production à court terme. À moyen terme, le «marché se consolidera et des chefs de fil émergeront», évoque-t-il.

Cette dynamique concurrentielle survient au moment où Lion amorce une «ambitieuse phase d’expansion» et d’investissements» au cours des deux prochaines années, à Joliet en Illinois et à Mirabel, au Québec. Ces plans ont des échéanciers serrés, dit-il en ajoutant qu’il surveillera leur «exécution de près».

Glen Michael appose au titre la classification neutre de «performance égale au marché».

Son cours cible de 22 $US se compare à ceux de 26 $US de Desjardins Marché des capitaux, de 27$ de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, de 20 $US de la Financière Banque Nationale et de 22 $US de BMO Marchés des capitaux, selon Refinitiv.

Dollarama (DOL, 55,22$): une rencontre avec les dirigeants qui donne confiance

Dollarama (DOL, 55,22$): une rencontre avec les dirigeants qui donne confiance

Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux est ressortie d’une rencontre avec les dirigeants encore plus confiante dans «son positionnement et son algorithme de croissance uniques».

Dollarama peut faire croître le nombre de ses établissements à un rythme durable de 4 à 5 % par année, jusqu’à ce que son objectif de 2000 magasins soit atteint d’ici dix ans.

Chaque nouveau magasin génère des revenus de 3,1 millions de dollars, ce qui se compare à ceux de 2 M$ au moment de son entrée en Bourse. «Cela reflète la taille plus importante du marché potentiel qu’initialement prévu et l’effet de cannibalisation mineur des nouveaux magasins», dit-elle.

Dollarama peut alimenter les ventes par magasins comparables de trois façon, rapporte l’analyste. Le «retour de l’inflation» aidera le détaillant à relever ses prix de vente parce que ses concurrents qui mènent l’industrie augmentent leur prix pour refiler aux clients la hausse des coûts d’approvisionnement.

Comme toujours, le marchand renouvelle 25 à 30% de l’assortiment des produits en magasin, ce qui lui permet de moduler ses prix et de tirer profit de l’approvisionnement en produits directement des fournisseurs pour la moitié des articles et de la flexibilité que cela lui procure.

Dollarama pourrait introduire des catégories de prix de 4,50$, et de 5$ dès 2022, en raison de l’inflation, mais dans l’intervalle, le détaillant augmente la pénétration des prix plus élevés à l’intérieur de ses balises actuelles. «Nous rappelons aux investisseurs que l’ajout de produits aux plus bas prix améliore ultimement les ventes par magasins comparables, car cette stratégie accroît graduellement la taille du marché visé et la pénétration des articles à prix plus élevés dans les achats», explique Irene Nattel.

La stratégie vise à augmenter le nombre de visites et le nombre d’articles achetés et met l’accent sur les produits populaires qui améliorent le taux de roulement tout en dégageant de bonnes marges brutes.

L’analyste apprécie aussi le fait que Dollarama soit moins touchée par la montée en force du commerce en ligne puisque les articles offerts sont trop «bon marché» pour être économiquement viables en ligne.

En ce qui a trait aux coûts de fret maritime, l’analyste signale que Dollarama bénéficie de contrats de transport à long terme, que 45% des marchandises ne dépendent pas du transport maritime et que l’appréciation du huard compense en partie la hausse des coûts d’approvisionnement. Cela lui fait dire Dollarama peut soutenir ses marges d’exploitation.

Enfin, Irene Nattel juge que le potentiel de l’investissement dans le détaillant d’Amérique latine Dollarcity est sous-estimé. Ce marchand vise 600 magasins d’ici 2029, mais le récent succès au Pérou où vient d’ouvrir un premier établissement, pourrait ajouter à cet objectif.

Sur le plan de la répartition du capital, Dollarama a repris en janvier le rachat de ses actions après une pause pandémique de dix mois. Le modèle de l’analyste incorpore le rachat d’un milliard de dollars d’actions en 2021.

Si Dollarama va de l’avant avec la construction d’un nouveau centre de distribution d’ici 12 à 24 mois, au coût de 80 à 100 M$, elle ralentirait la cadence des rachats.

Ce «cercle vertueux» de croissance des revenus, des bénéfices et des flux de trésorerie excédentaires justifient une plus-value pour son titre.

Irene Nattel profite de l’occasion pour réitérer sa recommandation d’achat et son cours-cible de 68$, qui offre un gain potentiel de 24%.

Dentalcorp (DNTL, 14,39$): le consolidateur de dentistes vise 130 acquisitions d’ici la fin de 2022

Dentalcorp (DNTL, 14,39$): le consolidateur de dentistes vise 130 acquisitions d’ici la fin de 2022

Après être entré en Bourse pour réduire son importante dette et se recapitaliser, le principal réseau de dentistes au pays Dentalcorp ravive la stratégie de consolidation instaurée à sa fondation en 2011 qui avait ralenti pendant la pandémie.

L’entreprise qui compte déjà plus de 430 dentistes dans son réseau dans dix provinces devrait acquérir 61 cliniques en 2021 et 70 autres en 2022, indique Scott Fletcher, de CIBC Marchés des capitaux qui amorce le suivi de la recrue.

Ces achats devraient ajouter 67 millions de dollars au bénéfice d’exploitation annuel, prévoit-il. Chaque clinique acquise réalise en moyenne des revenus de 2,3 à 2,5 M$.

Depuis 2013, le nombre de ses établissements a cru à un rythme annuel composé de 35%, dit-il, et le «programme d’acquisitions est très reproductible», fait valoir l’analyste.

Le marché canadien se compose à 95% de 14 500 dentistes indépendants, ce qui lui donne un long parcours de transactions potentielles.

En même temps, les prix demandés par les dentistes semblent assez constants, ce qui confère à l’acquéreur des perspectives de croissance très prévisibles, estime Scott Fletcher.

Dentalcorp s’appuie sur ses économies d’échelle pour faire profiter les cliniques acquises de son pouvoir d’achat et centralise et automatise certaines fonctions, dont la gouvernance et la gestion de clients.

La société transmet aussi les meilleures pratiques d’affaires aux dentistes afin d’augmenter le nombre de patients, le nombre de visites annuelles et les ventes par cliniques comparables. Ces ventes avaient augmenté en moyenne de 2,5% par année entre 2015 et la pandémie. L’analyste s’attend à ce que la cadence passe à 3,5% en 2022.

La plateforme technologique hellodent, lancée en mars 2020 a ajouté 6,5 M$ aux réservations au cours de sa première année de fonctionnements.

Scott Fletcher établit un premier cours cible de 18$, soit un multiple de 16,5 fois le bénéfice d’exploitation ajusté. Cette évaluation repose sur la croissance des ventes comparables de 3,5% et une marge d’exploitation de 20%.

Son modèle prévoit un premier profit de 17 M$ en 2022.

L’analyste recommande l’achat du titre qui offre un gain potentiel de 25%, au cours actuel.

Dentalcorp a fait ses premiers pas en Bourse le 21 mai après avoir émis 700 M$ d’actions à 14$ chacune, en bas de la fourchette prévue de 15 à 17$. La société a aussi réalisé un placement privé distinct de 250 M$ auprès d’investisseurs institutionnels.

Le fondateur et président Graham Rosenberg contrôle la société grâce à la totalité des actions à droits de vote multiples.