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À surveiller: Lion Électrique, TFI et TC Energy

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Lion Électrique, TFI et TC Energy

La BO estime qu'une addition de cargaisons améliorerait la densité des opérations de transport de lots brisés de TFI et réduirait la nécessité d’une fusion ou acquisition pour débloquer le levier d’exploitation. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Lion Électrique, TFI et TC Energy? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Lion Électrique (LEV, 2,43$ US): l’usine de Joliet prête à l’action

Desjardins sort d’une visite de la nouvelle usine de Lion Électrique à Joliet, en Illinois, plus en confiance que l’entreprise soit en mesure de réaliser sa planification stratégique.

La nouvelle usine de 900 000 pieds carrés devient le plus large centre de production de véhicules électriques moyens et lourds aux États-Unis, rappelle l’analyste Benoit Poirier. Située dans un endroit stratégique (environ à une heure de Chicago), elle sera en mesure de fabriquer jusqu’à 20 000 véhicules par année. Lion s’attend à y accueillir, à terme, 1400 employés (il n’y en a actuellement qu’environ 200).

L’installation de Joliet produit présentement des autobus électriques, à raison d’environ quatre par semaine sur un seul quart de travail. Si l’usine de Saint-Jérôme est elle aussi en mesure de fabriquer des camions (capacité totale de 1000 autobus et 1500 camions), la direction s’attend à transférer entièrement ce type de production à Joliet lorsqu’elle sera prête à fonctionner à plein régime.

Pour les résultats financiers, qui seront publiés le 3 août, Desjardins prévoit des revenus de 61 M$ US au deuxième trimestre (consensus du marché : 65 M$ US) et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) négatif de 16 M$ US (marché : -21 M$ US).

L’analyste surveillera une mise à jour sur le processus de certification des piles, lui qui rappelle que la direction s’attend à ce son premier bloc de piles de son usine de Mirabel soit certifié au cours du premier semestre de 2023. Il gardera également un œil sur l’évolution de l’environnement des commandes de camion (l’estimation de Desjardins est de 50 commandes fermes au deuxième trimestre), qu’il estime être un important facteur de croissance.

Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre de Lion Électrique ainsi que son cours cible de 4 $ US.

TFI International (TFII, 122,62$): la restructuration bénéfique d’un concurrent

TFI International (TFII, 122,62$): la restructuration bénéfique d’un concurrent

La BMO estime que TFI International pourrait tirer des bénéfices de la restructuration d’un concurrent en s’emparant d’une partie des volumes de transport de lots brisés américains.

L’analyste Fadi Chamoun affirme qu’il est « raisonnable » d’assumer que YRC Worldwide, un transporteur routier basé au Kansas, va entreprendre une restructuration qui aura comme effet d’abaisser la capacité de transport locale aux États-Unis, différent du même coup une partie du trafic vers d’autres options de transport de lots brisés.

À ce stade-ci, la principale interrogation est de savoir si la réorganisation s’effectuera de manière ordonnée (entente entre l’entreprise et le syndicat des Teamsters) ou encore de façon plus chaotique (faillite).

La BMO avance que les prix de l’industrie du transport de lots brisés pourraient augmenter d’environ 5% si un scénario ordonné se concrétise, mais plutôt entre 8% et 12% si un scénario plus chaotique prend l’avant-scène.

Comparativement à ses pairs, les volumes atterrissant chez TFI pourraient être plus intéressants compte tenu du profil similaire à celui de YRC en matière de poids par transport ainsi que de la capacité de son réseau.

Une addition de cargaisons améliorerait la densité des opérations de transport de lots brisés de TFI et réduirait la nécessité d’une fusion ou acquisition pour débloquer le levier d’exploitation, ce qui accélérerait l’augmentation des profits.

La BMO maintient sa prévision de performance égale au secteur d’activités pour le titre de TFI, mais fait grimper son cours cible de 105$ à 125$.

 

TC Energy (TRP, 50,89$) : une vente qui fait baisser la valorisation

 

TC Energy (TRP, 50,89 $): une vente qui fait baisser la valorisation

La vente de l’équité de 40% de TC Energy dans Columbia Gas et Columbia Golf emmène la CIBC à réviser la valorisation du titre à la baisse.

TC Energy a vendu ses parts dans les deux entités à Global Infrastructure Partners pour la somme de 5,2 G$. À elle seule, cette transaction fait diminuer le levier de 0,4, en assumant que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) demeure consolidé. Le BAIIA généré par la filiale Columbia s’élevait à 1,717 G$ en 2022.

Si l’analyste Robert Catellier rappelle que cette vente permet déjà de dépasser les 5 G$ prévus pour la vente d’actifs pour 2023, il s’attend tout de même à ce que l’entreprise procède à d’autres désinvestissements. Un désir de diminuer le levier ainsi que les nombreux processus de vente en cours lui font croire que d’autres transactions sont à venir.

L’analyste note au passage que la firme S&P maintient sa cote de BBB+ et une perspective négative pour l’entreprise, qui a réaffirmé son objectif de faire croître le dividende, à long terme, de 3% à 5%.

Cela dit, Robert Catellier estime que Global Infrastructure Partners est un partenaire de choix pour TC Energy. Il s’agit d’un aspect important, car elle a une obligation de fournir 40% des dépenses d’investissement de capital à l’avenir, incluant 1 G$ US au cours des trois prochaines années. De manière optimiste, il voit ce partenariat comme ayant des chances de progresser vers des bénéfices commerciaux.

La vente d’actifs multiples emmène la CIBC à réviser à la baisse ses attentes. Elle abaisse sa prévision vers une performance égale à son secteur d’activité pour le titre de TC Energy, et diminue son cours cible de 62$ à 60$.